Victor Campenaerts a pris tous les risques
Le mauvais sort s'est abattu sur Victor Campenaerts. Alors qu’il visait le maillot arc-en-ciel au cours du Championnat du Monde Élites du contre-la-montre, le Belge a vu ses espoirs s’envoler. Victime d’une chute, puis d’un bris de dérailleur, le double champion d’Europe de la discipline a finalement dû se contenter d’une anonyme 11e place (voir classement), loin de ses ambitions. Médaillé de bronze de l’épreuve en 2018 et recordman du monde de l’heure, l’habituel sociétaire de la Lotto-Soudal s’est livré à DirectVelo.
DirectVelo : Tu as joué de malchance avec une chute et un changement de vélo...
Victor Campenaerts : Quand on tombe au cours d’un contre-la-montre, c'est surtout à cause d'une erreur que l'on commet. Je suis tombé parce que je voulais devenir Champion du Monde. J’ai pris tous les risques. C'est un peu comparable à la chute de Wout Van Aert sur le Tour. On veut gagner du temps partout. C'est dommage parce que j'étais en lutte pour la deuxième place.
« CELA NE S’EST PAS PASSÉ COMME VOULU »
Quelle a été ta réaction quand Rohan Dennis est revenu sur toi ?
Rohan Dennis était vraiment au-dessus du lot. Après ma chute, il m'a dépassé comme un train à vapeur. J'ai alors changé mon point de vue. Je ne devais plus me battre pour chaque seconde. Mon dérailleur s'est bloqué et je me suis dit "pas de problème". J'ai préparé ce Championnat depuis longtemps, mais cela ne s'est pas passé comme voulu. J'avais pourtant reconnu tous les virages ainsi que le dénivelé de chaque petite portion.
Cela confirme que tu fais partie des meilleurs mondiaux ?
C'est amusant, je me rappelle d'un article quand je roulais chez Topsport Vlaanderen. Walter Planckaert commentait alors les qualités de chacun de ses coureurs. Il était écrit "Campenaerts, bon coureur de contre-la-montre, mais ne fera jamais de Top 10 sur un Championnat du monde." Je montre maintenant que son commentaire était risible.
« JE FAIS PARTIE DE CE TOP 8 MONDIAL »
Une place dans les huit premiers t’assurait une place pour les Jeux Olympiques...
Je fais partie de ce Top 8 mondial. J'étais d'ailleurs dans les huit premiers lors des deux temps intermédiaires. Je pense que les gens comprennent que je suis une garantie de résultat aux Jeux Olympiques, du moins d'un diplôme olympique.
Que penses-tu de la médaille d’argent de Remco Evenepoel, ton coéquipier en équipe nationale ?
C'est amusant que l'on parle d'un coureur de 19 ans qui est très fort. S’il avait 35 ou 36 ans et qu’il roulait aussi bien, il serait quand même aussi fort (sourires). Il est simplement fantastique. Je pense que sa prestation n'est pas tellement inattendue. Je suis encore plus impressionné par le super temps de Rohan Dennis.