Sam Bennett a eu le temps de se voir gagner deux fois, ce dimanche, lors de la dernière étape du Tour de la Provence. D’abord lorsque les bordures, rendues possibles par le fort vent de la Camargue, n’ont laissé qu’une grosse vingtaine de candidats à la victoire dans le premier groupe, parmi lesquels l’Irlandais et trois de ses coéquipiers. De quoi imaginer un bon train et un nombre d’adversaires potentiels restreint. Une seconde fois, ensuite, dans les 200 derniers mètres, lorsqu’il est parvenu à déborder celui qui était alors invaincu jusque-là cette semaine, Mads Pedersen. “Larry (Warbasse) a roulé toute la journée. Damien (Touzé) a fait le taf en allant chercher Alex Kirsch dans le final, puis Pierre (Gautherat) a été excellent dans le rôle du poisson-pilote. Je ne peux que remercier l’équipe”, tient à souligner d’emblée le sprinteur auprès de DirectVelo.

Mais il lui en a donc manqué un tout petit peu dans la dernière ligne droite, dans les rues d’Arles. “(Mads) Pedersen a lancé, j’ai pris la roue puis j’ai pu déboiter. Et là, pendant un instant, je me suis dit que c’était bien parti. Mais (Tom) Van Asbroeck a pris le sillage et il a pu déborder juste après la bascule. Le vent de face m’a sûrement coûté cher”. De quoi, forcément, lui laisser un sentiment amer. “J’aurais aimé pouvoir finir le travail mais je me suis fait remonter au tout dernier moment, sur la ligne. Il est vraiment arrivé très fort. Pour ma part, j’étais à la limite… Après une journée aussi dure, et une semaine si exigeante, on a tous fait avec le peu qu’il nous restait dans les jambes. Je suis déçu. L’équipe méritait de gagner”.

DECATHLON AG2R LA MONDIALE POUR SE RELANCER

Voilà tout de même un résultat rassurant (voir classement) après une semaine compliquée jusque-là, pour ses débuts avec Decathlon AG2R La Mondiale. Certes, l’Irlandais s’était bien lancé en prenant la 7e place du prologue de Marseille, sur la Corniche, mais il avait ensuite été totalement débordé lors du sprint de Martigues, lorsqu’il avait coupé la ligne à la 18e place. “Il y a deux jours, ça ne représentait pas mon niveau actuel. J’ai de bien meilleures jambes que ça. J’étais bloqué après une journée difficile, rien de plus”, promet-il.

Place désormais à l’UAE Tour pour l’athlète de 33 ans, qui rêve de donner un nouvel élan à sa carrière dans la WorldTeam française, et ainsi prouver qu’il peut encore tutoyer les sommets. “L’équipe m’a donné une superbe opportunité. On a de super vélos, un staff au top. Tout est réuni ici pour que je retrouve mon meilleur niveau, après deux années où je n’ai pas été au top”, admet celui qui avait tout de même gagné deux étapes du Tour d’Espagne en 2022, mais qui n’a pas obtenu le même rendement que par le passé, la faute notamment à une douleur au genou. L’objectif est donc clair : gagner, dès que possible. “Je veux retrouver la victoire. J’en veux le plus possible. Et retrouver, aussi, les routes du Tour de France”. Ancien maillot vert de l’épreuve (2020), il n’avait pas été sélectionné par la BORA Hansgrohe ces deux dernières années.