Il habite à 30 kilomètres de là, de l’autre côté du Rhône. Alors, comme tous les ans, Sandy Dujardin ne voulait pas manquer le cyclo-cross de Saint-Rambert-d’Albon. Et une fois encore, l’Ardéchois s’est montré imprenable dans le parc de la commune drômoise pour y signer sa troisième victoire consécutive, la onzième (!) depuis les plus jeunes catégories d’âge. DirectVelo a profité de ce rendez-vous automnal, samedi, pour faire le bilan de la dernière saison route avec le coureur du Team TotalEnergies, qui rêve désormais du Tour de France. Entretien. 

DirectVelo : Ce parc de Saint-Rambert-d’Albon, c’est ta chasse gardée !
Sandy Dujardin : C’est clair, c’était sympa encore une fois et j’adore venir ici tous les ans. Ce ne sont pas du tout les mêmes efforts que sur la route. C’est parti à bloc et c’était dur de se mettre dedans d’autant qu’à chaque fois, Damien Béton part à bloc. Mais j’ai pris mon rythme et j’ai fini par faire la différence. En me faisant bien mal. J’aime venir ici, pour moi c’est une évidence, même si je n’ai plus l’habitude… Mais je profite de ma condition du moment. C’est d’ailleurs pour ça que j’irai à Quelneuc le week-end prochain pour le premier week-end de Coupe de France, avant de couper.

« C’EST CE QU’IL A MANQUÉ »

Comment as-tu fini la saison sur route ?
J’étais de mieux en mieux. Je suis content de ce que j’ai fait, même si je n’ai pas eu de chance lors de Paris-Tours avec deux crevaisons. Initialement, j’étais prévu sur la Vuelta mais j’ai dû me faire opérer de l’appendicite. À la place, je me suis préparé à Tignes pour les Championnats d’Europe et ça aura été la plus belle expérience de ma carrière chez les pros jusqu’à présent (lire ici). J’étais content pour l’équipe mais déçu de ce scénario improbable en perdant une roue… J’y pense encore, il y avait un Top 10 au bout, ça aurait fait une belle ligne dans les résultats de la saison (rires). Mais ce n’était pas l’essentiel. En tout cas, j’ai vu que je marchais fort.

Tu sembles avoir passé un vrai cap en cette fin de saison !
J’ai fait une pause de quinze jours pendant la saison et à la reprise, au Tour Poitou-Charentes, c’était vraiment dur. J’étais à bloc… Puis j’ai fait un Top 10 à Plouay dès le week-end suivant, avant ce fameux Championnat d’Europe (il a également terminé 10e de la Super 8 Classic - ProSeries - entre-temps, NDLR). Pour moi, c’était une belle saison même si j’aurais aimé décrocher une victoire. C’est ce qu’il a manqué.

« L’OBJECTIF PRINCIPAL SERA D’EN GAGNER UNE »

Ce n’est pas passé loin…
Oui, je termine 2e du Tour du Finistère derrière Paul Penhoët et je fais aussi 2 à la Route d’Occitanie (derrière le Néerlandais Marijn van den Berg, NDLR). Il y a aussi eu ce podium au Tour de Vendée (3e). J’aimerais performer au niveau WorldTour à terme mais l’an prochain, après ces résultats-là, l’objectif principal sera d’en gagner une en Classe 1. Je veux d’abord être de mieux en mieux sur ces courses-là. Il faut passer par là pour progresser. C’est important d’y aller étape par étape.

Au vu de ton évolution, as-tu également dans un coin de la tête une éventuelle participation au Tour de France l’an prochain ?
Je pense que ce sera notre seul Grand Tour de la saison comme on risque de finir 3e des ProTeams. J’espère y être, oui. Ce sera un objectif. On est beaucoup dans l’équipe à vouloir le faire, il faudra gagner sa place. Mais j’aimerais y être. Cela dit, c’est encore loin et il faudra être honnête. Si je ne me sens pas bien au mois de juin, je le dirai. Ce qui est sûr, c’est que je vais me préparer avec l’idée d’être au top de ma condition à ce moment-là, au cas où. Je suis candidat à une participation au Tour. Mais bon, en attendant, je vais d’abord aller à Quelneuc pour ce premier week-end de Coupe de France et ensuite, vacances !