Samedi, entre Nonantola et Sestola, Jasper Philipsen est allé au bout de lui-même  pour tenter de sauver sa tunique rose de leader d'Italie Espoirs, en vain. Le coureur de Hagens Berman-Axeon a dû rendre les armes dans la dernière bosse. Ce dimanche, au départ de Rio Saliceto, la question était de savoir si l'Espoir 2 avait assez récupéré pour profiter de l'arrivée de Mornico Al Serio, promise aux sprinters.

« IL A ETE TROP LOIN DANS SES RESERVES »

Le vainqueur du Triptyque des Monts et Châteaux a répondu de la plus claire des façons en s'adjugeant l'étape. "Et pourtant, Jasper Philipsen ne se sentait pas bien ce matin. Il a été trop loin dans ses réserves samedi. Heureusement que l'étape du jour était facile, parce que je pense qu'il aurait dégusté", soutient son directeur sportif Koos Moerenhout à DirectVelo. Et le vainqueur du jour le sait très bien. "Les premiers jours ont été intenses. Je vais lever le pied durant les deux prochaines étapes en montagne pour me requinquer."

De toutes façons, Jasper Philipsen n'a plus aucune pression pour le reste du Giro, son bilan est déjà réussi avec le maillot rose (une journée) et une victoire d'étape. "Je le connais, il en veut toujours plus. Il a une mentalité de gagnant. Il ne doit pas s'occuper des deux prochaines étapes, mais son Tour d'Italie n'est pas terminé", avertit Patrick Philipsen, son père.

TRAVAIL IMPECCABLE

L'équipe Continental Pro américaine a joué une partition parfaite tout au long de cette troisième étape. Pour le vainqueur, "il n'y a rien à redire. Tout était en place. Mes coéquipiers ont fait un boulot impeccable durant les dix derniers kilomètres pour m'emmener et me protéger. J'ai lancé à 200 mètres et je n'avais plus qu'à parachever le travail."

Même si les résultats de Jasper Philipsen laissent entrevoir une belle carrière professionnelle, le chemin à parcourir est encore long. "Il continue de progresser et d'apprendre. Samedi, il a fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme en voulant défendre son maillot rose. Il l'a payé cher dans la dernière bosse. Avec ses prestations, il sera sollicité, mais pourquoi ne pas encore le garder l'an prochain? Avec notre programme mixte, à savoir des épreuves Espoirs et Pros, il pourrait y trouver son compte. A lui de voir ce qu'il veut faire en 2019", conclut Koos Moerenhout.