Alexys Brunel : « J'ai enfin ce maillot »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Alexys Brunel a eu peur, très peur même. Il ne s'en est fallu que de trois petites secondes pour que le Nordiste n'ait pas à se contenter d'une quatrième médaille d'argent sur un Championnat de France. Mais cette fois-ci, l'horloge lui a donné raison. Le Champion d'Europe Juniors 2016 de la discipline a décroché le Graal sur le vélodrome de Saint-Amand-Montrond, après 27 kilomètres d'effort sur les routes du Cher (voir classement). Alexys Brunel revient sur ce sacre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Cette fois-ci, tu ne vas pas te contenter d'une médaille d'argent...
Alexys Brunel : J'ai attendu d'avoir trois médailles d'argent pour finalement avoir un maillot. Je crois que c'est encore plus beau qu'au Championnat d'Europe. J'ai connu la galère pour avoir ce maillot... Trois fois deuxième, j'en avais marre. Ce n'était juste pas possible de faire quatre fois deuxième... C'était vraiment serré, Thibault Guernalec était vraiment très fort mais j'ai enfin le maillot bleu-blanc-rouge. Il est là !

Lorsque le speaker a annoncé que Thibault Guernalec avait une seconde d'avance sur toi au troisième intermédiaire, tu t'es pris la tête entre les mains...
Oui, je me suis dit : "putain tu vas encore faire 2 !". J'ai repensé à mes derniers kilomètres en attendant que Thibault arrive. Je savais que j'avais terminé fort. Je roulais tellement fort que je n'ai même pas pu sprinter sur le vélodrome. J'étais tellement à bloc... J'étais déjà à 500 watts. Je ne pouvais pas aller plus vite. Quand je suis rentré sur le vélodrome, j'avais tout à droite, je ne pouvais plus accélérer. Mais au final, ça l'a fait quoi... J'ai enfin ce maillot bleu-blanc-rouge. J'ai vraiment hâte de le porter.

Tu ne pouvais donc pas aller plus vite aujourd'hui...
Ah non ! J'étais à bloc. Et puis, j'avais ma Formule 1. Depuis que j'ai ce vélo, je ne le lâche plus. Je n'utilise plus mon vélo de route (sourires). C'est vraiment un vélo-moto. Je remercie d'ailleurs la FDJ de m'offrir cette possibilité-là. Ce vélo Lapierre est juste parfait.

« JE NE SAVAIS PAS CE QUE JE POUVAIS FAIRE »

Il a quand même fallu gérer sur ce chrono ?
Franchement, il est passé vite. Ce n'était quand même pas évident de partir en pied de bosse directement. Ce n'est pas souvent que l'on fait ça... La dernière fois, c'était aux Pieux et j'avais fait 2e là-bas. C'était un beau parcours mais de toute façon, quand tu gagnes, c'est toujours un beau parcours.

Tu t'attendais à pouvoir être Champion de France du chrono dès ta première saison chez les Espoirs ?
Non, mais on a bossé fort pour ça avec Nicolas Boisson. On bossait pour avoir ce maillot et c'est une grosse récompense du travail que l'on a fait à l'entraînement. Pour une première chez les Espoirs, je ne savais pas ce que je pouvais faire, contrairement à la catégorie des Juniors. Ce maillot a tellement de valeur, j'ai galéré pour l'avoir. Enfin ! 

"Enfin" un titre, et "enfin" une grosse victoire cette année après être souvent passé très proche...
C'est vrai que je suis souvent passé à côté pour pas grand-chose, sur Paris-Roubaix par exemple, quand je me fais reprendre sur le Vélodrome. J'ai fait de très bons résultats en Elite aussi, mais c'est bien de mettre la balle au fond, pour une fois. Surtout sur le plus gros objectif de la saison, même s'il y avait aussi Paris-Roubaix qui comptait beaucoup. J'aurais bien aimé faire un podium sur le Championnat de France Élites du chrono aussi mais je savais que face à des anciens pros comme Yoann Paillot ou Bruno Armirail, ça allait être vraiment dur. Cette fois, c'était le plus important.
 

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