Mathys Rondel : « J’ai vite compris »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Sur le papier, il était avec Léo Bisiaux et Brieuc Rolland l’une des trois cartes maîtresses de l’équipe de France sur le Tour de l’Avenir. Mais avant même d’arriver sur l’épreuve, le coureur de Tudor savait qu’il allait lui être compliqué de briller. Et une chute dès la première des quatre étapes de montagne n’a rien arrangé. Très loin de son niveau habituel, le 6e de l’édition 2023 a tout de même tenu à terminer l’épreuve (voir classement) et à soutenir comme il le pouvait ses coéquipiers. Le Sarthois de 21 ans a fait le point avec DirectVelo à l’issue de ce Tour de l'Avenir.

DirectVelo : Tu n’as pas connu le Tour de l’Avenir espéré… 
Mathys Rondel : J’ai vite compris que je n’allais pas être dans le jeu et ce dès les semaines précédentes. Mais j’ai essayé de partir, mentalement, comme si j’allais faire un bon classement général. J’ai plutôt fait un bon prologue, j’étais dans le temps de Léo (Bisiaux). Et sur les deux premières étapes, je ne me sentais pas au top mais dans la montée de la deuxième étape, au train, ça allait plutôt bien. Je me suis dit que ça allait peut-être le faire… Le lendemain (mercredi), j’ai chuté dans une descente. Je n’étais déjà pas au mieux donc elle n’a rien changé. Mais c’est sûr qu’elle ne m’a pas aidé.

Comment as-tu vécu la suite de la semaine ?
Je me suis tourné vers mes coéquipiers. Mes espoirs étaient déjà maigres initialement mais après la chute, je me suis dit que j’allais apporter aux gars ce que je pouvais, mon expérience sur ce genre de course. Je voulais les motiver pour aller dans la bonne direction. Parfois, on peut s’éparpiller ou oublier un briefing. Le but, c’était d’aller tous dans le même sens. C’était déjà le cas, je n’ai rien inventé mais c’était juste pour le rappeler et leur dire que tout le monde avait mal aux jambes. 

Comment expliques-tu que tu n’étais pas au mieux en arrivant sur la course ?
J’ai fait un début de saison assez solide, à un très bon niveau avec quelques victoires. Derrière, ça a été un peu dur mentalement car le Giro Espoirs était un gros objectif et je n’ai pas fait ce que je voulais là-bas (lire ici), même si on perd plus qu’on ne gagne dans le vélo. J’ai passé beaucoup de temps loin de la maison cette année, et je le paie peut-être un peu. Après le Giro, je n’ai peut-être pas eu assez de temps pour récupérer, avec un stage en altitude puis le Tour Alsace et le Tour de l’Avenir. J’ai chopé une gastro après l’Alsace, ce n’est pas une excuse mais ce n’est pas l'idéal pour récupérer. L'enchaînement n’était pas top et derrière, pour se relancer, ça peut être compliqué… 

« À L'ÉCHELLE D’UNE CARRIÈRE, CE N'EST PAS GRAND-CHOSE »

Ça va te permettre d’en tirer des enseignements…
On en a déjà tiré quelques conclusions avant même le Tour de l’Avenir. Avec mon directeur sportif Boris (Zimine), on commence à bien se connaître. J’ai voulu essayer pas mal de choses cette année, le faire à fond pour voir ce qui allait marcher ou au contraire ne pas marcher, pour trouver la bonne balance pour les années futures. Dans mon esprit, quand tu es en Conti dévo, c’est pour te développer. Je veux faire partie des meilleurs chez les professionnels, je préfère faire des erreurs aujourd’hui pour les régler en fin de saison et les affiner au fil des années. Ensuite, je vais évoluer physiquement comme mentalement, et je deviendrai meilleur. Je ferai de moins en moins d’erreurs, et je serai ainsi de plus en plus proche de la victoire. C’est dur sur le moment et ça parait long mais à l’échelle d’une carrière, ce n’est pas grand-chose. 

À quoi va ressembler ta fin de saison ?
Je suis dans la ProTeam de Tudor depuis cet été. Je suis allé au Tour Alsace avec la Conti car c’était déjà prévu mais je ne suis pas pour que des coureurs qui peuvent déjà faire des Grands Tours viennent taper des gars sur des courses d’une semaine. Ce Tour de l'Avenir était l’une de mes toutes dernières courses avec les Espoirs. Je veux bien finir.

En participant au Mondial de Zürich ?
Il faudra déjà être sélectionné et si c’est le cas, je vais voir avec l’équipe si elle veut bien que je le dispute. C’est une course qui m’intéresse, je veux disputer des courses d’un jour parce que c’est important. Il y aura un Mondial en France en 2027 qui est intéressant, ce sont des choses que je veux préparer, je veux apprendre. Si je suis au Mondial, je ne serai pas leader mais je veux soutenir des mecs qui m’ont aidé cette saison. Mais il faut que la forme soit là… Si ce n’est pas le cas et que je suis pris, je le dirai et il faudra mettre un mec qui le mérite plus. 

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