Mathieu Delarozière : « Retrouver le plaisir de courir »
Après deux saisons chez les pros de La Pomme Marseille, Mathieu Delarozière va retrouver le peloton amateur cette année. Le coureur âgé de 27 ans, toujours gêné par des soucis physiques, s'est engagé avec l'AVC Aix-en-Provence. Entretien.
DirectVélo : As-tu pleinement récupéré de tes problèmes physiques ?
Mathieu Delarozière : Pas totalement. Il y a des hauts et des bas. Mais je reviens quand même de loin. Il y a quelques semaines encore, je n’étais pas sûr de pouvoir recourir en 2013. J’ai passé plusieurs examens récemment, lesquels se sont avérés rassurants. Cela étant, je ne peux quand même pas m’entraîner dans des conditions optimales.
« Le plus dur est passé »
Pourtant, on a eu l’occasion de te revoir courir au mois de novembre…
Je suis parti en Chine pour disputer le Tour d’Hainan puis le Tour du Taihu Lake. En réalité, j’ai beaucoup souffert là-bas, j’ai dû serrer les dents tous les jours. Depuis, j’ai eu plusieurs rechutes. Moralement, ça n’a pas toujours été facile. Mais je préfère me dire que le plus dur est désormais passé, et je pense simplement à me remettre d’aplomb.
Peux-tu expliquer plus en détails quelle est cette gêne physique qui persiste ?
J’ai un œdème osseux au niveau du pied qui tarde à guérir. C’est souvent supportable mais il y a des jours où c’est beaucoup plus douloureux. Le plus compliqué, c’est de ne pas savoir quand est-ce que je serai enfin libéré de ce problème. La seule chose de certain, c’est que je ne pourrai pas prétendre faire un bon début de saison.
« Quitter La Pomme, forcément spécial »
Une saison au cours de laquelle tu ne porteras plus les couleurs du VC La Pomme Marseille mais celles de l’AVC Aix-en-Provence…
Devoir quitter La Pomme Marseille après toutes ces années (2006-2012, NDLR), c’est forcément spécial. Maintenant, toutes les histoires ont une fin un jour. Je garde un souvenir mitigé de ces différentes années, à cause de ces nombreuses chutes (deux fractures du bassin coup sur coup et trois côtes cassées en 2011, NDLR). J’ai malgré tout eu la chance de suivre l’ascension du club, de voyager, et j’ai gagné une Coupe de France avec l’équipe.
Comprends-tu la décision des dirigeants de La Pomme Marseille ?
Je n’ai pas vraiment pu m’exprimer chez les pros, mais je n’ai pas de regrets. Je marchais pas mal d'avril à août. Puis cette nouvelle chute a vraiment pourri ma fin de saison. Je trouve la décision des dirigeants légitime. On ne peut pas garder un coureur qui est blessé un tiers de l’année à chaque fois. Dans le monde professionnel, rien de pardonne. Il faut être au top sans arrêt.
« Je ne vais pas refaire le monde »
Sans tous ces pépins, tu serais peut-être encore professionnel aujourd’hui…
J’ai rarement pu bosser sereinement. J’étais en retour de blessure sans arrêt, ce qui m’a sûrement empêché de franchir des paliers. Maintenant, je ne vais pas refaire le monde. Si je m’étais cassé une jambe au ski, je pourrais m’en vouloir. Mais là, j’ai simplement joué de beaucoup de malchance sur les routes. C’est la vie. J’ai eu la chance de goûter au monde professionnel, je vais tâcher d’en garder le meilleur.
Te revoilà donc à l’AVC Aix-en-Provence, ton club formateur…
C’est un très bon club de DN1, avec un programme de course intéressant. J’habite à Aix et les dirigeants m’ont vraiment tendu la main. Pour moi, c’était une évidence de signer avec eux. J’apprécie beaucoup ce club. Après ce ne sera pas facile pour autant. Le niveau est élevé et il va falloir repartir à bloc.
« Retrouver la santé »
Tu n’es donc pas démotivé par ce retour en amateur ?
Pas du tout. Lorsque je suis tombé en 2012, j’étais dans la forme de ma vie. Alors je ne voulais surtout pas arrêter là-dessus. J’espère avoir l’occasion de participer à des épreuves telles que le Tour du Frioul en Italie ou l’An Post Rás en Irlande. Avec l’AVC Aix, je veux d’abord retrouver le plaisir de courir. Les résultats, ce sera une deuxième étape.
Espères-tu repasser professionnel en 2014 ?
Pour le moment, le plus important est de retrouver la santé. Courir chez les pros, c’est l’idéal évidemment. Mais là, je ne peux pas me permettre de me projeter vers l’avenir à long terme. Maintenant, si par bonheur j’ai une possibilité, j’espère la saisir, que ce soit en France ou à l’étranger.
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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com