Bruno Armirail, heureux événements

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Il y a 17 jours précisément, Vincent Lavenu venait réconforter Bruno Armirail sous la pluie fine et l’épais brouillard du Col de la Loge, en Auvergne. L’Occitan était passé, quelques instants auparavant, tout près de sa plus belle victoire, qui lui aurait également offert le port du maillot jaune sur les routes du Critérium du Dauphiné. Ce jeudi, c’est avec la même fierté pour son nouveau poulain mais avec cette fois-ci un large sourire sur le visage que le manager général de la formation Decathlon AG2R La Mondiale est venu saluer l’athlète de 30 ans - notre photo ci-dessous -. Et pour cause, ce dernier vient de décrocher son deuxième titre de Champion de France contre-la-montre, pour trois petites secondes (voir classement). “Benjamin (Thomas), Rémi (Cavagna) et Pierre (Latour) avaient tous gagné deux fois. Ça fait plaisir d’avoir le maillot et d’apporter ce titre à ma nouvelle équipe”, se réjouit le nouveau Champion de France auprès de DirectVelo, en conférence de presse. “Chez les Espoirs, j’avais loupé un titre pour deux secondes face à Yoann Paillot. J’ai souvent loupé des podiums ou des Top 5 sur de grosses courses pour deux ou trois secondes. Pour une fois, ça tourne dans mon sens”.

« J’AI FINI COMME J’AI PU »

Sur le circuit normand de Saint-Martin-de-Landelles (Manche), le titre s’est donc joué pour un rien, et Bruno Armirail en avait bien conscience pendant la course, malgré une liaison radio hasardeuse. “Je savais que j’étais en tête au premier intermédiaire puis ensuite, je n’entendais plus grand-chose car ça coupait mais j’ai cru comprendre que Kévin (Vauquelin) était passé devant moi alors que je roulais vite. Mentalement, j’ai pris un petit coup. Je me suis demandé comment il avait pu passer devant. Puis j’ai cru comprendre que j’étais en fait toujours en tête au troisième pointage. Dans les derniers kilomètres, c’était à l’arrache. J’ai fini comme j’ai pu”.

Face à “une concurrence homogène”, il n’est pas peu fier de ce deuxième sacre national. “Kévin a fait de très gros contre-la-montre depuis le début de saison. Il ne fallait pas éjecter Pierre (Latour), Rémi (Cavagna), Thibault (Guernalec)… Avec la force qu’ils ont… Il y avait beaucoup de prétendants pour le titre. Même si les gens font souvent la remarque que l’on ne gagne pas en WorldTour, il y a une bonne densité en France”.

« J’AVAIS UNE PENSÉE POUR ELLE »

Ce succès, le rouleur le doit aussi au travail de sa nouvelle équipe Decathlon AG2R La Mondiale, alors qu’il évoluait jusque-là chez Groupama-FDJ, une formation sur le papier plus spécialiste de l’effort chronométré. “Il a fallu prendre des repères. Au début, ce n’était pas facile mais dès mon arrivée, j’ai essayé de pousser au maximum. J’ai mis la pression, entre guillemets, car il y a aussi les J.O derrière. Il fallait faire des tests et avoir le meilleur matos possible. Trois secondes, ça peut être un casque, un prolongateur ou un autre détail… C’est la preuve que tout compte”.

Ce premier heureux événement en appelle un autre puisque Bruno Armirail va devenir papa dans les prochains jours, voire lors des prochaines heures. “Cela fait déjà quelques jours que ma compagne peut accoucher à tout moment. D’ailleurs, lorsque j’étais en stage en altitude au Pic du Midi récemment, j’ai pris le VTT pour redescendre à tout moment, même en pleine nuit. On ne sait jamais !”, rigole-t-il. “J’avais une pensée pour elle aujourd’hui”. Le natif de Bagnères-de-Bigorre va vite redescendre dans les Pyrénées pour rejoindre sa compagne, en espérant assister à la naissance de son premier enfant. “Je ne vais pas faire la course en ligne dimanche. Je pense que tout le monde comprendra”. En quelques semaines, les grands bonheurs pourraient s’enchaîner pour Bruno Armirail puisque ce titre national devrait également lui offrir une sélection pour les Jeux Olympiques de Paris. “Je serais vraiment déçu de ne pas y aller, mais je ne fais pas la sélection. J’aimerais pouvoir y être. D’autres coureurs pourront peut-être les faire dans quatre ans mais moi, je serai trop vieux”. Le titre national, lui, ne dépendait que de sa propre personne (et performance) et il a parfaitement répondu présent.  


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