Thomas Denis a perdu le goût et l'odorat mais pas l'envie
Thomas Denis s'est rappelé au bon souvenir des longues chevauchées. Échappé sur les routes de la première étape du Triptyque des Monts et Châteaux (2.2), le sociétaire du Vendée U a eu le loisir d'avaler de nombreux kilomètres en tête de course. Et cette journée passée à l'avant n'a rien d'anodine pour un coureur qui revient de loin après sa terrible chute survenue sur le Tour de l'Avenir 2018 (lire ici). ''J'ai eu une double fracture occipitale à la tête et trois hémorragies au cerveau. Du coup, ça fait drôle et peur. Je n'ai pas de souvenir de la chute, mais depuis, j'ai perdu le goût et l'odorat. Ça laisse des séquelles'', explique-t-il à DirectVelo.
Pour parvenir à retrouver son meilleur niveau, Thomas Denis a connu une rééducation qui s'est apparentée à une longue traversée du désert. Pendant plusieurs semaines, il a erré à la recherche du temps perdu et de ses sensations. ''C'est déjà bien revenu. J'ai repris le vélo très tôt, dès octobre. Mais je suis vraiment reparti de zéro. Pour avoir un niveau potable et même pour rouler avec les copains, c'était compliqué. Heureusement, depuis le début de la saison, ça va plutôt bien'', apprécie-t-il.
« LE COUTEAU ENTRE LES DENTS »
Dans ces conditions, Thomas Denis a apprécié passer la journée à l'avant en Belgique. En dépit d'un crédit de près de six minutes d'avance accordé par le peloton, cette échappée en compagnie de Liam Slock (GM Recycling) et de James Fouché (Team Wiggins-Le Col) ne s'est pas avérée être un long fleuve tranquille. ''Avec le vent de face, les relais revenaient très souvent. A cinq ou six, je pense que ça aurait été jouable, même si le peloton ne nous aurait pas forcément laissé autant d'avance. Là, c'était compliqué à trois. On y a laissé pas mal de plumes''. Au final, le coureur originaire de Bignan (Morbihan) n'a jamais réellement pensé à la victoire (voir classement). ''Le mec de la Wiggins y a plus cru que nous. Nous, on était un peu juste. Il nous mettait vraiment mal'', souffle-t-il.
Le bilan de la journée est malgré tout positif pour le Breton, qui a pu se rassurer quant à sa condition physique et sa rééducation. Il a pu accumuler de la confiance. ''Ça fait quelques semaines que je suis en galère, donc j'avais besoin de me rassurer au niveau de mes sensations. Prendre une échappée, ça faisait partie des petits objectifs atteignables que je me fixais''. Sur la deuxième étape de ce Tryptique des Monts et Châteaux, un contre-la-montre individuel, ils ne seront que quatre du Vendée U à prendre place sur la rampe de départ. Pourtant, aucun abandon n'a été à déplorer pendant cette première journée. ''L'équipe est sur trois fronts. Il y a aussi le Tour du Maroc et la manche de Coupe de France DN1. Il y a également des blessés. On se retrouve à quatre, mais avec la même envie de briller et d'accrocher des résultats. Il ne faut pas se dire que ça part mal parce que l'on est que quatre. Il faut avoir le couteau entre les dents'', conclut-il.