VC Morteau-Montbenoit : « Moins de courses UCI cette année »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Le VC Morteau-Montbenoit repart pour une nouvelle saison. Le club, un des piliers historiques du niveau National 1, a connu de beaux moments l'année dernière, avec un succès collectif au Chrono 47 ou et le titre de Championne de France du chrono pour Balladyne Tritsch. Mais au classement général de la Coupe de France, la structure de Bourgogne-Franche-Comté est restée au pied du podium, 4e, ce que regrette Anthony Benoît, le directeur sportif d'une formation qui a formé Juliette Labous, Evita Muzic et Jade Wiel, trois Championnes de France Elites. DirectVelo a profité de sa présence sur l'Altitude Tour Gard pour faire le point et se projeter sur l'avenir des rose-et-noir avec Anthony Benoit. Entretien. 

DirectVelo : Le club a-t-il connu des évolutions à l'intersaison ?
Anthony Benoit : On a constitué un groupe depuis que j'ai pris l'équipe en main. Le but, c'est de faire perdurer ce groupe au maximum. On garde un noyau qui est plutôt fixe et derrière, on ajoute quelques éléments forts. On a fait venir une Anglaise, Katy Hill. Normalement, ça devrait plutôt bien performer. Je garde aussi toujours quelques jeunes dans l'équipe pour les former, comme Charlotte Bouhier. Ensuite, on recrute aussi pour faire un peu plus de performances.

Quel bilan aviez-vous tiré de cette saison 2024 ?
Elle a été très bonne dans l'ensemble, puisqu'on a une satisfaction avec une gagne de Coupe de France (le Chrono 47, NDLR) et Balladyne (Tritsch), Championne de France contre-la-montre. Mais il y a un petit goût d'amertume sur la quatrième place de la Coupe de France, en ayant fait une manche à zéro point dans la Vienne. Les chutes nous ont pénalisés. Cette saison, l'objectif sera de faire mieux en montant sur le podium.

« ON PENSAIT TROP AUX POINTS »

Et pourquoi pas la gagner ?

Chambéry annonce cette année qu'ils ne visent pas forcément la victoire. Alors bluff ou pas, on verra (lire ici). Pour l'instant, on va prendre plutôt les courses au jour le jour. Lors de ma première année, on a vu que se projeter, en tout cas avec ce groupe-là, était plutôt néfaste pour nous. On pensait trop aux points et on ne vivait pas la course à l'instant T. Du coup, on prend plus les courses comme elles viennent et on s'adapte par rapport à la situation. L'année dernière, on se disait, "on va faire ci, on va faire ça" pour finalement partir trop confiant et passer à travers. 

Qui doit porter le groupe cette année ?
Marie Gielen est de retour et c'est bon pour l'équipe. C'est une fille qui a de l'expérience. Elle a fait aussi ses classes ici déjà en N1. Après, on a des filles comme Balladyne qui amènent aussi leur expérience de Conti. On a aussi Meret (Zimmermann) qui a couru par le passé avec Biofrais qui est aussi un élément moteur. Je pense qu'on a quelques éléments qui tirent le groupe vers le haut et qui devraient faire que ça performe.

« JE PRÉFÈRE PLACER MON BUDGET DANS DES COURSES NATIONALES »

Votre calendrier va-t-il bouger par rapport à l'an passé ?
Le calendrier évolue un petit peu. On va faire moins de courses UCI cette année parce qu'elles sont toutes passées en Classe 1. Le niveau est très relevé aujourd'hui. Se déplacer pour apparaître à une 60e place dans le classement, je ne suis pas sûr que ça soit pertinent pour les filles. Cette année, on s'est tourné plutôt vers un calendrier national. 

C'est aussi un choix financier ?
Oui, un déplacement en Bretagne, ça nous coûte bien plus cher que de descendre dans le Gard par exemple. On n'est pas forcément défrayé aussi par les courses UCI. Aujourd'hui, je préfère placer mon budget dans des courses nationales et faire évoluer plus de filles et faire peut-être plus de déplacements que de vouloir absolument aller en UCI et ne pas en tirer grand-chose, mis à part la prise d'expérience et le fait que ça roule un peu plus fort. On trouve ça moins pertinent d'aller sur une UCI et juste rouler plutôt que de venir sur une course nationale et se dire qu'on va jouer peut-être les premiers rôles.

« LE CLUB RESTE QUAND MÊME ATTRACTIF »

Quelles courses allez-vous découvrir ?

Cette année, il y a une nouvelle course, c'est le Tour d'Ambert Livradois Forez (10-11 mai). L'Altitude Tour, on n'y était pas l'année dernière. Sur deux jours, en plus, c'est plus intéressant pour le déplacement. Après, on garde quand même tout ce qui est Tour de Charente-Maritime et les manches de la Coupe de France, qui restent le fil rouge. Au niveau régional, nous avons la Route de l'Est en six manches, qui complète aussi pas mal le calendrier. Au niveau UCI, on retournera à la Picto-Charentaise et Isbergues et j'ai postulé aussi à la Mirabelle.

Malgré la création de formations Conti et l'évolution globale du cyclisme féminin, le club reste encore attractif ?
Ce n'est pas l'attractivité de l'équipe qui pêche, c'est plutôt la situation géographique. Morteau, ce n'est pas très accessible en train, ni en avion, ni en bus... Je pense que le club reste quand même attractif puisqu'il y a toujours des performances. On a toujours un peu en tête ce qu'avaient fait les filles par le passé. Le projet n'est pas de monter en Conti, c'est de rester en N1. Notre but, c'est de former les jeunes, être top performants au niveau national et prolonger les beaux jours du club chez les femmes. 

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Portrait de Anthony BENOÎT