Matis Louvel : « Retrouver mon niveau »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Matis Louvel sort la tête de l’eau. Très ambitieux avant de débuter la saison après un exercice 2023 en demi-teinte, le coureur d’Arkéa-B&B Hôtels a dû revoir rapidement ses plans en raison d’une blessure au genou pendant sa préparation hivernale. Victime du syndrome de l’essuie-glace, il a dû faire une croix sur la période des Classiques. Le Normand de 25 ans, qui a mis son premier dossard mi-avril, aura dû attendre juillet pour ne plus sentir de gêne. À l’issue du Tour de Wallonie, où il était encore en tête au kilomètre lors de la dernière étape vendredi dernier, Matis Louvel a fait le point sur sa saison au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Après une première partie de saison compliquée, tu as passé la journée en tête sur la dernière étape du Tour de Wallonie !
Matis Louvel : Ça fait vraiment du bien. J’ai passé une bonne journée à l’avant, il y avait longtemps que je n’avais pas fait une échappée comme celle-là. C’était un peu frustrant car nous étions un bon groupe de seize et ça ne s’organisait vraiment pas, on n’avait pas beaucoup d’avance sur le peloton. Mais de mon côté, j’ai senti dès le départ que j’avais de bonnes jambes. Je n’étais pas devant au début et j’ai réussi à faire le jump tout seul. Puis à environ 60 kilomètres, on a commencé à s’attaquer. Je me suis dit qu’il allait falloir jouer malin.

Et vous ressortez à quatre…
Il y avait des équipes avec deux coureurs et je sentais que je ne pouvais pas forcément mettre 10 000 cartouches. Il fallait forcément un Intermarché et un BORA dans le groupe qui ressortait comme ils étaient plusieurs. Ils sont partis à trois (Dries de Bondt, Lilian Calmejane et Filip Maciejuk, NDLR) et j’ai encore refait le jump seul. On avait peut-être 10% de chance d’aller au bout si on s’organisait à fond, sans réfléchir jusqu’à la ligne. Mais il y a eu un peu de mésentente dans le groupe, à un moment on s’est retrouvé à deux contre deux avec le peloton à 30 secondes, on a perdu beaucoup de temps à ce moment-là. Je me suis alors dit que ça allait être compliqué de jouer la victoire. On se fait reprendre au kilomètre, au pied de la bosse. Je me suis garé pour ne gêner personne et j’ai fini tranquille.

Quand bilan fais-tu de ton Tour de Wallonie ?
Je suis vraiment content et rassuré. J’ai pris beaucoup de plaisir. Ça fait du bien de mettre les problèmes derrière moi et d’aller de l’avant. Je n’ai plus de problème de genou ou des sensations bizarres. C’est le gros point positif. Ça va me faire du bien pour la suite de la saison.

« ÇA M’A PERMIS DE RÉFLÉCHIR »

Comment as-tu vécu cette blessure ?
Ça a pris du temps, plus que prévu. C’était ma première grosse blessure, je n’avais jamais eu à gérer ça. C’était assez compliqué mentalement, je ne savais pas si j’allais réussir à m’en sortir un jour. J’avais à cœur de faire une belle saison car 2023 avait été en deçà de mes attentes et de celles de l’équipe. Je voulais me rattraper alors c’était compliqué de regarder les Classiques à la télé. C’était vraiment dur mais ça m’a permis de réfléchir à tout ce que j’ai vécu ces dernières années. J’ai pris du recul sur la situation et au final, je trouve que c’était peut-être un mal pour un bien. Je me sens mieux sur le vélo aujourd’hui.

Tu n’as plus aucune gêne ?
Quand j’ai repris les courses, j’avais encore des petites tensions un peu partout. C’est parti au fur et à mesure et là ça a l’air derrière moi. J’avais encore des sensations un peu bizarres au Championnat de France. Puis j’ai coupé une semaine avant de reprendre par un stage en altitude, à la Plagne, où j’avais encore une gêne les premiers jours puis c’est parti.

Qu’attends-tu de la seconde partie de saison ?
Je veux retrouver mon niveau, qu’on revoit le Matis des dernières années. Je reprends du plaisir sur le vélo alors je suis déjà content de ça. Maintenant, je veux faire des résultats et regagner, peu importe où. J’ai un beau programme pour faire des résultats jusqu’à la fin de saison, avec beaucoup de courses. Je prends les courses une par une en prenant du plaisir, et c’est ça le principal.

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