Il n'a pas manqué grand chose à Maximilien Juillard, pour lever les bras sur la première étape du Tour Nivernais Morvan, ce jeudi (voir classement). "Il y a de la frustration de faire 2 forcément, j'aurais aimé gagner pour l'équipe parce qu'on a fait un bon travail collectif". En effet, après un départ "très rapide, avec une grosse moyenne", le peloton de l'épreuve Elite Nationale avait décidé de laisser un peu de champ à une échappée. Mais Van Rysel-Roubaix ne l'a pas entendu de cette oreille. "Kévin Avoine s'est mis à rouler. Samuel (Leroux) a embrayé puis Emmanuel (Morin), moi et Jérémy (Leveau). Ça a fait un bel écrémage, on m'a laissé jouer ma carte comme je suis parti dans un coup de vent avec des costauds".

Accompagné par Tristan Delacroix (AVC Aix-en-Provence), Kévin Le Cunff (VC Rouen 76), Titouan Margueritat (Team Atria-Montluçon Cyclisme) et Baptiste Poulard (VC Pays de Loudéac), cette offensive était sérieuse. "On voit qu'en amateur il suffit d'un peu de vent pour que ça puisse faire mal, donc on a essayé d'en profiter et ça nous a été utile pour la suite. Il y avait des belles équipes. Il manquait peut-être Bourg ou quelques autres, mais c'était du solide. On est parti dans un moment de tergiversation mais c'est souvent comme ça en amateur. Les mecs partent sans trop savoir comment et ce sont souvent des bons. C'était un bon coup".

« ON N'EST PAS EN WORLDTOUR NON PLUS »

À l'avant, l'ancien sociétaire du VC Villefranche Beaujolais doit gérer son affaire. "J'ai essayé de ne pas trop en faire parce que j'étais battu au sprint, et en même temps il fallait penser au général donc appuyer quand même". Jusqu'aux derniers hectomètres, où Maximilien Juillard a tenté un coup de force. "J'ai tenté le tout pour le tout en sortant au kilomètre, j'ai tout de suite fait un trou. Je me suis dit qu'il fallait que je mette tout, que ça allait le faire. Je ne me suis pas retourné". Mais Titouan Margueritat parvient à le reprendre. "Je ne savais pas trop comment gérer. Je me suis dit que j'allais me mettre dans sa roue parce qu'il est plus rapide. Et il m'a battu, donc c'est frustrant, je suis déçu mais il y a encore de belles étapes".

En tant qu'équipe Conti, Van Rysel-Roubaix ne peut pas se cacher dans la Nièvre. "On est là pour gagner le général aussi, en plus des étapes. Demain tout est à faire et à refaire, c'est du solide, c'est très difficile. Mais je suis content que les jambes répondent dès le premier jour". Comme souvent, l'équipe nordiste ne néglige pas le calendrier amateur quand le sien s'éclaircit. "On n'avait pas de courses pros en face avec les reports et les annulations. Donc au lieu de faire des stages on vient faire les courses amateurs qui sont d'un très bon niveau. Et on n'est pas en WorldTour non plus. On vient faire la course, trouver de la confiance car ça fait plaisir de jouer la victoire et retrouver des automatismes qu'on ne peut pas forcément appliquer sur des courses de très haut niveau chez les pros". Et souvent, ça marche.