Loïc Vliegen : « C’est à moi de prouver »
Loïc Vliegen est un homme nouveau. Après trois années à la BMC Racing Team, le Wallon a fait le choix de rejoindre Wanty-Gobert cet hiver. Dans la formation de deuxième division mondiale, il espère retrouver des responsabilités et l'adrénaline de jouer avec les costauds en fin de course, comme lors de ses années Espoirs. Le Wallon de 25 ans a fait le point avec DirectVelo à l'occasion de l'Etoile de Bessèges.
DirectVelo : Penses-tu être à un tournant dans ta carrière ?
Loïc Vliegen : J'avais plusieurs propositions pour 2019 et j'ai dû faire un choix. Je voulais me remettre vraiment dedans. J'ai quand même passé six ans chez BMC, dont trois ans et demi dans l'équipe professionnelle… J'ai acquis pas mal d'expérience là-bas et maintenant, je dois passer à autre-chose. Je voulais être dans une équipe où j'ai plus régulièrement la chance de jouer ma carte personnelle. En ce sens, Wanty était l'équipe idéale pour moi. J'ai fait mon choix et j'en suis très content. Bien sûr, il me faut le temps de prendre mes marques mais je retrouve des gens que je connais bien et ça m'aide. J'ai un super programme jusqu'aux Classiques. Tout est super.
Qu’espères-tu de ces premières épreuves de la saison ?
A Bessèges, la course est assez fermée, mais j'irai à Murcie et Almeria avec l'envie de tenter des choses. Puis il y aura le Tour d'Algarve, une course là aussi plus ouverte. J'ai hâte de faire ces courses-là, qui doivent m'amener à un bon niveau au week-end d'ouverture en Belgique.
Considères-tu arriver dans tes meilleures années ?
25 ans, c'est l'âge où ça commence vraiment. Mais bon, de 27 à 30 ans, c'est sans doute là que tu es le plus fort. Cela dit, à la réflexion, c'est sûr que ça commence à venir. Il est temps de montrer ce que je suis capable de faire en roulant pour moi et non plus pour des leaders. Quand tu travailles pour les autres, c'est très difficile de faire des résultats, forcément. Chez BMC, il y avait toujours un gros leader pour qui travailler. Maintenant, c'est à moi de prouver.
« JE NE M’EN RENDAIS SANS DOUTE PAS ASSEZ COMPTE »
Penses-tu avoir trop attendu ?
Oui et non. J'ai continué d'apprendre des choses ces derniers mois. C'est bien aussi d'avoir côtoyé les plus grands pour apprendre à leurs côtés. Ca me servira toujours pour le futur. Je ne regrette pas d'avoir passé toutes ces années chez BMC. J'ai découvert un autre vélo là-bas et j'ai pu faire mes gammes partout, en découvrant même les Grands Tours.
Dans les catégories de jeunes, tu faisais partie des grands espoirs du pays. Espérais-tu que les choses aillent un peu plus vite pour toi par la suite ?
Quand on m'a proposé d'aller chez BMC, ça me faisait forcément rêver car c'était l'une des plus grandes équipes au Monde. Avec le recul, je me dis que je suis passé d'une situation où je jouais souvent la victoire, chez les Espoirs, à un statut de simple équipier. Quand tu es un bon Espoir et que tu passes chez les pros, c'est bien d'avoir sa chance pour garder ses automatismes et la possibilité de jouer des victoires. Dans tous les cas, c'est normal d'aller aider tes leaders, et quand tu sors des Espoirs, tu ne vas pas aller jouer la victoire sur Liège-Bastogne-Liège, mais c'est bien de trouver un compromis.
Et tu n'avais pas anticipé cette situation ?
Je ne m'en rendais sans doute pas assez compte. Je n'avais pas vécu dans le monde pro... Quand tu te retrouves avec des coureurs qui peuvent gagner toutes les courses, tu n'as pas d'autre choix que de travailler, et les directeurs sportifs n'ont pas d'autre choix que de faire rouler tout le reste de l'équipe pour eux. Avec le recul, je me dis quand même que pour un néo-pro, c'est bien d'avoir sa chance, sur certaines courses, d'avoir le sentiment de jouer quelque chose, d’avoir cet acide lactique qui te brûle dans les derniers kilomètres. Ces dernières années, je n'ai pas connu ça car en fin de course car j'avais déjà terminé mon travail. Je vais devoir retravailler ces qualités-là chez Wanty.