Arkéa-B&B Hôtels Continentale : « Créer une bonne mayonnaise »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Près de deux semaines après l’annonce de la non-sélection d’Arkéa-B&B Hôtels Continentale pour le Tour d’Italie Espoirs, l’Alpes Isère Tour (2.2) qui débute ce mercredi revêt une grande importance pour la formation réserve ainsi que pour leur directeur sportif, Maxime Bouet, qui avait eu l’opportunité de passer professionnel après sa performance ici-même, il y a 17 ans. Maxime Bouet revient pour DirectVelo sur le début de saison de ses hommes et sur son rôle. Il évoque également ses ambitions pour l’Alpes Isère Tour.

DirectVelo : L’Alpes Isère Tour est une course très particulière pour toi !
Maxime Bouet : Il y a plusieurs raisons. C’est la course qui m’a fait passer professionnel, je pense, grâce à Emmanuel Hubert. J’avais terminé dans le Top 5 du général et j’avais fini 1er amateur. Le dernier jour, Manu Hubert (alors DS de la Conti Pro Agritubel et présent sur l’épreuve, NDLR) est venu me chercher sur le parking en me disant qu’il m’a vu et que si je confirmais derrière, on ferait peut-être des choses ensemble. 17 ans après, je suis directeur sportif pour les jeunes dans l’équipe de Manu Hubert. C’est pour ça que j’ai mis la chemise blanche (sourire). Je suis originaire de la région, je ne viens pas de très loin. Quand j’ai vu sur le calendrier en début de saison l’Alpes Isère Tour, j’ai tout de suite coché cette épreuve.

« ON A MAL VÉCU CETTE ANNONCE »

Quelles sont tes attentes pour ces cinq jours de course ?
On doit composer avec l’absence de Louis Rouland, c’est une grosse perte (lire ici), il marchait fort. On a essayé d’aligner une équipe complète. On a de très bons sprinteurs à l’image de Giosuè Epis qui a été embêté par des soucis de santé. On espère qu’il va être à 100 %. Il y a aussi Embret Svestadt et Martin Tjotta qui grimpent vraiment bien. Je crois énormément en Jean-Loup Fayolle. On lui laisse le temps de progresser, de prendre de la caisse, de la maturité et de l’expérience. Il n’a aucune pression, il n’est qu’Espoir 1. Je l’ai vu très solide sur une étape du Circuit des Ardennes où il n’a fini qu’à une minute de Joe Blackmore. C’est peut-être anecdotique pour beaucoup, mais pour moi non. Rémi Lelandais, qui a été à l’œuvre au Championnat de France U23, est sur ses terres et a envie de briller. Il va falloir créer une bonne mayonnaise pour que l’esprit d’équipe prenne le pas, avant que ce soit un objectif individuel pour chacun.

Il y a un peu moins de deux semaines, tu as appris la non-sélection d’Arkéa-B&B Hôtels Continentale pour le Giro NextGen…
On n’a eu aucune nouvelle. On s’est dit : « pas de nouvelle, bonne nouvelle ». On a mal vécu cette annonce car on n’a pas du tout été prévenu par l’organisateur. De leur côté, Groupama-FDJ le savait depuis un mois. J’avais fait des relances, c’est décevant. On l’a appris sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas cool, je tiens à le dire. Je l’ai fait savoir à l’organisateur, je lui ai envoyé un mail. Sinon, on aurait pu se retrancher sur une autre compétition et ne pas laisser de jeunes coureurs à la maison pendant un mois. On a peut-être trouvé une course de remplacement avec le ZLM Tour. Ce n’est du pas le même style d’épreuve (sourire). Avec Léonard (Cosnier), on s’est battu pour trouver quelque chose. J’ai mis ce message sur le groupe de l’équipe : « le meilleur moyen de montrer à l’organisateur qu’il s’est trompé, c’est de mettre la balle au fond à notre prochaine course ».

« IL FAUT ÊTRE PATIENT »

Comment juges-tu la saison de ton équipe jusqu’à maintenant ?
Il faut du temps pour que ça se mette en place. Au début, on a commis quelques erreurs, on a appris. Depuis un mois, on est dans le Top 10 de toutes les courses. À Francfort, Milesi fait 7e, il arrive pour la gagne. Au Tour de Bretagne, ils se sont loupés sur l’étape décisive pour le général, mais sinon ils ont toujours été dans les 7 premiers. Aux Circuit des Ardennes, on obtient un Top 5, on est acteurs. On n’a pas encore la victoire, mais on est là. On a eu un début de saison difficile, mais tout doucement, on est en train de mettre en route. De très jeunes coureurs prennent leurs marques, c’est à Léonard et à moi de leur apprendre à être professionnels, il faut être patient.

À titre personnel, comment te sens-tu dans ton nouveau rôle de directeur sportif après l’arrêt de ta carrière cycliste ?
Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de boulot. En toute franchise, je l’ai fait savoir à mes collègues DS en WorldTour ainsi qu’à Manu Hubert. C’est beaucoup de relations humaines, de paperasse, de mails, de téléphone. Ça fait péter un câble à ma femme (sourire). Comme on a une vocation de formation, ça mérite qu’on passe du temps la semaine avec les jeunes coureurs. Beaucoup se posent des questions, il ne faut pas les laisser seuls et être présents pour eux. Sinon, j’adore faire les briefings. Le recrutement commence également pour la saison prochaine et je ne loupe aucun résultat sur DirectVelo chez les Juniors, que ce soit en France ou à l’étranger.

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