Moreno De Pauw a reconduit le week-end dernier son titre de champion de Belgique omnium. Le coureur âgé de 22 ans a remporté cinq des six disciplines programmées. Durant ces trois prochains jours, celui qui porte encore les couleurs de Rock Werchter jusqu'au 31 décembre va tenter, cette fois, d'être titré dans les catégories individuelles.

Le premier jour du championnat de Belgique omnium fut tout simplement parfait pour Moreno De Pauw. Autant au tour lancé qu'à la course aux points ou à l'élimination, il s'est montré impérial. Jonas Rickaert, son futur coéquipier chez Topsport Vlaanderen-Baloise, terminant à chaque fois deuxième. Le lendemain, De Pauw a pris la troisième place à la poursuite individuelle. Rickaert remportait quant à lui l'épreuve et revenait à un petit point à deux manches de la fin. "Que Rickaert remporte la poursuite, ce n'était vraiment pas calculé. Je savais qu'il serait plus fort. C'est juste dommage que Niels Vanderaerden se soit glissé entre nous", raconte le champion de l'omnium à www.directvelo.be.

« MON MEILLEUR TEMPS SUR UN KILOMETRE »

La victoire Rickaert à la poursuite n'a pas vraiment inquiété De Pauw. Au scratch, dans le sprint final, le coureur de Sint-Pauwels a décroché de sa roue Rickaert. Enfin, sur le contre-la-montre, De Pauw a bouclé les 1000 mètres en 1’05”275. Rickaert, à nouveau deuxième, terminant à presque deux secondes du vainqueur. “Le scratch était une bataille tactique entre Ovyta-Eijssen-Acrog (l'équipe de Rickaert et Vergaerde, ndlr) et nous (De Pauw et son équipier Nicky Cocquyt, ndlr). J'ai rapidement pris un tour d'avance et dans le sprint final, je me suis imposé facilement. Sur les 1000 mètres, j'ai réalisé mon meilleur temps. Je pense même que c'est un des temps les plus rapides réalisés sur la piste de Blaarmeersen (le record est détenu par l'Australien Scott Sunderland qui, en 2006 en tant que junior, a bouclé son effort par un chrono de 1’04”051 ndlr). C'était une jolie manière de conclure ce championnat de Belgique omnium."

Et pourtant, avant le coup d'envoi de ce championnat de Belgique, De Pauw n'était vraiment pas rassuré. “La semaine passée, j'étais malade. Les quelques jours avant le début du championnat, je me suis surtout reposé et je ne me suis donc pas beaucoup entrainé. En début d'épreuve, je sentais encore que mon corps n'était pas encore au top mais après, sur les dernières disciplines, je sentais que c'était mieux. Ma prestation sur le kilomètre chronométré a démontré que j'avais bien récupéré.”

Ce week-end, De Pauw va à nouveau pouvoir tenter de décrocher un ou plusieurs titres sur les championnats de Belgique individuels et par équipes, où la concurrence sera présente. Dans la plupart des épreuves, il devra faire face à Jasper De Buyst et/ou Iljo Keisse. “Je vais prendre part à toutes les épreuves sauf la poursuite. C'est encore un point à travailler." Il continue : "Je pense que ce sera difficile de battre Keisse et De Buyst mais Nicky Cocquyt et moi-même allons essayer. Sur les disciplines individuelles, je vais essayer de décrocher un maximum de titres. Le plus important est déjà dans la poche car l'omnium est une discipline olympique (c'est le cas depuis 2012, ndlr). Désormais, ce n'est que du bonus.”

« MA VICTOIRE SUR L'AN POST RAS M'A BOOSTE MENTALEMENT »

En 2008, au Cap (Afrique du Sud), Moreno De Pauw a été sacré vice-champion du Monde à l'omnium en tant que première année junior. Ensuite, le Flandrien n'a pas su répondre aux attentes mais ces douze derniers mois, en tant que dernier année espoir, il a considérablement progressé. Durant l'hiver 2013, il a décroché le titre de champion de Belgique omnium ainsi que celui par équipes avec Nicky Cocquyt et le scratch. Il a poursuivi sa progression sur le route en remportant notamment la cinquième étape de l'An Post Ràs et le Kampioenschap van het Waasland (1.12). Sans oublier ses top 10 sur les tours du Brabant Flamand et de Flandre Orientale. Entre-temps, en juillet au championnat d'Europe espoirs au Portugal, il a pris la quatrième place du scratch et de la course par équipes (avec Jasper De Buyst). “J'ai beaucoup souffert ces dernières années. Aussi bien en 2008 qu'en 2011, j'ai cassé ma clavicule et en 2009, j'ai eu la mononucléose. C'est surtout à cause de cela que j'ai pris beaucoup de retard. Je suis donc resté espoir. J'ai d'ailleurs toujours reçu la confiance de mon équipe et je m'y sentais bien. L'hiver dernier s'est bien déroulé et ça s'est ressenti sur ma saison sur route. Ma victoire en Irlande m'a boosté mentalement. Cela m'a montré que je pouvais gagner. Je roule désormais avec une plus grande confiance en moi. Du stress, je n'en ai jamais vraiment eu. La seule fois que j'en ai eu, c'était au championnat du Monde 2008 lorsque j'étais en tête de l'omnium dans la dernière manche.”

Cet hiver, De Pauw va poursuivre son élan. Avant de décrocher le titre de champion de Belgique omnium, il avait déjà très bien presté sur la Coupe du Monde scratch. Une septième place à Manchester et une huitième à Aguascalientes l'ont propulsé à une quatrième place finale. “C'est naturellement un très joli résultat mais avec une place sur le podium d'une des deux manches, ça aurait été encore plus beau. Dans la dernière manche, je n'étais certainement pas plus faible que les autres mais j'ai connu un peu de malchance. Je me sentais si bien que j'ai peut-être un peu trop donné d'énergie et cela m'a coûté au final une très jolie performance.”

« LE PLUS IMPORTANT, C'EST QUE L'EQUIPE SOIT CONTENTE DE MOI »

Le 1er janvier, Moreno De Pauw deviendra, au même titre que ses collègues de la piste Jonas Rickaert et Otto Vergaerde, professionnel chez Topsport Vlaanderen-Baloise. Du 8 au 15 janvier, il partira en stage avec son équipe à Calpe (Espagne). Ensuite, il se préparera pour les championnats du Monde sur piste, qui auront lieu du 26 février au 2 mars à Cali en Colombie. “L'objectif est de réaliser un bon temps à la poursuite par équipes mais nous avons une jeune équipe (A côté des De Pauw et De Ketele, il y aura aussi les deux jeunes de 19 ans Rickaert et Vergaerde, ndlr). Nous travaillons en vue des JO de Rio. Nous devons en tout cas terminer dans le top 8. Une place sur le podium est inaccessible car les grands pays travaillent avec un budget de 20 millions de dollars.”

Quant à son programme 2014 sur route, De Pauw n'en sait pas beaucoup. “Jusqu'aux JO, je me concentre uniquement sur la piste. En tant que pistier, on peut dire que je suis dans la structure idéale chez Topsport Vlaanderen-Baloise. Je ne rêve pas, pour l'instant, d'une formation World Tour. Dans la situation actuelle du cyclisme, je veux essayer de rester le plus longtemps possible professionnel. Je ne sais pas encore quelle sera ma première course professionnelle. J'espère pouvoir réaliser quelques jolies prestations durant ma première année pro. Mais le plus important c'est que l'équipe soit contente de moi.”

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Propos recueillis par Klaas De Gruyter.