Malgré la médaille, les Juniors françaises n’ont pas tout réussi
Les Juniors femmes ont beau avoir pris la médaille de bronze grâce à Léane Tabu, ce n’était pas la pleine satisfaction à l’arrivée du Championnat d’Europe, au VAM-berg (voir classement). En plus de la 3e place, Titia Ryo et Elyne Roussel ont respectivement décroché les 4e et 5e places de la course. Un tir groupé frustrant. "C'est de la frustration car ce n'est pas ce qu'on voulait. On voulait le maillot, pas un tir groupé. Ça ne s'est pas passé comme on voulait, la communication n'était pas au top non plus", regrette Titia Ryo, la mine basse. Elyne Roussel est d’accord avec elle, mais plus enthousiaste. "Ce sont des belles places mais pas ce qu'on voulait. On voulait le titre. Tant qu'on avait le titre on s'en fichait du reste, là c'est dommage. Mais on peut être contentes de nous. On a essayé de faire du mieux possible, mais là je pense qu'elles étaient un cran au-dessus".
« ON A MAL COMMUNIQUÉ »
Emilian Broë, sélectionneur national, ne savait pas trop quoi penser de la performance de ses filles à chaud. "On est toujours satisfait d’une place sur le podium. Après, c’est clair que quand on voit ce tir groupé, avec trois filles dans les 5 et cinq dans les 12, on se dit qu’il a peut-être manqué un truc. Je ne sais pas quoi en penser à chaud, il va falloir bien débriefer avec les filles. On aurait peut-être pu envisager une certaine tactique pour mettre à mal Fleur Moors et Federica Venturelli. Ce résultat démontre quand même la force et l’homogénéité de notre collectif et la qualité de formation de nos clubs", préfère-t-il relativiser. Pour Titia Ryo, c’est la communication qui a péché. "On a mal communiqué, c'est la loi des groupes, ça arrive. Il y a des jours où la communication se passe mieux, mais là ça ne s'est pas forcément bien passé".
Pour Elyne Roussel, c’est à la cloche que les Bleues ont commencé leur travail. "La course a été relativement calme. On montait les trois bosses à bloc mais après ça se calmait. À un tour, on avait prévu de bien durcir. Julie (Bego) a fait la première montée, j'en ai remis une dans la deuxième et Titia dans la troisième. Mais ça suivait, et les favorites attendaient l'arrivée pour faire une montée sèche et faire parler leurs qualités". Pour Titia Ryo, il fallait peut-être commencer plus tôt. "On a essayé de prendre les choses en main dans le dernier tour. Mais il aurait fallu le faire un tour avant pour écrémer un peu plus. On arrive assez groupé, alors qu'on voulait être à dix grand max". Compte tenu du collectif bleu, Emilian Broë voulait en effet lancer les hostilités plus tôt. "On avait identifié des athlètes protégées pour la fin de course et tenter de faire le forcing à deux tours de l’arrivée pour affaiblir les collectifs italiens et belges, que l’on considérait comme les plus solides".
BONNE OU MAUVAISE FIN ?
La tâche se compliquait si les Françaises n’arrivaient pas à faire la sélection dans les difficultés. "C’est là qu’on est les plus à l’aise. Mais on n’a pas suffisamment esseulé les deux plus fortes pour ensuite conclure", regrette Emilian Broë. La Championne du Monde Julie Bego n’a pas pu faire pleinement sa course. "On n'était jamais bien placées, j'étais toujours en milieu de paquet. J'aurais préféré qu'on soit toujours à l'avant comme les Italiennes. Dans les deux derniers tours je me suis mise tout devant et j'ai même roulé avec elles, mais j'ai perdu du jus à bouffer du vent, c'est dommage". Comme l’a constaté Titia Ryo. "Julie et Léane devaient faire ce qu'elles pouvaient sur la fin. Julie n'était pas du tout placée dans les pavés, donc si c'était le cas ça ne pouvait pas le faire. Moi j'étais plutôt bien, Léane aussi. Venturelli et Moors ont été plus rapides à la sortie des pavés. Je m'assurais de faire 3 mais Léane a pu rentrer. Mais on ne gagne pas", déplore la Bretonne.
Entre la joie de la médaille pour certaines, et la grosse déception de s’être plus ou moins loupé pour le titre, les Tricolores repartent avec toutes les émotions. Elyne Roussel se veut d’abord philosophe. "On n'a pas le titre, c'est comme ça. On peut toujours perfectionner, mais c'est une course d'un jour, tout peut se passer. C'était la dernière course Junior, on a profité au maximum. On a vécu une magnifique année avec le titre de Julie donc c'est cool". Titia Ryo a la vision inverse. "C'est frustrant pour une dernière course, on s'attendait à mieux. On finit sur une mauvaise note, même si on fait 3e", lance-t-elle à chaud. Emilian Broë met tout le monde d’accord. "On a beaucoup de filles de qualité sur cette génération. J’ai construit ce collectif en pensant à certaines stratégies. On a vu, avec ce résultat, que les qualités des filles ont été exploitées aujourd'hui (dimanche), mais peut-être pas de manière suffisamment conséquente". Le résultat aurait pu être pire malgré tout.