Paris-Evreux reprend le fil de l'histoire
Du haut de la ligne d'arrivée de Paris-Evreux, plus d'un siècle d'histoire contemplera les coureurs de la classique normande. Avant guerre, la course était même considérée comme le Paris-Roubaix des Amateurs.
Annulée en 2015 pour des raisons financières, Paris-Evreux revient pour les mêmes raisons. "Nous avons trouvé les finances qui nous manquaient les années précédentes", explique Laurent Eudeline du VC Evreux, à DirectVelo. "Un partenaire du club s'est investi pour Paris-Evreux sur une période de trois ans."
Une fois le budget bouclé, il fallait aussi trouver une place au calendrier. "J'ai demandé conseil à Jean-Philippe Yon du VC Rouen 76 que je connais depuis longtemps. Au début nous visions une date en juillet mais il m'a dit qu'avant le Championnat de France, il n'y a pas beaucoup de courses. Nous nous sommes donc placés la veille des Boucles de l'Austreberthe", indique l'organisateur.
A l'avenir, le VC Evreux veut garder cette date. "Il y a moins de concurrence qu'en début de saison [l'ancienne date NDLR] et c'est plus facile d'avoir les autorisations préfectorales en juin qu'en juillet", note-il.
Samedi, le peloton s'élancera de Gisors, de l'autre côté de la Seine avant de rejoindre Evreux et l'arrivée en haut du Chemin de Val Iton, là où Jérémy Leveau s'était imposé pour la dernière édition en 2014.
Laurent Eudeline, tient à cette course qu'il a disputée de nombreuses années. "C'est la dernière survivante des classiques parisiennes qui arrivaient en Normandie. Fut un temps, il y en avait une dizaine." Il en a lui-même gagné plusieurs : Paris-Laigle, Paris-Lisieux et Paris-Fécamp.
En revanche, il n'a jamais connu la réussite sur la classique de début de saison à l'époque. Pourtant, en 1987, il a participé à sa manière à la victoire de Claude Carlin, son coéquipier à l'ASPTT Paris, en haut de la côte Henri Monduit. "Ce jour-là on a fait toute la course derrière. Et puis à l'avant-dernier tour, Claude me dit 'On remonte'. Et à l'arrivée j'entends 'Vainqueur : le Champion de France'", se souvient le Normand encore épaté. Sur la ligne Claude Carlin, en jambières et casquette de laine, met 1/4 de roue à Mario Verardo. "J'avais la pompe à 150 alors je me suis assis sur ma selle. L'espace d'un tout petit instant. Puis quand Verardo a abordé le dernier virage, je me suis dit : Allez, un sprint ça se fait debout. C'est ce que j'ai appris chez les cadets", déclare à l'époque le vainqueur au journaliste Noël Nilly.
Le paysage cycliste a changé en 30 ans. Samedi, il n'y aura que trois clubs parisiens au départ de Paris-Evreux, le CM Auber 93, le Team Peltrax et le VCA du Bourget. 105 coureurs sont engagés à quelques jours du départ avec les clubs normands dont le VC Rouen 76 mais aussi le VC Toucy, le Guidon Chalettois, le VS Chartres, l'UC Orléans, le CC Nogent, l'ESEG Douai, le VC Toucy, le VCA Saint-Quentin "et Côtes d'Armor-Marie Morin qui vient avec un grosse équipe", apprécie Laurent Eudeline. Son seul petit regret réside dans le nombre de deuxièmes catégories "alors qu'il y a une grille de prix qui leur est réservée."