Lenny Martinez : « Ça ne me fait pas peur »
Difficile de se cacher quand on a gagné le Tour du Val d’Aoste (2.2U) après avoir pris la 3e place du Giro Espoirs (2.2U), et ce dès son entrée chez les moins de 23 ans. Après une première partie de saison totalement réussie, Lenny Martinez est l’un des grands favoris du Tour de l’Avenir, qui s’élance ce jeudi de Vendée. “Tout est possible. Je vais sur chaque course par étapes pour gagner, annonce-t-il à DirectVelo. Il y a des mecs du WorldTour au départ, ils ont plus d'expérience. Il y a des Espoirs plus âgés que moi. Un podium serait aussi un bon résultat. Si j'ai les jambes que je veux et que je ne gagne pas, ce n'est pas grave”.
Des jambes, le coureur de la Conti Groupama-FDJ en avait au début du mois lors du stage de reconnaissance des tricolores. Dans chaque col - la Madeleine, la Toussuire ou encore l’Iseran -, il a impressionné dès que la pente se cabrait. “Je me sens pas trop mal. Je sens que j'ai un peu de fatigue du Baby Giro et du Val d'Aoste. Après le Championnat de France de l’Avenir, je vais un peu alléger les entraînements et récupérer pour être bien sur le Tour de l'Avenir”, confiait-il depuis le camp de base situé à Saint-François-Longchamp, en Maurienne (Savoie)
« PAS DU TOUT TENDU »
Le Tour de l’Avenir sera le dernier grand objectif de sa saison. “Avec le Baby Giro et le Val d'Aoste, ce sont les trois courses que je visais cette année. Les deux premières sont passées, il ne reste plus que celle-ci“. Et s’il a la même réussite qu’en Italie, il ne devrait pas être loin de la gagne le 28 août prochain du côté de Villaroger (Savoie). “Avant la montagne, il ne faudra pas trop perdre de temps. On ne sait jamais si on chute. Ça frotte beaucoup mais ça ne me fait pas peur”. Comme toutes les attentes autour de lui.
Lenny Martinez le sait, il sera très regardé pendant dix jours alors que la France attend le successeur de David Gaudu depuis 2016. “Je lis un peu ce qui se dit, ce n'est pas trop mal dans l'ensemble, sourit-il. Je ne suis pas du tout tendu. Vu que j'ai déjà réussi le début de saison, j'espère surtout performer pour l'équipe”. Sur les réseaux sociaux, le Nivernais a pu lire qu’il était selon certains passionnés le futur vainqueur français d’un Grand Tour. “Je suis content quand je lis ça. Certains disent « non en chrono, c'est compliqué »".
Pourtant, le récent 5e du Championnat de France Espoirs du chrono sait qu’il est capable de bien faire face à la montre. “Pour l'instant, je ne fais que 51-52 kilos. David (Gaudu) faisait aussi le même poids en entrant chez les pros. Maintenant il en fait 58. Normalement, je vais prendre du muscle et de la puissance. Je ne gagnerai pas en chrono mais je le bosse comme j'espère être bien dans les classements généraux. J'ai progressé à l'entraînement en termes de puissance”.
« SI JE PEUX AIDER DAVID… »
Pour Lenny Martinez, David Gaudu est l’exemple à suivre. Les deux coureurs se retrouveront la saison prochaine dans la WorldTeam de la Groupama-FDJ. Les propositions des plus grandes équipes étrangères n’ont pourtant pas manqué. “J'avais au moins cinq équipes WorldTour avec qui j'avais des contacts. J'étais content qu'il y ait plein d'équipes qui me demandent. J'avais du choix, c'est toujours sympa”. Mais il a donc choisi de rester fidèle à une structure qui l’accompagne depuis les rangs Juniors. “Je me sens bien dans l'équipe. J'ai déjà fait la passerelle avec la WorldTeam, je sais à quoi m'attendre cette saison. Je n'ai pas trop d'inquiétudes pour l'année prochaine. En montagne par exemple, ça devrait aller”, dit le 8e de la Mercan’Tour Classic (1.1) et 14e du Tour des Alpes (2.Pro).
Le grimpeur de 19 ans vit et mange vélo. Il aime beaucoup parler d’entraînement, avec les yeux qui brillent en imaginant son futur. “Je fais des exercices en bosse. Le but est que j'arrive à tenir mon seuil de plus en plus longtemps. Avec ces watts-là, quand j'arrive en course, je peux être pas trop mal. Dans plusieurs années, je veux essayer de jouer la gagne chez les pros. L'année prochaine, je pense que je serai là pour aider dans la montagne. Peut-être que j'aurai ma chance à quelques reprises. Si je peux aider David (Gaudu), que je m'écarte et qu'il ne reste plus que dix coureurs, ça sera super plaisant. David a 25 ans, moi 19. J'ai encore six ans pour atteindre son niveau. Il y a quand même le temps”. Mais Lenny Martinez a l’habitude d’être en avance.