A 23 ans, Alexandre Gratiot (CC Nogent-sur-Oise) arrive à maturité. L’an passé, sa deuxième partie de saison avait été ponctuée de plusieurs places d’honneur et notamment d’une victoire sur le Grand Prix de Beuvry-la-Forêt. De bon augure avant d’entamer 2013. Mais le Picard ne reprendra pas la compétition comme ses compères nogentais aux Courses au Soleil. En effet, il a appris en novembre dernier être atteint d’une maladie rare au poignet, la maladie de Kienbock. Avant de remonter sur le vélo, il devra donc être patient. Pour www.directvelo.com, il revient sur ces derniers mois douloureux et explique avec précision les symptômes de sa maladie.

DirectVélo : Concrètement, de quoi souffrais-tu ?
Alexandre Gratiot : J’avais des douleurs récurrentes au poignet avec une certaine raideur, et surtout une perte de force. La maladie de Kienbock correspond à l'ostéonécrose du semi-lunaire qui est situé à côté du scaphoïde. Il s’agit de la destruction d'un des os de la première rangée du carpe constituant le poignet. Cette maladie est due à une différence de longueur du radius et du cubitus. Mon radius était plus long que mon cubitus. Il "étouffait" en quelque sorte mon semi-lunaire.

En quoi cela t'handicapait ?
J’étais arrivé à un stade où je ne pouvais plus me servir de mon poignet, tellement je souffrais.

Quand est-ce que cette maladie de Kienbock a-t-elle été décelée ?
J’ai commencé à avoir mal début septembre 2012. Mais la douleur était supportable au début. Donc je ne m’inquiétais pas plus que cela. D’autant plus que la coupure hivernale était proche. Je pensais que le repos allait me faire du bien et atténuer la douleur mais cela n’a pas été le cas. J’ai décidé de passer une radiographie mi-octobre qui n’a rien révélée. J’avais de plus en plus mal. J’ai alors passé un arthro-scanner fin octobre qui n’a rien révélé non plus.

L’opération comme seul traitement

Qu’est-ce qui a fait accélérer les choses ?
En fait, le 8 novembre, mon médecin m’a prescrit une ordonnance pour passer une IRM. Les résultats de cet examen ont révélé un problème au poignet. J’ai donc tout de suite pris rendez-vous avec un spécialiste des articulations à Reims qui m’a orienté vers un chirurgien spécialiste de la main.
J’ai donc consulté ce spécialiste à la clinique de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Immédiatement, il a diagnostiqué la maladie de Kienbock. Il fallait opérer au plus vite pour la survie de mon poignet, seul traitement pour cette maladie. Si je ne me faisais pas opérer rapidement, je risquais de perdre la fonctionnalité de mon poignet.

Quand a eu lieu cette opération ?
Je me suis fait opérer le 6 décembre à la clinique de la main à Pontault-Combault. Le chirurgien a réduit la pression qui s'exerçait sur le semi-lunaire pour augmenter la place de celui-ci dans le carpe. Il a diminué la longueur du radius de 2/3 millimètres puis a posé une plaque.

« J’étais pourtant reparti sur une bonne dynamique »

Comment se passe ta convalescence ?
Depuis les fêtes de Noël, je fais du home-trainer, du footing et du renforcement musculaire. J’essaie de faire attention au maximum à ne pas mettre de pression sur mon poignet. Malgré la douleur, en novembre j’avais effectué un bon mois d’entraînement, j’étais parti sur une bonne dynamique qui a malheureusement été interrompue par cette maladie !

Quand pourras-tu remonter sur un vélo ?
Si tout va bien, je pourrai reprendre l’entraînement sur la route début mars, mais cela dépend de l’évolution et de la consolidation de mon poignet. J’ai rendez-vous avec le chirurgien le 5 mars pour avoir son avis. Cela fera trois mois que je me serai fait opérer.

« Priorité est donnée à la santé »

Ta première partie de saison est donc remise en question ?
Evidemment, mon début de saison est plus que compromis mais je n’ai pas le pas le choix... Et je mets la priorité sur la santé car je ne me vois pas à 30 ans sans mon poignet gauche. Concernant la reprise de la compétition, on verra au jour le jour.

Quelles seront tes ambitions alors ?
Je ne peux malheureusement pas me prononcer avant début mars. Mon objectif premier est de reprendre l’entraînement sur route rapidement afin de pouvoir planifier au plus vite mes premières courses car cela me "démange" !

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki d'Alexandre Gratiot.

Crédit Photo : Thomas Maheux - www.facebook.com/pages/Thomas-Maheux-Photographie