Le retour d’Alexis Carlier dans les pelotons de l’Hexagone ne sera pas passé inaperçu. Après deux mois et demi sans compétition, le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux s’est imposé, ce dimanche, lors de la Classic Jean-Patrick Dubuisson (Elite Nationale) devant Adrien Guillonnet (SCO Dijon) et Jaakko Hänninen (EC Saint-Etienne Loire). “Je ne me voyais pas gagner. J’avais un gros doute sur le rythme de course. Je suis quand même resté dans les roues un bon moment, il y avait des bosses dans le final. J’ai suivi Hänninen et j’ai aussi profité du bon travail de Maxime Roger, qui a été un bon moment à l’avant. Finalement, ça s’est bien goupillé. On est parti à trois dans le final et j’ai pu les régler au sprint”, résume le résident de Grasse (Alpes-Maritimes) auprès de DirectVelo.

Voilà encore une belle revanche pour un coureur qui n’est pas franchement épargné par la malchance. Privé de compétition durant plus de la moitié de la saison 2017 à cause d’un genou très abîmé (lire ici), Alexis Carlier était cette fois-ci tombé à l’entraînement, le 23 juillet dernier. Conséquence : une double fracture de la clavicule avec un gros déplacement osseux. “Je me suis fait opérer deux jours plus tard puis je suis vite remonté sur mon home-trainer, cinq-six jours plus tard”, rapporte celui qui se dit forcément lassé par cette situation, pour sa deuxième saison dans la structure auvergnate. “J’en ai marre. Je n’ai plus envie d’avoir une vie comme ça ! J’avais fait le choix de couper après le Roannais pour revenir en grosse condition et finalement, je me tape encore un coup dur”, souffle l’ancien sociétaire du Team Martigues SC-Drag Bicycles. “D’un autre côté, j’en ai tellement pris l’habitude que j’ai essayé de prendre la situation comme elle venait, de faire avec… Je suis resté motivé”.

« LA BALANCE PENCHE POUR ARRÊTER »

A maintenant 24 ans, Alexis Carlier avoue ne pas savoir quoi faire l’an prochain, lui qui voit le temps passer et les opportunités de faire carrière dans le cyclisme se réduire comme peau de chagrin. “Ma première année chez Pro Immo a été complètement foutue à cause de mon problème au genou. Cette année, j’ai eu une vraie bonne période d’avril à juin. J’ai fait douze Top 10 en douze week-ends, dont une victoire, des podiums… J’étais satisfait. Et puis derrière, je suis encore stoppé dans mon élan”.

Lauréat ce dimanche sur sa fraîcheur, “après avoir beaucoup travaillé à la maison”, il espère finir l’année sur une bonne note, lors du Tour du Gévaudan ou d’épreuves en Catalogne, où il s’est déjà imposé par le passé. Viendra ensuite le temps de prendre une décision pour 2019. “Je ne sais pas trop ce que je vais faire. La balance penche pour arrêter, même si je marche en fin de saison. Je n’ai plus trop envie. Mais qui sait…”.