La « télépathie » des Guernalec
Il aura fallu neuf mois à Victor Guernalec (VC Châteaulin) pour ouvrir son compteur de victoires (en ligne) chez les Juniors. Quelques minutes, à peine, après avoir levé les bras sur le Tour du Morbihan (Fédérale Juniors), le Châteaulinois a appris la victoire de son frère, Thibault, sur la finale de la Coupe de France DN2, à Feytiat. "J'étais très heureux de l'emporter enfin, raconte-t-il à DirectVelo. Une fois arrêté, Fred (Nieto, le président du VC Châteaulin, ndlr) est venu me dire que Thibault venait de gagner sur la Coupe de France... C'était le comble, un dimanche parfait !"
Sorti d'entrée de jeu sur le Tour du Morbihan en compagnie de quelques costauds à l'image de Maertens (UC Briochine) et Guenneugues (UC Alréenne), Guernalec a construit son succès dans les derniers kilomètres. "On a eu le peloton sur les talons toute la course, se souvient-il. À l'entrée du circuit, quelques coureurs sont revenus, et on s'en méfiait car ils étaient clairement plus frais. On s'est retrouvé à 5 pour la gagne, dans le dernier tour. Je suis sorti à la bascule au sommet de la côte, et quand je me suis retourné à la flamme rouge, j'ai vu que je n'avais qu'une trentaine de mètres d'avance. Ils se sont un peu regardé, et j'ai pu prendre le temps de savourer cette victoire".
« TÉLÉPATHIE DAY »
Alors que des coureurs revenus de l'arrière semblaient plus frais dans le final, Victor Guernalec s'est trouvé un allié de circonstances dans les ultimes kilomètres. "On a discuté avec Erwann (Guenneugues), explique-t-il. On se méfiait de Le Cam, qui est réputé rapide, et du coureur irlandais qui était revenu à l'entrée du circuit. On s'est dit que si l'un de nous deux partait, l'autre ne chasserait pas. Il a respecté sa parole et ça m'a permis de l'emporter, je ne peux que l'en remercier".
Deux victoires chez les Guernalec, tous deux formés à la même école, pour un dimanche que l'aîné appellera, quelques heures plus tard, "Télépathie Day". Comme un symbole de cette relation entre les deux frères, mais elle ne s'arrête pas au vélo, au contraire. "On discute un peu vélo, mais pas tant que ça, commente Victor. Il nous arrive de ne pas nous voir pendant un certain temps,et dans ce cas là, on parle vélo pour débriefer nos courses. Mais on passe rapidement à autre chose, sinon ça devient lourd. Il faut savoir débrancher aussi !".
« FRANCHIR UN CAP »
Tous deux conscients du travail requis pour atteindre le haut niveau, les deux Finistériens s'appliquent à conjuguer entraînement collectifs et travail spécifique. "On roule ensemble dès qu'on en a le temps et l'opportunité, raconte le benjamin des Guernalec. Il faut que nos programmes soient compatibles, quand Thibault a une séance de sprints, ou de la récupération à faire, par exemple, je l'accompagne. Mais si c'est du travail plus spécifique sur des durées plus longues, je m'en tiens à mon programme".
Après une victoire sur le chrono du Trophée Sébaco et une 8e place pleine de promesses sur le Championnat de France Juniors du CLM, le Breton a tardé à concrétiser sur les courses en ligne. "J'ai fait une saison pleine avec le Club Bretagne, analyse-t-il. J'ai coupé deux semaines après le Championnat de France, je pense que cela m'a fait beaucoup de bien au niveau de la fraîcheur. J'ai disputé beaucoup de grosses courses en tant que J1, et je pense que cela m'a permis de franchir un cap en vue de la saison prochaine".