Tom Donnenwirth : « J’apprends encore tous les jours »
Après la présentation de sa nouvelle équipe, Tom Donnenwirth se languissait de retourner chez lui, dans le Béarn. “Je vais pouvoir tester le vélo Van Rysel en rentrant et rouler avec l’ogre fraîchement retraité des pelotons Élites, Baptiste Lavigne, employé chez Decathlon”, plaisantait-il auprès de DirectVelo.
En ce lundi 27 novembre, Tom Donnenwirth se promène dans le Btwin Village avec un sourire au coin des lèvres, conscient que sa carrière est en train de basculer du bon côté avec sa signature dans la Continentale Decathlon AG2R La Mondiale. Il y a un an et demi, sous les couleurs du Pau Vélo 64, il se révélait auprès des suiveurs du vélo amateur en s’imposant lors du Tour du Gévaudan alors manche de la Coupe de France N3 (voir sa fiche DirectVelo). Même lui n’aurait peut-être pas misé à ce moment-là sur son passage dans l’équipe de développement d’une WorldTeam en 2024. “Au premier abord, c’est un peu impressionnant de côtoyer des gars comme Felix Gall, Ben O’Connor ou même Bruno Armirail, que je ne connaissais pas personnellement, dit le Béarnais. Finalement, tu ne te rends compte qu’en discutant avec eux que ce sont des gens normaux. Ils sont accessibles. Je n’ai pas eu l’impression qu’il y avait trois équipes distinctes pendant le week-end à Lille”.
CASSEL, LE TOURNANT
À 25 ans, Tom Donnenwirth est le « doyen » de la nouvelle Continentale de Decathlon AG2R La Mondiale (voir l’effectif). La structure basée en Savoie n’a pas regardé sa carte d'identité avant de l’engager. “J’ai cru comprendre qu’ils étaient intéressés depuis le Tour de la Mirabelle ou même peut-être avant, au Tour du Gévaudan, début mai”. Le sociétaire du SCO Dijon-Team-Materiel-velo.com figurait en effet dans un petit groupe suivi par le staff de la WorldTeam, en pleine construction de leur Continentale. “Mon profil de grimpeur les intéressait. Ils ont eu accès à mes données de puissance. À partir de là, ils ont un peu plus affiné leurs recherches”. Son bon Championnat de France a fait pencher la balance en sa faveur. Sur le circuit si particulier de Cassel, il a démontré sa polyvalence en terminant 4e. “J’ai prouvé que je pouvais aussi bien grimper que rouler sur les pavés, et être performant dans les montées raides”.
Malgré d’autres propositions, notamment au niveau ProTeam à l’étranger, il choisit de signer chez la Continentale de Decathlon AG2R La Mondiale. “Il y a le projet de rester en France, d’avoir un contrat de travail, une sécurité de l’emploi. Ça peut être aussi une bonne passerelle pour passer en WorldTour si jamais je fais de bons résultats”. En 2024, il pourra déjà courir avec la WorldTeam sur des épreuves ProSeries ou de Classe 1 quand ses jeunes coéquipiers disputeront des courses réservées aux Espoirs. “On m’en a vaguement parlé car on n’a pas encore fait le programme de courses. Dans l’idée, je pourrai rajouter un peu de sang neuf parce qu’ils vont enchaîner les courses et ils demandent un peu de renfort parfois de la part de la Conti”.
Qui dit course pro, dit oreillette. Ça sera une première pour lui. “Peut-être que ça va un peu me brider sachant que je suis souvent à l’attaque, même si je pense que j’en fais trop de temps en temps (sourire). On va avoir des bons DS, ils vont savoir quelle stratégie mettre en place. Ça peut me canaliser et me restructurer sur mes efforts qui me sont propres”. Après plusieurs années dans le Xterra triathlon, le natif d’Aurillac (Cantal) a signé sa première « vraie » licence en FFC en… 2021. “J’apprends encore tous les jours. Cette année, au SCO Dijon, il y a des Espoirs qui m’ont donné des conseils alors qu’ils ont cinq ou six ans de moins que moi. Je suis toujours preneur”.
« ENCORE UNE MARGE DE PROGRESSION »
Tom Donnenwirth ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. “Je suis déjà super content mais si l’occasion se présente, j’ai forcément envie d’aller plus haut. Tout cela représente une étape supplémentaire dans mon rêve qui est un jour de participer au Tour de France. Je ne sais pas si je vais l’accomplir mais en tout cas, il faut passer par cette étape-là”. Le vainqueur du Tour de la Réunion - où il a vécu pendant ses études en STAPS - estime avoir eu jusqu’à présent une progression linéaire. “Je sais que j’ai encore une marge de progression. J’ai envie de voir comment ça se passe au niveau professionnel, si j’ai vraiment des qualités ou si j'ai déjà atteint mon top niveau. Je vais rouler avec de super coureurs comme Léo (Bisiaux) qui est déjà une star internationale, et certains qui ont de l’expérience avec des stages dans la WorldTeam, comme Killian (Verschuren) et Baptiste (Veistroffer)”.
Avant de débuter cette nouvelle aventure, sa motivation est à son paroxysme. “Rentrer dans une équipe comme ça avec un nouveau projet, c’est chouette car on sent qu’ils ont envie de bien faire. Avec tous les projets et les attentes qu’il y a sur nous, on a envie de bien faire les choses, de se préparer. Ils ont mis les moyens pour et on va se donner les moyens pour performer et leur donner les résultats qu’ils attendent”.
Même s’il est neuf dans le vélo et qu’AG2R a déjà recruté un néo-pro de 26 ans en la personne de Geoffrey Bouchard, Tom Donnenwirth sait que la saison 2024 sera très importante pour son avenir. “Je ne me mets pas la pression pour autant. Je vais faire les choses naturellement. Le milieu du vélo me plaît, mais il y a aussi beaucoup de choses à côté qui me plaisent tout autant. Si je peux vivre correctement du vélo et faire des courses qui me plaisent et me font rêver comme les épreuves WorldTour, je continuerai. Si les résultats viennent, c’est que j’ai un avenir dans le vélo”.