Fabien Doubey, le cran au-dessus

Crédit photo Aurélie Tscheiller

Crédit photo Aurélie Tscheiller

2015 : Fabien Doubey joue les baroudeurs sur les épreuves UCI, comme Liège-Bastogne-Liège Espoirs, où il remporte le prix de la combativité. 2016 : le coureur du CC Etupes décide de jouer le classement général sur les principales épreuves de son calendrier, et termine ainsi 8e du Tour Alsace la semaine passée (lire ici). Changement de tactique. Progression physique. Et, donc, les bons résultats suivent depuis le début de saison.

"J'ai appris à attendre, explique Doubey à DirectVelo. Je concentre mon effort sur la deuxième 'bataille' de la journée, non pas quand l'échappée part mais quand le peloton casse et que les favoris se retrouvent devant." Plus simple à dire qu'à faire. Mentalement, "je dois me forcer à rester dans les roues, parce que ma conception du vélo est plutôt tournée vers l'attaque". Physiquement, "c'est plus dur d'attendre le final".

Au Tour Alsace, l'ex-baroudeur a choisi de gratter du temps partout où il le pouvait, depuis le prologue où il a "pris des risques" et termine devant les grimpeurs. Puis il évite les cassures sur les deux premières étapes. Une attitude de leader, "même si au CC Etupes nous partons tous sur un pied d'égalité, précise Doubey. C'est le classement qui détermine quel coureur est protégé". Or, Doubey est rapidement le mieux placé de son équipe, tandis que son collègue Rémi Aubert joue les sprints et surtout le maillot de la montagne (lire ici).

Comme on ne chasse jamais complètement le naturel, Fabien Doubey a attaqué à 130 km du but sur l'étape-reine, entre Ribeauvillée et la station du Lac Blanc. Le Franc-comtois a une excuse : c'est le moment où plusieurs prétendants à la victoire finale choisissent de passer à l'action, notamment l'Allemand Maximilian Schachmann (Klein Constantia) qui remporte l'étape et prend la tête du classement.

TRES REGULIER SUR LES COURSES A ETAPES

L'offensive est portée loin de la montée finale, une stratégie inhabituelle sur les épreuves 2.2 UCI comme le Tour Alsace. Toujours est-il que Doubey creuse jusqu'à quatre minutes sur le peloton, emmené par la BMC Development et la Lotto-Soudal U23. Dans l'ascension du Lac Blanc, il perd le contact avec ses compagnons d'échappée mais termine 11e.

''Je suis très content, commente-t-il. Le niveau était relevé, avec plusieurs équipes qui étaient en préparation pour le Tour de l'Avenir. Ma 9e place finale montre que j'ai su m'adapter''.

Car cette nouvelle façon de courir correspond aussi à un choix de carrière. Doubey, qui fêtera ses 23 ans cette fin de saison, a délaissé le cyclo-cross, la discipline dans laquelle il a décroché trois titres de Champion de France. Pour sa première année 100 % route, il s'est donc concentré sur les épreuves par étapes, avec une impeccable régularité : il finit 2e du Tour d'Eure-et-Loir, 2e du Tour de Cote d'Or, 4e du Tour de la Manche et 5e du Tour du Jura.

Son prochain objectif devrait être le Tour du Limousin, qu'il avait déjà découvert l'an passé. Comme en 2015, Fabien Doubey sera en effet stagiaire dans l'équipe FDJ, avec l'espoir d'obtenir un contrat professionnel.

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