C’est ce qui s’appelle soigner son retour. Absent des compétitions durant plusieurs mois suite à une lourde chute lors de Paris-Roubaix Juniors, Axel Laurance a retrouvé le bonheur de courir en peloton le week-end dernier, à l’occasion du Championnat de Bretagne. Et contre toutes attentes, y compris les siennes, le sociétaire de l’AC Lanester 56 et de la Van Rysel-AG2R La Mondiale s’est imposé (voir classement). L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec un coureur qui pourrait bien être l’une des attractions de la fin de saison du côté des Juniors.

DirectVelo : Gagner le jour de son retour de blessure, ce n’est pas courant !
Axel Laurance : Je ne m’y attendais pas du tout. Quand on revient de blessure, on a forcément plein d’incertitudes. Au départ, je me suis dit que j’allais simplement faire ce que je pouvais. Mais au fil de la course, j’ai senti que j’étais vraiment bien.

Cerise sur le gâteau, tu ne gagnes pas n’importe où !
C’est un Championnat de Bretagne, alors c’est particulier, et il y avait du niveau. J’ai fait une course parfaite, sans produire aucun effort inutile. Je pensais être dans le dur après 80 bornes mais finalement, j’étais peut-être le plus frais dans le final. C’est ma première victoire sur un Championnat. Jusqu’à présent, ça a toujours été compliqué, notamment en Cadets, à cause du marquage. On laissait tout le temps quelqu’un de moins dangereux filer vers la victoire. C’est un beau titre, ça fait plaisir. 

Revenons sur ces derniers mois. Comment as-tu vécu la période qui a suivie ta lourde chute à l’occasion de Paris-Roubaix ?
Je savais que ça n’allait pas se faire rapidement. Déjà, quand tu es quatre semaines dans le plâtre… Ces quatre semaines-là étaient les plus longues, car je ne pouvais pas faire grand-chose. Mais une fois que j’ai pu enlever le plâtre et que j’ai repris l’entraînement, tout s’est enchaîné assez vite. J’avais repris l’entraînement début juin et c’était déjà une petite victoire.

« CES TROIS MOIS M’ONT PERMIS DE ME RECENTRER SUR L’ESSENTIEL »

Tu as également pu te consacrer pleinement à tes études durant cette période…
J’ai obtenu un Bac STMG. Une fois à la rentrée, je ne pense pas poursuivre mes études, j’en ai un peu marre. J’aimerais me consacrer au vélo en grande partie. Par contre, je vais bosser à Decathlon, quinze heures par semaine.

Sur cette fin de saison, tu auras sûrement plus de fraîcheur que la plupart de tes adversaires. Ce devrait être un avantage intéressant ?
Ce sera le point positif et un atout, oui. Je n’ai que huit jours de course au compteur pour le moment, ce n’est pas beaucoup. Mentalement aussi, je me sens bien. Après ce qu’il m’est arrivé, j’ai envie de gagner, j’ai plus envie qu’avant. J’ai la rage. Tout ça m’aide à me faire encore plus mal à l’entraînement. Au final, ces trois mois m’ont permis de me recentrer sur l’essentiel et de prendre en maturité. Ma vision de la course a changé. Sur le Championnat, j’étais plus serein, plus calme. J’apprends à relativiser, à me mettre moins de pression. Tout cela m’a permis de progresser. 

Te voilà donc parmi les prétendants aux plus grands succès en cette fin de saison, y compris lors du prochain Championnat de France !
Je vais essayer d’y marcher, je pense que c’est possible. Je n’aurai pas de pression. De toute façon, quand on n’a pas couru pendant trois mois, toutes les courses sont bonnes à prendre. Je n’aurai pas d’objectif particulier, si ce n’est de me faire plaisir et de me donner à fond. Le reste suivra. Dans tous les cas, je ne pouvais déjà pas espérer un meilleur retour.