Loïc Chetout, chez lui
La Bidasoa, c'est ce fleuve qui marque la frontière administrative entre la France et l'Espagne sur une dizaine de kilomètres. Côté mer, elle sépare les villes de Hendaye et Irun. Mais le Pays Basque s'étend sur les deux rives et il forme même, selon certains, une seule région. C'est donc un « régional » qui s'est adjugé la Vuelta al Bidasoa samedi passé, au terme des quatre étapes : Loïc Chetout habite à Bayonne et il a couru pendant trois ans chez Naturgas, l'équipe basée près de Bilbao.
"J'avais vraiment l'impression de courir chez moi, raconte à www.directvelo.com le coureur passé cet hiver au GSC Blagnac-Vélo Sport 31. Ma famille et mes amis étaient venus me voir courir. Et je connaissais par cœur le col dans lequel j'ai attaqué le dernier jour. C'est là que je m'entraîne lorsque je fais de longues sorties."
Le dernier Français qui avait accroché son nom au palmarès (en 1987) était Frédéric Guédon passé pro l'année suivante chez CLAS. Loïc Chetout se trouvait en terrain conquis, y-compris auprès des spectateurs et des concurrents. Il s'en amuse : "Je me suis laissé dire que plusieurs Espagnols préféraient que je gagne plutôt que l'Italien" Iuri Filosi (Team Colpack).
Toujours placé dans les six premiers sur les étapes, le Bayonnais a attendu le dernier jour pour porter l'estocade, manière de ne pas se griller lui ni son équipe dans la défense du maillot jaune. Mais preuve également qu'il était supérieur aux autres d'emblée de jeu.
"J'avais repéré que l'Italien était en difficulté dans les ascensions à forts pourcentages, explique-t-il. Dans la dernière montée, le Col d'Erlaitz, j'ai attaqué à un kilomètre du sommet. Iuri Filosi a essayé de me suivre. J'ai un peu ralenti et quand il est revenu à trois mètres, j'ai de nouveau accéléré. Je termine seul dans la descente et sur le plat pendant 19 kilomètres. Quand une moto m'a indiqué que j'avais 25 secondes d'avance à cinq kilomètres de l'arrivée, j'ai compris que c'était gagné."
Loïc Chétout, pointé à sept secondes de retard le matin, s'impose avec 23 secondes d'avance au classement général.
Pourtant, il ne s'attendait pas à triompher, lorgnant plutôt une victoire d'étape comme en 2013 et une préparation de choix pour son prochain objectif, la Ronde de l'Isard. De retour de sa campagne avec l'Equipe de France (Tour des Flandres, Côte Picarde, ZLM Tour), il avait observé une coupure de quatre jours puis avait enchaîné avec un petit stage du côté de Bagnères-de-Luchon et les manches de la Coupe de France DN2.
Loïc Chetout, 21 ans et demi, comptait déjà six places sur le podium cette saison, plus des succès dans le Grand Prix Pierre Pinel à Montastruc et une manche de l'Essor Basque. Il est actuellement classé 12e du Challenge DirectVelo Espoirs (pour lequel la Vuelta al Bidasoa n'attribue pas de points, conformément au barème).
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