À l'arrivée du Grand Prix André Noyelle (Coupe des Nations Juniors), Julien Thollet était remonté comme rarement. La raison de sa colère ? Le comportement de ses coureurs. Surreprésentés à l'avant, les Juniors français se sont sabordés. ''J'attends des explications'', lâchait, excédé, le sélectionneur français au moment de faire le bilan. Pire, aucun des cinq tricolores présents à l'avant, dans un groupe d'une trentaine d'unités, n'a réussi à se hisser dans le Top 15 de l'épreuve, alors que la situation semblait quasi idéale 25 kilomètres plus tôt (voir classement). De quoi fortement agacer Julien Thollet, qui a exprimé sa déception et sa frustration auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton sentiment suite à ce scénario ?
Julien Thollet : Les sentiments qui prédominent sont la déception et la colère. Il y avait trente-trois coureurs à l'avant, dans une portion de course très difficile. Parmi ces trente-trois coureurs, on en avait cinq. On était surreprésentés. Notre sixième homme a été éliminé suite à un problème mécanique. Dans le meilleur des cas, on pouvait imaginer en avoir six dans le groupe de tête. Enfin, on en avait donc déjà cinq devant. À 25 kilomètres de l'arrivée, c'était parfait. Le coup était bien joué. 

La course vous a ensuite échappé...
J'ai conscience que l'Anglais (Lewis Askey) et l'Américain (Quinn Simmons) étaient très forts quand ils sont sortis. Mais à cinq derrière, à un moment donné, on doit prendre nos responsabilités et supporter le poids de la course. Même si on avait deux coureurs très forts devant, il fallait faire quelque chose. J'ai vu des coureurs passifs. Le temps de remonter la file des voitures et de faire des écarts, on était à six kilomètres de l'arrivée. Je leur ai dit ma façon de voir les choses, mais c'était trop tard. On rentrait, vent de dos, à 60 kilomètres à l'heure avec un braquet limité à 52x14... C'était impossible d'inverser la tendance. 

« S'ILS NE SONT PAS CAPABLES DE COURIR COLLECTIVEMENT... »

Tu as l'air très énervé...
Je suis en colère par rapport au comportement qu'ils ont pu avoir. S'ils ne sont pas capables de courir collectivement... Ce n'est pas ma façon de voir le vélo. On sait que c'est un sport individuel où le collectif peut peser lourd sur la course. Ça ne leur arrivera pas souvent d'être cinq sur trente-trois à l'avant dans une course de ce niveau-là. Même dans leur carrière future, ça ne leur arrivera pas souvent. Les coureurs qui sont sortis, c'était des favoris que l'on avait pointés au briefing. L'Anglais (Lewis Askey) avait gagné Paris-Roubaix l'an passé. L'Américain (Quinn Simmons) avait fait podium ici, sur le GP André Noyelle. 

Que reproches-tu à tes coureurs ? Leur attentisme ?
Je ne leur reproche pas de ne pas être partis avec les deux hommes de tête, parce qu'au moment où ça s'est fait, c'était peut-être très dur. Mais à un moment, à deux contre quatre ou deux contre cinq, si l'on ne peut pas lutter sur un parcours vallonné, escarpé et venteux, on va se poser des questions. Ils ne l'ont même pas tenté, donc on ne le saura jamais. Ils ont été très passifs et ils ont subi le final. On est punis par le résultat. C'est un zéro pointé et une grosse déception. J'attends des explications de leur part.