Paris-Roubaix Espoirs : Hors-délais, il termine en hypoglycémie

Crédit photo Coraline Lemonnier

Crédit photo Coraline Lemonnier

42 minutes et quatre secondes après le vainqueur Thomas Pidcock, Loïs Dufaux passe enfin la ligne en compagnie de Baptiste Gourguechon alors que les commissaires commençaient à ranger leurs affaires. Le coureur suisse, hors-délai, a livré une bataille contre les pavés, mais surtout contre lui-même dans les 80 derniers kilomètres de Paris-Roubaix Espoirs. En hypoglycémie, le sociétaire de Akros-Thömus a terminé au courage. "La tête était là et je ne voulais pas abandonner", déclare-t-il à DirectVelo.

UN GEL POUR LES 80 DERNIERS KILOMETRES

La chaleur et le rythme rapide dans les cinq premiers secteurs pavés ont fait en sorte que l'Espoir 3 s'est vite retrouvé derrière. "Je ne pensais pas pouvoir finir et être arrêté. Un groupe de lâchés s'est formé dans la phase de transition vers le sixième tronçon pavé. Nous avons retrouvé un meilleur rythme quand nous avons recommencé les pavés." Le tout évidemment à un échelon lointain de la course. Dès lors, pour le ravitaillement, il ne pouvait compter que sur l'assistance d'un véhicule neutre. "Heureusement qu'elle était là car je perdais souvent mes gourdes dans les pavés."

Si l'approvisioinnement en eau ne posait pas de réel problème, l'apport en sucres s'est limité à un gel pour les 80 derniers kilomètres. "C'était bien trop peu, je le concède et en plus, j'avais les poches plus que pleines, mais les deux barres que j'ai prises dans la première partie de course, ne sont pas bien passées et j'avais mal au ventre. Du coup, je ne pouvais rien avaler. La douleur s'est transformée en hypoglycémie. Heureusement que j'arrivais à boire, mais je pense que je n'ai pas bu assez par rapport à ce qu'il fallait", regrette-t-il.

DES NAUSÉES SOUS LA DOUCHE

C'est donc "au caractère" que le citoyen de Montreux a roulé les deux dernières heures. "Je me fais distancer de mon groupe dans le secteur de Hem. L'arrivée sur le vélodrome était une délivrance. J'ai puisé au fond de moi." Malade la semaine d'avant lors d'A Travers Les Hauts de France, le coureur de 20 ans a tenu à rallier l'arrivée. "Je voulais aller au bout pour me dire que la reconnaissance n'avait pas servi à rien et pour savoir ce que cela fait de rentrer dans ce vélodrome si mythique."

Une fois l'adrénaline du vélodrome passée, le corps a lâché au moment de la douche. "J'ai eu des nausées. J'ai dû m'asseoir. Je n'avais plus de force. Une dame de la Croix Rouge m'a pris la tension. Elle m'a dit que j'avais souffert d'une hypoglycémie et qu'il fallait boire du coca et manger. Ce que j'ai fait mais j'ai mis du temps à me sentir mieux."

BEAUCOUP DE PLAISIR MALGRÉ TOUT

Repousser ses limites valait-il le coup ? "Absolument mais je n'ai jamais autant souffert sur le vélo", affirme-t-il. Malgré cette mésaventure, le Suisse a aimé son premier Paris-Roubaix. "J'ai quand même pris beaucoup de plaisir, surtout avec des bonnes sensations. Au début, j'étais mal. Mais dans le secteur 13, j'ai roulé un peu plus fort et je me sentais bien. Le feeling dans les virages était bon. La sortie du Carrefour de l'Arbre et l'entrée dans le vélodrome resteront des souvenirs agréables. Rouler sur ces routes, c'est que du bonheur même quand les jambes ne répondent pas. Nous ne pouvons nous plaindre. Nous sommes des privilégiés de pouvoir rouler cette course", termine-t-il.

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