Eli Iserbyt n'est pas Mathieu Van der Poel, mais le coureur de Pauwels Sauzen-Bingoal peut être considéré comme le meilleur hyper-spécialiste de cyclo-cross de sa génération. Ce dimanche, il a terminé 5e de la dernière manche de Coupe du Monde de la saison à Hoogerheide, à neuf secondes du Champion du Monde (voir le classement). Suffisant pour s'offrir une deuxième victoire finale en Coupe du monde et ajouter ainsi une nouvelle ligne à son palmarès qui compte déjà deux Superprestige, trois Trophée X20 et 47 victoires dont un titre européen et un maillot de Champion de Belgique.

Coureur animé uniquement par les sous-bois, il est le seul du Top 6 mondial à atteindre les 30 jours de course cet hiver. Déjà vainqueur du Superprestige et en passe de décrocher la Coupe du Monde, il aurait pu décider de laisser tomber la manche du Trophée X20 à Hamme ce samedi. "Je choisis toujours de tout courir, clame-t-il à DirectVelo. Je pense que si tout le monde faisait comme moi, cette année, je pouvais remporter le X20 et ainsi décrocher les trois classements de référence. J'ai bien senti que ceux qui sélectionnaient leurs cross arrivaient avec beaucoup plus de fraicheur au départ certains jours".

ENCORE DIX ANS AVANT DE SE COMPARER À SVEN NYS

À 26 ans, il n'a plus d'attentes sur la route ni en VTT, mais il espère continuer de la sorte longtemps encore. "Je pense que c'est très bien comme carrière. Durant la saison, il est difficile de prendre du recul face aux performances qu'on réalise. On n'est jamais posé. Ça me fait sept victoires dans les quinze challenges de régularité disputés en cinq saisons. Ce n'est que dans dix ans que l'on pourra me comparer à un tout grand comme Sven Nys. Aujourd'hui, moi, je veux juste pouvoir aligner ce type d'hiver année après année. C'est ça mon premier rêve. Et mon deuxième rêve, c'est d'être un jour Champion du Monde".

Le maillot arc-en-ciel dans la catégorie Élite est justement à pourvoir dimanche prochain sur le circuit de Tabor. Mais pour compléter sa collection, le Belge devra devancer le presque inarrêtable Mathieu Van der Poel (douze victoires en treize courses cet hiver). "On ne sait jamais ce qu'il peut arriver à Mathieu, mais en étant réaliste, je me dis que la victoire n'est pas envisageable. Je crois qu'il aura un super niveau. J'espère pouvoir me battre pour le podium, mais je ne suis pas certain de signer d'avance pour une 2e place".