Louis Verhelst : « Y aller pas à pas »

Louis Verhelst s’est cette saison imposé parmi les meilleurs sprinteurs du circuit continental. Passé professionnel chez Cofidis après avoir grandi dans la pyramide « OPQS » (chez EFC puis chez Etixx), il s’est fait remarquer sur plusieurs épreuves professionnelles finissant dans le top dix lors d’arrivées massives. "Je suis satisfait de mes débuts chez les professionnels", reconnait Verhelst. "Mais j’ai été blessé au genou en début de saison, ce qui m’a fait rater la campagne des classiques. C’est vraiment dommage. L’an prochain, je compte vraiment y être en forme."

"Les classiques, ce sont les plus belles courses de l’année", ajoute le cinquième de Paris-Roubaix Espoirs en 2012. "J’espère vraiment pouvoir jouer les premiers rôles à long terme. Je serais déjà satisfait de pouvoir terminer dans le top dix l’an prochain. Ce n’est pas facile, il me reste beaucoup de travail pour y arriver. Cette année, je n’étais pas en forme à ce moment. Mais depuis fin mai, je suis de retour en force."

« J’AI TRAVAILLE MON SPRINT »

De vainqueur sur le Circuit des Ardennes ou les Boucles de l’Artois à un top cinq sur les deux étapes de la World Ports Classic face à des garçons comme Greipel, Steegmans ou Bos, il y a un pas que Verhelst a su franchir. "Je savais que je pouvais me défendre au niveau professionnel, même si c’est difficile de se situer quand on est néo-pro. Je pensais surtout me défendre sur les classiques", explique le coureur de 23 ans. "L’an passé, je me suis rendu compte que je pouvais remporter des courses au sprint massif, comme je l’avais fait au Tour de Bretagne. Alors l’hiver, j’ai encore plus travaillé mon sprint que d’habitude. J’ai bien progressé. Je dois continuer dans cette direction."

Au fil des courses, l’ancien coureur de chez Etixx s’est imposé comme le sprinteur protégé de sa formation, qui compte pourtant dans ses rangs un garçon comme Adrien Petit. "Avant la saison, je ne pouvais pas m’imaginer cela", avoue le vainqueur de la Liedekerkse Pijl 2012. "Mais au fil des courses, je terminais devant Adrien au sprint massif. On inverse parfois les rôles : quand je suis en forme, je deviens le leader. Et ça se passe bien !"

LE SPRINT ? SUPER AMUSANT

Les sprints sur les routes du Tour de France peuvent sembler très dangereux voire même périlleux pour les coureurs. "Un sprint chez les pros, ce n’est pas plus dangereux que chez les Amateurs. C’est simplement plus rapide", modère Verhelst. "Quand tu n’es pas en forme, tu perds vite des places. Tu ne saurais pas rester à l’avant. Je pense surtout que ce qui provoque les chutes au Tour, c’est le stress. Tout le monde veut rester à l’avant ! Il faut savoir quand il faut freiner et quand il ne faut pas. Les chutes ? Il ne fait jamais y penser ! Sinon, tu as peur et tu perds des places. Moi, je trouve le sprint super amusant !", sourit le coureur de la formation Cofidis.

En choisissant Cofidis, Verhelst a suivi la trace de Gilbert ou Meersman qui ont fait leurs débuts dans une équipe française. "Cofidis est une belle équipe en tant que néo-pro", explique Louis. "Quand j’ai reçu la possibilité d’aller là-bas, je n’ai pas hésité. J’ai aussi eu des contacts avec Omega Pharma-Quick.Step et Topsport Vlaanderen-Baloise mais Cofidis a été la première à m’offrir un contrat. Donc je n’ai pas hésité."

PAS ENCORE AU TOP

A partir de samedi, il sera aligné sur les routes du Tour de Wallonie. "Si tout va bien, je serai le sprinteur de l’équipe", prévoit Verhelst. "J’ai eu une attaque de toxoplasmose (une infection sanguine héréditaire) il y a quelques semaines. Pendant deux semaines, je me suis peu entrainé. Les derniers jours, c’était un peu mieux. Lundi, j’ai disputé la kermesse pro de Dentergem, et j’avais d’assez bonnes sensations. Si j’ai de bonnes jambes, je jouerai ma carte même si je sais que je ne suis pas encore en super condition. Je viserai le top dix voire le top cinq", ambitionne l’ancien de chez EFC. "Mais si je n’ai pas de bonnes sensations, je n’hésiterai pas à me mettre au service de l’équipe. Je n’ai pas encore étudié le parcours, mais je sais qu’il y aura deux étapes difficiles et trois étapes plus faciles. Etant donné qu’il n’y a pas de montagne ni de chrono, je pourrais viser le général. Mais pour cela, il faut être bien tous les jours, ce qui n’est pas certain."

"Si j’arrive à lutter pour la victoire, ça sera un bon signe pour la suite de la saison", espère Louis. "Je veux gagner ! C’est mon objectif de fin de saison ! Après le TRW, je disputerai l’Arctic Race, puis le Tour du Poitou Charentes et le GP de Plouay." Pas de Vuelta donc pour ce néo-pro. "Ca a été évoqué, mais j’attendrai une année de plus. Je dois d’abord faire mes preuves à un niveau inférieur. Si j’allais à la Vuelta, je sais que c’est pour souffrir pendant trois semaines. Et peut-être ne même pas aller chercher un bon résultat. Il faut y aller pas à pas", conclut Verhelst.

Crédit Photo : Jozef Cooreman
 

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