Tour de France : Sur les traces de George Bennett

Crédit photo Www.velofotopro.com

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A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec George Bennett, le grimpeur du Team Lotto NL-Jumbo, 7e du Tour de Californie et 14e du Critérium du Dauphiné.
Le témoin ? Jean-Charles Romagny. L'actuel CTR du comité de Bretagne a dirigé le Néo-Zélandais lors de son passage au CR4C Roanne en 2010.

« J'ai repéré George Bennett en Espoir 1ère année. Il évoluait alors au VC Morteau-Montbenoît en 2e catégorie. Il s'était classé 19e au Tour Loire-Pilat mais il avait surtout montré de belles qualités de grimpeur en étant le seul à pouvoir accompagner Rudy Molard dans un col. Nous avions bien discuté lors de cette course, et il avait rejoint le club l'année suivante. Je me souviens que sa préoccupation principale était la qualité de l’appartement du club car il avait connu quelques mésaventures dans ce domaine auparavant.
 
UN OU DEUX RECADRAGES APRES LES ARRIVEES

Il est donc arrivé au CR4C Roanne pour sa deuxième année Espoir. Il devait apprendre le métier. Tout n'a pas été simple. Il a dû apprendre à courir en équipe, lui qui avait pratiquement toujours couru seul. Il avait vraiment des soucis avec la stratégie d'équipe. Quand il y avait trois ou quatre coureurs devant du CR4C Roanne dont lui, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Je me souviens d'un ou deux recadrages après les arrivées... Nous avions aussi à l’époque beaucoup de bons grimpeurs dans l’équipe avec Jérôme Mainard, Benoît Luminet, Rudy Molard ou encore Anthony Soares. Ce n’était pas toujours simple d’arriver à ce qu’ils cohabitent sachant que leurs objectifs personnels se trouvaient sur les mêmes épreuves.
George avait déjà cette qualité de grimpeur dans les longs cols. Physiquement, on voyait que c'était un coureur hors-norme. Mais il avait tout le reste à apprendre... Sur le plat et dans les bordures, il avait beaucoup de mal.
 
PLUS ATTIRE PAR L'ESPRIT ANGLO-SAXON

George s'est révélé sur la Ronde de l'Isard, en terminant 6e du classement général derrière Talansky ou Navardauskas mais devant Romain Bardet par exemple. Il est rentré en contact avec Axel Merckx qui dirigeait alors Trek-Livestrong. Il a passé une seule saison au CR4C Roanne. C'est tout de même dommage qu'il n'ait jamais couru dans une équipe française professionnelle. Le VC La Pomme Marseille l'avait contacté au moment où l'équipe montait en Continentale. J'aurais bien voulu qu'il reste deux ou trois ans au CR4C Roanne pour qu’on ait une vraie démarche de formation mais je comprends sa décision. Il est Néo-Zélandais, il était plus attiré par l'esprit anglo-saxon. C'était davantage sa culture de rejoindre Trek-Livestrong en 2011.
 
UN BON SOUVENIR

Avoir un Néo-Zélandais dans une équipe française n'est en tout cas pas chose aisée. Ce n'est pas simple notamment vis à vis des démarches administratives comme avec la sécurité sociale. Il avait fallu prendre une assurance privée. C'est beaucoup de paperasses ! Au niveau humain, même si son passage à Roanne fut court, George reste pour moi un bon souvenir. Peu de coureurs parlaient très bien anglais dans l'équipe donc nous échangions beaucoup. Je ne l'ai pas revu depuis la Ronde de l'Isard 2011 où il termine 2e, mais je suis content de voir qu’il réalise une belle carrière professionnelle. »

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Portrait de George BENNETT