Burgos-BH : « Le fossé se creuse »
Le triptyque Besançon-Jura-Doubs laisse de bons souvenirs à la formation Burgos-BH. L'an passé, la ProTeam espagnole s'était montrée performante tout le week-end, avec notamment un joli tir groupé le dimanche. L'occasion pour DirectVelo, en amont de la première des trois épreuves, de faire le point avec le directeur sportif français de l'équipe, Damien Garcia.
DirectVelo : Avec quelles ambitions arrivez-vous sur ce triptyque ?
Damien Garcia : On a des coureurs comme Victor Langelotti, Jose-Manuel Diaz ou Jetse Bol qui sortent du Tour du Pays Basque et marchent bien. On espère donc être à l’avant et faire des résultats, avec minimum des Top 10. Ce sont trois arrivées en bosse et donc le même profil de coureurs pour jouer devant, avec les puncheurs-grimpeurs. L’an passé, on avait mis trois coureurs dans les dix premiers le dernier jour.
« C’EST UN GROS COUAC »
Comment s’est déroulé le début de saison ?
Bien ! On a déjà deux victoires (Mario Aparicio sur une étape du Tour de Sharjah et Aaron Gate au Championnat de Nouvelle-Zélande sur route, NDLR). On s’est bien portés à l’avant sur le Tour de Catalogne et le Tour du Pays Basque, qui étaient deux courses importantes de notre calendrier. Ce triptyque autour de Besançon est également important pour nous. Ce sont des courses qui nous correspondent bien de par leurs profils. Ça change des manches de Coupe de France que l’on dispute dans l’ouest de la France. On a emmené une belle équipe ici. C’est un beau week-end avec le Tour de Turquie, le Tour des Asturies puis un programme essentiellement français au mois de mai avec le Tro Bro Leon, le GP du Morbihan, les Boucles de la Mayenne, le Tour du Finistère, les Boucles de l’Aulne, la Mercan’Tour Classic…
L’équipe ne participera pas au Tour d’Espagne cet été…
C’est un gros couac. On était présents lors des six dernières éditions. Il n’y avait que deux places… Je pense qu’on avait notre place mais malheureusement, les autres aussi. Il faut accepter et respecter la décision des organisateurs. On a eu notre chance ces dernières années, il faut partager les parts du gâteau. C’est à nous de continuer de grandir, d’avoir de gros sponsors et des coureurs de qualité pour continuer de passer des paliers. Mais on va dire que ça reste un mal pour un bien. On va rebondir sur un autre calendrier avec plus de courses en France avec le Tour du Limousin, le Tour Poitou-Charentes et la Bretagne Classic, où nous sommes invités. Cette absence sur la Vuelta doit motiver encore plus les coureurs à se faire une place pour 2025.
« L’OCCASION D'INTERNATIONALISER L’ÉQUIPE »
Ce qu’ils ont fait en Catalogne et au Pays Basque !
Ce n’était pas une réponse aux organisateurs de la Vuelta. On a fait un bon Pays Basque avec une 3e place d’étape (pour Karel Vacek, lors de la victoire de Louis Meintjes et de la chute massive impliquant notamment Remco Evenepoel, Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, NDLR) et une 14e place au général pour Victor (Langelotti). On a montré qu’on est à notre place même si on sent, à l’inverse, que le fossé se creuse de plus en plus, chaque année, entre les WorldTeams et les ProTeams.
Vous avez recruté deux Néo-Zélandais cette saison, Aaron Gate et George Jackson, orphelins de l’équipe Bolton, et le Mongole Jambaljamts Sainbayar…
C’est l’occasion d’internationaliser un peu l’équipe, ça se passe bien (l’équipe comptait 18 Hispaniques pour un total de 24 éléments l’an passé, NDLR). On a eu des résultats dès le début de saison avec eux. Pour nous, ce n’est que du bonus. Notre coureur mongol a disputé sa première course en Europe lors du Tour de Catalogne. Il a été appelé de dernière minute, il disputait le Tour de Taïwan quatre jours plus tôt et avait donc le décalage horaire mais il a quand même été solide. On va plus le voir en Europe ces prochains mois. Il a une marge de progression sur la façon de s’entraîner, la nutrition etc. Je le suivais depuis trois ans sur l’Asia Tour où il a gagné beaucoup de courses. On espère en tirer le meilleur. Maintenant, les talents sont partout dans le Monde, c’est pour ça que l’on a aussi pris un Guatémaltèque (Sergio Guevani, NDLR). Il marche bien cette année. Ce n’est pas une stratégie en soi mais il faut ouvrir les portes à tout le monde.