Marianne Vos : « Elle était vraiment très forte »
Marianne Vos a failli remettre le couvert. Gagner avec le maillot jaune sur le dos était le rêve ultime de la Néerlandaise mais c’est partie remise. Un temps en position favorable pour l’emporter dans le mur final d’Epernay, la leader du Tour de France a finalement été débordée par une Cecilie Uttrup Ludwig surpuissante et revancharde après sa chute et la terrible journée de la FDJ-Suez-Futuroscope la veille (voir classement). 2e, comme sur les Champs-Elysées, l’athlète de la Jumbo-Visma confirme tout de même qu’elle est la plus régulière et la plus solide en ce début de Tour de France. En attendant la suite.
DirectVelo : Tu as un temps semblé en mesure de l’emporter une nouvelle fois, qui plus est avec le maillot jaune sur le dos, puis Cecilie Uttrup Ludwig a surgi de l’arrière pour te priver de la victoire de peu !
Marianne Vos : Pour le coup, ce n’était pas de peu… Il y a eu un gros écart. J’ai essayé de suivre Kasia (Niewiadoma) dès le pied. J’ai senti que les jambes brûlaient assez vite dans la montée après une grosse journée mais j’ai tout donné pour essayer de jouer la gagne. Tout était possible. Ça a lancé de loin, dès le virage. J’ai tout donné mais lorsqu’elle est passée, elle était vraiment très forte.
« BEAUCOUP D'ÉMOTION »
Tu t’es un temps fait peur en te retrouvant piégée, en contre-attaque avec Cecilie Uttrup Ludwig, justement, et Juliette Labous…
On n’a pas du tout géré à ce moment-là, c’était compliqué. On a tout mis pour essayer de rentrer sur l’avant. Quand Kasia (Niewiadoma) et Demi (Vollering) sont revenues sur nous, ça nous a bien aidées car on était plus fortes ensemble. On a vraiment roulé à bloc pour rentrer le plus tôt possible sur le groupe de tête.
Comment as-tu vécu cette journée en jaune ?
C’était fou, ce monde. Il y avait beaucoup de monde en ville, et pas que sur le final mais tout au long de la journée. C’était une expérience particulière. C’était une belle journée pour porter ce maillot. Tout au long de la course, au départ déjà, puis avec les gens qui m’ont encouragée… C’était quelque chose de très spécial. Hier (lundi) déjà, c’était une course très intense mais là, c’était encore autre chose. Le Tour de France est un si grand événement ! C’était beaucoup d’émotion pour moi. J’ai essayé de rester concentrée sur ma course mais c’est vrai que c’était très impressionnant, au niveau des à-côtés. Heureusement, l’équipe m’a aidée à bien rester concentrée sur la quête d’une deuxième victoire d’étape et sur la défense du maillot jaune.
« UNE QUESTION DE PLACEMENT »
La grande favorite de ce Tour de France, Annemiek van Vleuten, a montré de vrais signes de faiblesse lors de cette étape…
Je me concentrais sur moi-même, je ne la regardais pas trop. Mais on a vu, en effet, qu’elle n’avait pas ses meilleures jambes aujourd’hui (mardi). Mais je sais que c’est une grande battante et qu’elle va continuer de tout donner pour renverser la tendance. Rien n’est fait.
Place désormais à un autre gros morceau, ce mercredi, avec l’étape type “Strade Bianche”. Comment l’imagines-tu ?
Il y a la dernière difficulté qui va être importante (la Côte du Val Perdu, NDLR) mais aussi celles d’avant, qui sont souvent courtes et difficiles (notamment la Côte du Val des Clos et ses 900 mètres à 8.8 %, NDLR). Ce sera aussi une question de placement tout au long de l’étape. L’équipe a déjà fait un gros boulot pour que je reste placée toute la journée et on essaiera de faire la même chose demain (mercredi). On tâchera d’être prêtes.