A la louche, Valentin Deverchère s'est échappé 246 kilomètres sur les trois premières étapes de la Ronde de l'Isard. 90 vendredi vers le Plateau de Beille. Et 156 samedi entre Auterive et Boulogne-sur-Gesse, journée dite « de transition » où il se classe 4e, parce que les attaquants sont enfin allés au bout de leur tentative. C'est d'ailleurs lui qui lance le coup de cinq concurrents, peu après le départ. Coupant ainsi l'herbe sous les roues du Vendée U, qui s'apprêtait à lancer une bordure.

 

"Je ne pensais pas avoir récupéré de mes efforts de la veille, dit le coureur du CR4C Roanne. Et je ne pensais pas non plus que nous irions au bout."

 

Dès lors, pourquoi s'échapper ? "Par habitude et pour aider l'équipe", dit-il.

 

Jeudi, Deverchère avait accompagné l'éventail ouvert par le Vendée U avant de se relever. Le lendemain, prenant un peu d'avance dans la montée qui précédait celle de Beille, il avait mis sur orbite Lucas Papillon, l'actuel 5e du classement général.

 

Dimanche, pour la conclusion de la course, par-delà les cols de Port, d'Agnes et de la Corre, il pourrait à nouveau faire la course en tête. "Si j'ai récupéré", précise-t-il, toujours prudent.

 

"Au départ de l'épreuve, nous avions deux leaders, Lucas (Papillon) et Paul (Sauvage), mais Lucas est celui qui affiche la meilleure forme, explique-t-il. Mon rôle sur la Ronde de l'Isard est de préparer le terrain".

 

Ce « baroudeur » de 20 ans (il accepte qu'on l'affecte dans cette catégorie de coureur) s'est installé dans la fonction depuis sa première saison chez les Juniors. "Je travaillais déjà pour les autres : Tom Bossis, Romain Faussurier, (et ses deux coéquipiers actuels) Paul Sauvage et Thomas Lassaigne."

 

Depuis le début 2015, il se dit « moyen », prend une 6e place à Varennes-Saint-Sauveur, et une 9e Bourg-en-Bresse puis Nevers. Mais il roule, toujours. Sa prochaine échéance sera le Championnat régional Rhône-Alpes. Il pourrait encore se distinguer dans une échappée, pour ses chefs de file.

 

A moins qu'il en tire un jour profit pour lui-même ? "Parfois, on attaque pour servir de point d'appui et on se retrouve en mesure de gagner." C'était le cas samedi sur la troisième étape de la Ronde de l'Isard.

Crédit photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com