Pierre Idjouadiene : « J’apprends à filocher »
Comme à chacune de ses apparitions depuis le début de saison, Pierre Idjouadiene avait le sourire, dimanche matin, au pied du bus de la formation Roubaix Lille Métropole. Pour ses premières semaines dans le peloton professionnel, le coureur de 22 ans vient de participer au Tour du Haut-Var, après avoir débuté sa saison sur le Grand Prix La Marseillaise puis l’Etoile de Bessèges. Samedi, il a pris une encourageante 21e place en haut du mur de Fayence, alors qu’il ne restait qu’un maigre peloton au pied de la dernière ascension (voir classement). “Je ne me suis pas tellement surpris parce que j’avais de super sensations à l’entraînement”, rapporte-t-il auprès de DirectVelo. “Même sur les stages que l’on avait fait cet hiver, j’avais senti que c’était dans mes cordes de me retrouver dans un petit peloton comme celui-là. Au début de saison, ça ne l’avait pas trop fait car j’avais joué différemment, notamment avec cette échappée sur l’Etoile de Bessèges qui m’avait un peu grillé. Cette fois, c’était pas mal”, se satisfait celui à qui il n’a manqué que quelques centaines de mètres pour accompagner les plus costauds jusqu’au bout.
“Je suis content d’être arrivé devant sur cette 1ère étape, même si j’étais un poil déçu de craquer sur les 500 derniers mètres. J’étais presque encore dans la roue de Dumoulin sous la flamme rouge, aux 700m…. Puis ils ont mis en route aux 500 et là, je me suis rassis et c’était fini”, préfère s’amuser l’ancien sociétaire du CC Etupes. “On n’est qu’au mois de février, c’est encourageant”.
« ON NE SENT PAS TROP LES PÉDALES »
Plus en difficulté le lendemain sur les routes de Flayosc, Pierre Idjouadiene a lâché prise dans l’une des nombreuses ascensions de la journée, et n’a finalement pas terminé l’épreuve, comme une vingtaine d’autres concurrents. Qu’importe : il aura encore beaucoup appris durant ces deux jours de course. “J’apprends à filocher pour essayer d’économiser les cartouches. Quand on arrive dans ce milieu des pros, on ne sent pas trop les pédales quand ça ne roule pas vite. Mais du coup, on fait beaucoup d’efforts inutiles que l’on paie sur les fins de course quand ça met vraiment en route”, analyse-t-il.
Le Lorrain sait que chaque détail compte, désormais, pour espérer rivaliser avec les meilleurs chez les pros. “Parfois, on ne fait pas attention, on remonte dans le vent… On fait des petits efforts. Ce temps de course, où ça roule tempo : il dure pratiquement trois heures, voire plus, et il faut faire attention”, note le natif de Nancy. “Il faut essayer de faire les relances de façon assez tranquille, tout en vélocité, dans les petits virages par exemple. Il faut se cacher pour répondre présent en fin de course, et ne pas pédaler en force. Là, j’engrange de l’expérience petit à petit sur ces premières courses et ça commence à payer”. Le week-end prochain, Pierre Idjouadiene continuera d’apprendre lors du week-end en Drôme-Ardèche, avant d’enchaîner avec le Memorial Samyn.