Julien Thollet : « C’est difficile mais ils apprennent »
L’équipe de France Juniors n’a pas été en réussite au GP André Noyelle. Entre des conditions météo exécrables, quelques ratés tactiques et une petite partie d’aléatoire, les garçons de Julien Thollet n’ont pas vraiment pesé sur la version Junior de Gand-Wevelgem, avec seulement un Top 30 pour Titouan Fontaine (voir classement). Mais l’épreuve ne comptant plus pour la Coupe des Nations, l’idée était surtout de former. Comme pour Maxime Decomble, qui évoque "une bonne expérience" en Belgique. "J'attendais les monts pavés. Mais j'ai eu du mal à manger et à m'hydrater. Dans les dix derniers kilomètres j'ai complètement lâché. J'ai payé, j'étais complètement en fringale". Car le vélo, c’est aussi maitriser ces courses dantesques, sur tous les plans. Julien Thollet est revenu avec DirectVelo sur la course, et donc sur ce passage obligé par la phase d'apprentissage pour ses protégés.
DirectVelo : Quel est ton sentiment sur la performance de l’équipe de France ?
Julien Thollet : C'était une course disputée dans des conditions dantesques. On a eu un coureur, Tom Lambert Wetzel, qui a été victime d'une chute et qui est resté longtemps dans les voitures. Les gars ratent le coup qui ressort, on pouvait imaginer que c'était un peu loin de l'arrivée, mais au final le vainqueur va au bout. Donc chapeau à lui, c'est une grosse performance. On a peut-être tardé à se mettre en route et à inverser la tendance pour rentrer sur les sept. Puis refaire un final différent.
Quelle était la stratégie mise en place ?
On avait planifié d'avoir des coureurs vigilants sur cette première portion plein nord. L'incertitude était par rapport au vent. Ça peut être l'opération suicide de partir très tôt. Deux gars étaient désignés pour accompagner les coups, ils n'ont pas réussi à le faire. Donc l'idée était d'accélérer dans les monts pour faire la sélection, mais ça n'a pas fonctionné. Ils n'ont pas réussi à ressortir même s'ils ont tenté dans le Kemmel.
« ÇA MARQUE LES ESPRITS »
Qu’est-ce qui peut expliquer ce relatif raté ?
Les conditions font que ça paralyse tout le monde, ils étaient frigorifiés. Peut-être qu'il fallait s'habiller encore plus chaudement, mais j'en vois beaucoup qui sont congelés. Je tire mon chapeau à ces jeunes qui ont 18 ans et qui roulent dans des conditions exécrables sur des parcours difficiles. Par contre sur la formation, ça marque les esprits et ça leur fait passer des caps. C'est difficile mais ils apprennent, et la Belgique est un endroit particulier.
C’est aussi pour ça que l’équipe de France a tenu à participer…
C'est bien que les Français se frottent à ça, c'est aussi ça le vélo et il faudra affronter ça pour aller au niveau au-dessus. Avec le départ à 8h30, le changement d'heure... Le réveil a sonné à 5h30, donc ce sont des conditions bien difficiles. On avait pris deux jours où il y avait du vent pour repérer. Je retiens cet apprentissage, dans la douleur et la difficulté mais ça en fait partie.
« RÉFLÉCHIR À UNE SOLUTION DE RECHANGE »
L’épreuve n’était plus une manche de la Coupe des Nations. As-tu constaté une différence ?
J'ai trouvé le niveau équivalent. Ça reste un gros peloton international, c'est globalement le même niveau. On est venu pour la formation, on va aller à Paris-Roubaix dans quinze jours, ça permet de faire un petit bloc de Classiques. Les jeunes vont rentrer et la semaine prochaine il y a une manche de Coupe de France sur les pavés (la Pévèle Classics, NDLR), donc je les garderai après pour faire un stage de préparation entre les deux épreuves, on restera dans le Nord.
Quel sera le programme après les Classiques ?
On sera plutôt sur les courses par étapes en mai. Malheureusement le Tour du Pays de Vaud est annulé. Mais il va y avoir la Course de la Paix et le Trophée Centre Morbihan. On est en train de réfléchir à une solution de rechange pour compenser l'annulation du Pays de Vaud, mais je n'ai pas encore pris de décision. On va voir pour ajouter une épreuve. Mais ce sera peut-être un peu plus tard dans la saison.