Gwen Leclainche : « Gagner des courses »
Gwen Leclainche a longtemps attendu une réponse positive de Go Sport-Roubaix Lille Métropole. Mais la formation nordiste, où il a été stagiaire l’été dernier, n’a pas proposé de premier contrat pro au 3e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Après trois années au CC Étupes, le Savoyard de 22 ans a choisi de se tourner vers Philippe Wagner Cycling pour atteindre son objectif de franchir le Rubicon. Il fait le point avec DirectVelo.
DirectVelo : Te voilà reparti pour une nouvelle saison chez les Amateurs…
Gwen Leclainche : Le stage avec Roubaix s’est bien passé, le directeur sportif (Mickaël Leveau, parti depuis chez Arkéa-Samsic, NDLR) me voulait dans l’équipe. J’ai attendu pendant longtemps une réponse. Pendant ce temps-là, l’équipe Philippe Wagner Cycling patientait. Je voulais leur donner une réponse avant la fin du mois d’octobre. J’ai appelé Roubaix en leur disant qu’il me fallait une réponse immédiate puis que Christophe Moreau m’avait donné une deadline. Roubaix n’a pas pu me donner de réponse. Ils m’ont dit : « Vu qu’on ne peut pas te dire oui aujourd’hui, dis oui à Wagner. Et on reviendra vers toi dans l’hiver si jamais ». Au final, je n’ai jamais eu de nouvelles.
« JE N’AVAIS QU’UN TRUC EN TÊTE »
Comment vis-tu le fait de ne pas avoir pu décrocher de contrat pro ?
C’est une déception car quand tu cours chez les pros lors de ton stage, tu as moins envie le week-end suivant de rouler avec les amateurs. Ça fait rêver de courir face aux coureurs que tu vois habituellement à la TV. 2023 est la première année où je n’ai pas de cours à côté du vélo, j’aurais aimé préparer une saison pro et non amateur. Mais je pense que Wagner, qui a une belle équipe, a un projet intéressant avec un passage envisagé en Conti. Si ça se trouve, ça ne décale que d’un an mon passage chez les professionnels.
As-tu été beaucoup convoité par des équipes amateurs ?
En N1, j’ai eu cinq-six propositions. Les équipes sont venues d’elles-mêmes vers moi. Le staff de Wagner m'avait déjà contacté l’année dernière. Je leur avais dit que leur projet était super ambitieux et intéressant, mais le calendrier Espoirs était alors ma priorité. Du coup, je suis resté à Étupes. Comme j’attendais une réponse de Roubaix, je me suis intéressé à la mutation hyper tard. J’ai attendu septembre pour commencer à recontacter les équipes qui m’avaient fait des offres. C’est plaisant, mais je n’avais qu’un truc en tête, c’était la réponse de Roubaix. Quand je suis dans une équipe, j’aime faire la saison avec et ne pas regarder ailleurs.
Philippe Wagner Cycling ambitionne de monter en Continentale en 2024…
Le projet Conti a beaucoup joué. J’ai envie de repartir sur de nouvelles bases. Comme j’ai dit, c’est le premier hiver où je ne fais que du vélo. J’ai pu améliorer plein de trucs et ça me plait bien de repartir sur un nouveau projet après trois ans au CC Étupes. C’est une nouvelle aventure. Étupes avait un calendrier Espoir très fourni, donc c’était hyper intéressant. Désormais, les courses U23 ne me concernent plus. L’an dernier, je voulais absolument rester car j’avais des épreuves comme Liège Espoirs dans le viseur. Cette année, mes objectifs majeurs seront la Coupe de France N1 et les Classes 2.
« JE N’AI JAMAIS VISÉ LE DÉBUT DE SAISON »
Tu es une des têtes d’affiche de l’équipe. As-tu envie d’être là tout de suite ?
Je n’ai jamais visé le début de saison. Je jonglais comme je pouvais entre le vélo et les cours à côté. L’IUT de Chambéry fait un très bon travail, on était bien loti mais il y a toujours des contraintes, des examens, des horaires de présence en cours qu’on est obligés de respecter. Cet hiver, je peux m’organiser différemment. Il y a un groupe de cyclistes à Aix-lès-Bains qui est super conséquent avec énormément de pros et pas mal de potes. Je peux mieux m’entraîner. J’ai aussi fait un stage en décembre. Je prépare le début de saison pour la première fois de ma carrière. J’ai fait une bonne saison l’an passé, je pense que je vais être attendu. Je viens avec des ambitions. J’espère pouvoir apporter un maximum de réussite à l’équipe, que ce soit avec moi ou les autres.
Parfois, on dit que tu es trop suiveur. Penses-tu changer ta manière de courir ?
J’avais les mêmes ambitions en Classe 2 que des mecs dont c’est le métier, sauf que moi j’avais cours à côté. Forcément, j’étais un ton en dessous. J’essayais de me débrouiller pour être avec les meilleurs en devant faire avec mon niveau qui n’était pas forcément le leur. Je faisais comme je pouvais sur les plus grosses épreuves. Ce qu’il faut changer, c’est le fait de gagner des courses (Il n’a pas levé les bras depuis les Juniors en 2018 , NDLR). Ça fait deux années que je fais de belles saisons. Je progresse au fur et à mesure des années. Mes résultats sont en hausse mais je ne gagne pas. C’est ce qui me fait défaut.
Penses-tu avoir encore une marge de progression ?
Les résultats l’ont un peu montré ainsi que les chiffres à l’entraînement. On peut le constater avec mon entraîneur Jérémy Français. Chaque année, j'augmente toutes mes valeurs, preuve que je progressais avec les cours à côté. Si je dois exploser, sans l’école à côté, c’est cette année qu’il faut le faire. Je vais essayer de bien travailler, améliorer les petits trucs que je n’avais pas l’occasion de faire avant et faire une meilleure saison.