Un Tour 06-83 finalement pas si facile que ça
L’adage est bien connu : « ce sont les coureurs qui font la course ». Annoncé moins difficile que lors de ses précédentes éditions, le Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1) a pourtant livré un scénario différent de celui plutôt attendu pour l'étape inaugurale, où beaucoup imaginaient un sprint massif. Si Caleb Ewan avait remporté la première étape en 2022, les sprinteurs n’ont cette fois-ci pas pu se disputer le premier maillot de leader. D’ailleurs, dès le début de l’étape, Trek-Segafredo pensait déjà s’offrir un coup d’avance en envoyant Julien Bernard aux avant-postes. "Le mieux pour moi, c'est d'avoir pris quatre secondes de bonifications. L'ambition de l'équipe est de remporter le général avec Mattias (Skjelmose Jensen). Alors si je peux mettre la pression sur les autres en prenant un peu d'avance…".
En toute fin de course, alors que le Bourguignon et ses compagnons de fugue étaient repris, Kévin Vauquelin, Neilson Powless, Kevin Geniets ou encore Aurélien Paret-Peintre sont sortis en costauds et ont grillé la politesse au peloton. "On savait que si c'était assez dur, il pouvait se passer quelque chose. Et d'autres ont eu la même idée, donc on a pu former un groupe et c'était parfait pour le général", concède l’Américain, qui n’a pas accepté de laisser les sprinteurs mener leur train. Dans un final bien plus compliqué que le profil ne le laissait penser. "C'était vraiment dur quand (Neilson) Powless a attaqué pour la première fois. Le final était extrêmement difficile, il y avait plein de virages, plein de relances. C'était vraiment compliqué, il fallait beaucoup se concentrer", souffle Kevin Geniets.
« C’ÉTAIT L’ENDROIT CRUCIAL »
Le Luxembourgeois n’a pas pu jouer la victoire, épuisé par un final durant lequel le peloton n'a jamais débranché. "Ça faisait quinze minutes qu'on était à bloc, qu'on essayait de faire ce qu'il y avait à faire. J'ai essayé de faire le jump mais je n'avais plus assez de force pour jouer la gagne". Et quand c’est un certain Hugh Carthy qui roule quand la route s’élève, c’est sauve-qui-peut dans la roue. "On avait la bonne stratégie, on s'en est bien sorti. Hugh (Carthy) a fait un gros rythme pour moi, il a rendu la course très dure et je crois que sans lui je n'aurais pas fait un aussi bon résultat, je le remercie", reconnaît Neilson Powless.
Derrière, les équipes de sprinteurs ont été asphyxiées par les accélérations des meilleurs puncheurs-grimpeurs du peloton. "Nous devions rouler pour une arrivée au sprint. On s’est fait attaquer dans la bosse. Nous avions déjà mis énormément d’énergie pour rester devant. Il nous en manquait pour suivre les attaquants. Et là où ils ont attaqué, nous avions vu au briefing que c’était l’endroit crucial", déplore Anthony Perez, qui a vu son sprinteur Bryan Coquard se montrer le plus rapide du peloton, mais sans avoir la chance de jouer la gagne. "Derrière, on a roulé pour limiter la casse mais ça n’a pas suffi. Nous sommes déçus car nous étions venus pour gagner aujourd’hui (vendredi). Nous avions le favori de l’étape". Ce samedi encore, l’étape pourrait sourire à tout le monde. Aux sprinteurs certes, mais aussi aux attaquants. Qui espèrent bien renouveler le scénario du jour.