Pour Valentin Ferron, la victoire ne change rien. Victorieux après les 114 kilomètres de course au Trophée de la Ville de Châtellerault (Fédérale Juniors), dimanche dernier, le sociétaire de l'UV Poitiers Junior reconnaît être satisfait mais ne s'emballe pas pour autant. "Je suis content parce que ça prouve que j'ai été sérieux pendant l'hiver et que je me suis bien entraîné, mais ça ne change rien aux plans de bases", confirme-t-il à DirectVelo.

« JE SAVAIS QU'UN DES DEUX VENDEENS ALLAIT FAIRE L'EFFORT »

En s'imposant sur une épreuve nationale devant Mathieu Burgaudeau et Emilien Jannière qu'il décrit comme deux des meilleurs Juniors Français, le coureur de 18 ans a pourtant réalisé un gros coup. Le Poitevin avoue d'ailleurs être surpris par sa performance. Il ne s'attendait pas en effet à s'imposer aussi tôt dans la saison. "Je savais que j'étais en bonne condition parce que j'ai gagné en deuxième catégorie la semaine précédente mais mes pics de forme sont prévus pour avril et juin", explique-t-il.

Revenu en compagnie d'une petite dizaine de coureurs sur un quatuor de fuyards échappés depuis le deuxième tour, Valentin Ferron a vu Mathieu Burgaudeau et Emilien Jannière rejoindre le groupe une demi-boucle plus tard. Constatant la présence de quatre Vendéens à l'avant, le Viennois reconnaît à postériori qu'il n'était pas particulièrement confiant malgré le support de "trois collègues de la B-Twin" dont Thomas Bonnet et Nicolas Boudat. A l'attaque dans l'avant-dernier tour, Ferron est rattrapé par Burgaudeau, Jannière, Bonnet et Jérémy Bellicaud.

Les cinq s'entendent bien et creusent rapidement l'écart sur leurs poursuivants. Malgré plusieurs accélérations dans le final personne ne parvient à prendre de l'avance et à 800 mètres de l'arrivée, Bellicaud, qui n'est pas le plus rapide au sprint tente, sa chance. Les quatre autres sont surpris et se regardent pendant quelques instants avant que Mathieu Burgaudeau ne parte finalement à la poursuite de l'homme de tête. "Je savais qu'un des deux Vendéens allait forcément faire l'effort", commente Valentin Ferron. Vigilant, ce dernier saute dans la roue de Burgaudeau et le contre au moment où celui-ci se rassoit sur sa selle. Au prix d'un gros effort, Ferron tient jusqu'à la ligne d'arrivée et s'impose avec deux vélos d'avance.

« DIFFICILE DE BIEN FIGURER AU CHALLENGE NATIONAL »

"J'avais de bonnes jambes et je sentais que j'étais un peu plus fort que les autres mais je ne pensais pas l'emporter", confie Valentin Ferron. "Je pense que Jannière et Burgaudeau ont commis une erreur tactique et qu'au moins un des deux avait la possibilité de gagner". Vainqueur pour la première fois d'une épreuve nationale, le polyvalent Poitevin tient à remercier la structure B-Twin grâce à laquelle il estime avoir beaucoup progressé, sur et en dehors du vélo.

Désormais, le lycéen en terminale S souhaite profiter de sa saison et prendre un maximum de plaisir. "On dit que les années Juniors sont les plus belles donc je ne compte pas passer à côté", raconte-t-il. Fort d'un mental à toute épreuve, le coureur espère maintenant briller sur d'autres Fédérales Juniors dont la Flèche Ardéchoise prévue les 9 et 10 avril prochains. Il a également coché les Championnats de France ainsi que différentes manches du Challenge National même s'il estime que peu d'entre elles conviennent à son profil de coureur. "Je ne suis pas un spécialiste du contre-la-montre et ça risque de me pénaliser à Trélon (Boucles Cyclistes Sud-Avesnois, 16 et 17 avril). J'ai vu l'an dernier que la Classique des Alpes était trop dure pour moi. En revanche, le Signal d'Ecouves pourrait me correspondre mais on n'en est pas encore là", conclut Valentin Ferron.