Philippe Gilbert veut isoler Peter Sagan
Ca ne vous aura pas échappé. Sa silhouette, déjà décorée d'étoiles, trône fièrement sur l'affiche officielle du premier Championnat d'Europe sur route dédiée aux professionnels. Il sera d'ailleurs un des trois Champions du Monde présent sous le portique de départ et d'arrivée posé sur le faîte de la côte de Cadoudal. Alors Philippe Gilbert, qui avait triomphé sur les hauteurs de Valkenburg en 2012 pour conquérir le maillot irisé, figure forcément sur la liste des favoris ce dimanche. "Un clin d'oeil sympa de l'organisation dans le cadre de l'événement initialement prévu à Nice. Ca fait toujours plaisir, même si au fond, rien ne change", affirme le Champion de Belgique à DirectVelo.
UNE DOULEUR INSOUTENABLE
Lorsque le nouveau sélectionneur fédéral Kevin De Weert avait dévoilé sa liste de neuf noms pour l'Euro, à la fin du mois d'août quand il restait encore deux semaines à couvrir à la Vuelta, Gilbert semblait promis au rôle de leader unique, dans un groupe amputé de Greg Van Avermaet, Tim Wellens ou Tom Boonen qui ont tous préféré l'Eneco Tour afin de défendre les intérêts World Tour de leurs équipes respectives. Mais le Tour d'Espagne a modifié de nombreux paramètres. Non seulement les victoires et performances de Jens Keukeleire, Gianni Meersman et Jan Bakelants. Mais aussi et surtout la malencontrueuse chute de Gilbert sur la 6ème étape, touchant son pied et son dos avant de le contraindre à l'abandon sur la 13ème étape. "Je pensais la chute anodine, mais en l'absence d'osthéo dans l'équipe, la situation a empiré et la douleur est devenue insoutenable. Dommage, mais j'ai tout de même accumulé un bon volume de travail", assure le Wallon de BMC Racing Team.
La Vuelta fut usante pour les organismes. Mais les principaux prétendants au premier maillot étoilé, tels Alaphilippe, Gallopin, Aru, Poels, Rui Costa ou Peter Sagan ont préféré un programme plus léger, avec par exemple les classiques canadiennes. "Les coureurs qui ont rallié Madrid sont rentrés fatigués. Ce sera vraiment tout ou rien car l'épreuve fut extrême. Moi, je suis rentré à la maison où j'ai pu m'entrainer spécifiquement derrière moto pour conserver du rythme. Ca m'a permis de bien simuler le tempo de course."
CROIRE AU SURNOMBRE
Le Remoucastrien a d'ailleurs reconnu, à deux reprises, les pentes de Cadoudal derrière le scooter piloté par Kevin De Weert. Une ascension finale plus longue et plus usante que le Cauberg mais qu'il apprécie pour avoir terminé deuxième d'une étape du Tour de France en 2008 derrière Alejandro Valverde. "Dès le pied, sur le pont on arrive à fond, en file indienne. Pendant les 500 ou 600 premiers mètres, ça va faire mal puis les 20 ou 25 premiers pourront reformer un petit groupe vers la flamme rouge. Il faut être devant et avoir les jambes pour finir le travail dans le dernier kilomètre."
Reste à voir quel Belge sera capable de ramener un titre que Bjorg Lambrecht a déjà frôlé ce samedi matin. "Nous disposons d'une équipe homogène, avec neuf mecs capables d'être présents dans le final. C'est notre force. Il faut croire au surnombre. Et il vaut mieux la jouer sans vrai leader, sur différents tableaux, en parvenant aussi à isoler Sagan ou d'autres nations moins représentées. Car au Canada mais aussi à Richmond, le Champion du Monde a démontré qu'il est capable de s'en sortir seul d'une situation compliquée. Mais n'oublions pas non plus les Français et les Espagnols", conclut le futur représentant d'Etixx-Quick Step.
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