Jimmy Turgis : « Il me manque un résultat »
La veille, il était présent sur la 3e et dernière étape du Tour de Picardie mais c’est pourtant bel et bien entre deux heures de cours que Jimmy Turgis a pris le temps de répondre à www.directvelo.com ce lundi après-midi. "Même si je n’aime pas le rappeler, c’est vrai qu’il y a quand même mes cours et mes examens qui me prennent pas mal de temps et d’énergie (…) Mais je ne me plains pas, ça se passe plutôt bien." Cet emploi du temps chargé n’a pas empêché le coureur de Roubaix-Lille Métropole de réaliser un début de saison plus qu’honorable pour ses débuts professionnels. Encourageant avant une deuxième partie de saison uniquement dédiée au cyclisme.
« Le Tour de Picardie s’est bien passé pour moi comme pour l’équipe, même si j’avais peur de ne pas avoir bien récupéré des 4 jours de Dunkerque. Dans le Nord, nous avions eu des conditions difficiles, avec de la pluie, du vent. Le parcours était très dur. Ça bagarrait tout le temps pour se placer. Nerveusement comme physiquement, c’était très difficile. Sur les 4 jours, il y a deux journées où je n’étais pas bien du tout. Je n’ai pas pu aider les gars dans le final, je ne servais à rien ces jours-là. C’était très frustrant. Du coup, j’ai eu du mal à mettre en route lors du Tour de Picardie. Heureusement, comme un diesel, je marchais toujours mieux en fin de course ce qui m’a permis de faire un bon travail pour Rudy (Barbier) qui aura bien marché. Je crois qu’il me fallait juste un petit temps d’adaptation à chaque fois en fait.
« EN PICARDIE, ON A PU METTRE UN TRAIN EN PLACE »
Avec l’équipe, on avait beaucoup de mal à se trouver durant les premiers mois de compétition. Il n’était pas facile pour nous de créer un train. Avant, on n’avait pas d’automatismes et puis on ne faisait tout simplement pas le poids face à des structures comme celles de la FDJ.fr ou de Giant-Shimano. On se retrouvait loin des premières places à l’entame du dernier kilomètre. En Picardie, on a pu mettre un train en place avec Timothy, Baptiste, Julien, Rudy et moi-même. Il faut dire que l’on a plusieurs gars qui vont vite au sprint dans l’équipe, et on avait à cœur de mettre quelque chose en place ce week-end. Le travail de l’équipe a été récompensé avec les résultats de Rudy. C’est vraiment agréable. Il faut dire que l’on a tous couru pour lui, alors que sur les manches de Coupe de France par exemple, on roule différemment. Le but est de placer trois coureurs dans le Top 20 afin de marquer des points pour le classement par équipes. Du coup, quand l’un de nous emmène le sprint pour le leader désigné de l’équipe, il ne doit pas complètement se relever mais essayer de tout donner jusqu’à la ligne pour faire une place. Mais cela ne veut pas dire que l’on court individuellement sur les manches de Coupe de France. C’est juste une autre façon de faire.
« LA PRIORITE EST SOUVENT DONNEE AUX ATTAQUANTS »
D’un point de vue personnel, il me manque un résultat. On espère toujours faire mieux, c’est normal. On veut toujours la gagne. Je pense qu’il faut être patient, apprendre petit à petit. De toute façon, ces quatre premiers mois se sont déroulés comme je l’imaginais. J’ai fait quelques erreurs, j’en ai bien conscience et j’essaie de me corriger à chaque course. Dans l’équipe, on me fait aussi remarquer les choses positives, ce que je fais correctement. Et puis, on a chacun notre chance, notamment en Coupe de France. Dans l’équipe, la priorité est souvent donnée aux attaquants. C’est aussi pour cela que j’ai quelques regrets. J’ai eu ma chance, mais il m’a simplement manqué les jambes parfois. Il faut dire que le niveau est élevé. C’était le cas dès mes premières courses comme le Tour Méditerranéen ou le Tour du Haut-Var ; des courses très dures.
« JE M'EN SORS PAS MAL EN COURS COMME SUR LA ROUTE »
A côté de ça, même si je n’aime pas le rappeler, il y a quand même mes cours et mes examens qui me prennent pas mal de temps et d’énergie. Ce lundi par exemple, je suis en cours, alors que j’étais encore sur le Tour de Picardie hier après-midi. Physiquement, j’ai donc connu des périodes délicates, comme à la mi-mars notamment. Il y a des périodes avec de grosses phases avec enchaînement de cours, d’entraînement et de compétition. J’appelle ça des « rush ». Ça peut rendre ma récupération plus difficile, mais je ne me plains pas. L’équipe Roubaix-Lille Métropole est très compréhensive. Globalement, ça se passe plutôt bien et je suis content de ce début d’année. Je pense pouvoir dire que je m’en sors pas mal, en cours comme sur la route. Je vais passer mes derniers examens en début de semaine prochaine et ensuite, je serai tranquille. Je pourrai me consacrer exclusivement au vélo jusqu’à la fin de la saison. Pendant quelques jours, je vais donc couper pour mes examens, mais ensuite je reprendrai sur le Grand Prix de Plumelec (31 mai, NDLR), les Boucles de l’Aulne, la Ronde de l’Oise, le Tour des Pays de Savoie et enfin le Championnat de France. »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com