Steven Henry : « On nous a enterrés »

Crédit photo DirectVelo.com

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L'équipe de France de poursuite par équipes n'est pas morte, elle tourne encore. "On nous a enterrés, nous n'avons plus rien à perdre", lance Steven Henry à DirectVelo. Avant les Championnats d'Europe d'Apeldoorn (16-20 octobre), la France est 13e chez les Hommes et 9e chez les Femmes, au classement pour la qualification olympique, alors que les huit premiers iront à Tokyo. Après trois stages sur piste, et avant les 3 Jours d'Aigle (3-5 octobre) où Benjamin Thomas, Morgan Kneisky et d'autres sélectionnés (1) peaufineront leur condition dans les courses en peloton. L'entraîneur national rappelle pour DirectVelo les enjeux et les objectifs de l'équipe de France au Championnat d'Europe.

DirectVelo : Vous avez enchaîné les stages au mois de septembre. Quel était leur programme ?
Steven Henry : Nous avons eu deux stages début septembre (voir ici) pour reprendre les automatismes tout en nous adaptant à l'activité route des coureurs. Benjamin Thomas était absent car il était à la Vuelta. Nous avons aussi fait du travail spécifique pour l'Américaine. La semaine dernière, le stage servait de sélection pour la poursuite par équipes chez les hommes. Chez les filles, le collectif était déjà resserré (voir la sélection).

NOUVEAU PLAN DE RELAIS

Pour l'instant, les équipes de poursuites ne sont pas qualifiées pour Tokyo. Est-ce que l'objectif du Championnat d'Europe est de devancer les nations concurrentes ?
L'an dernier, nous nous sommes trop pris la tête sur les points en fonction des places. Nous nous concentrerons sur nos points. Chez les hommes, on nous a déjà enterrés, nous n'avons plus rien à perdre. Nous voulons retrouver notre niveau réel. En 2016, quand nous sommes Champions d'Europe, personne ne nous regardait, nous ne faisions pas partie des meilleures nations.

Quel sera l'objectif alors ?
L'objectif sera chronométrique. Chez les hommes, le but est de battre le record de France (3'55"531). On doit pouvoir tourner autour des 3'53". Pour les filles, on espère redescendre sous les 4'20" (Au Championnat d'Europe Espoirs à Gand, en juillet, l'équipe de France a signé deux fois un temps de 4'19"). Pendant les stages nous avons travaillé un nouveau plan de relais chez les garçons, en reprenant celui des filles à Gand et des Juniors. Chaque coureur fera deux relais.

MARIE LE NET EN PHASE DE REPRISE

Chez les filles, Laurie Berthon a annoncé sa retraite, Marie Le Net a connu un passage à vide en août (lire ici). Quelles sont les conséquences pour l'équipe ?
Avec Laurie, on se projetait sur une olympiade. Son arrêt n'était pas prévu mais des opportunités se sont présentées pour sa reconversion. Elle est revenue nous voir en stage, elle n'a pas coupé les ponts. D'ailleurs elle organise un gala mi-novembre au vélodrome. Nous acceptons son choix, comme on l'a fait avec Elize Delzenne. La plus vieille, maintenant, c'est Coralie qui n'a que 27 ans, les autres sont toutes Espoirs.
Avec Marie, nous sommes en phase de reprise. Nous posons les bases pour ne pas retomber dans ce qu'elle a pu vivre en juillet. Elle reprend à son rythme.

Pour les courses en peloton, quelles seront les ambitions ?
Pour l'Omnium et l'Américaine, l'élément central sera Benjamin Thomas. Pour les autres épreuves, ça va pas mal tourner. Bryan Coquard va disputer le scratch et l'élimination. C'est d'ailleurs lui qui fut le premier Champion d'Europe de l'élimination en 2015. Bryan vient aussi en vue des Coupes du Monde suivantes.

« DONAVAN GRONDIN LIBÉRÉ POUR L'EQUIPE DE FRANCE »

Benjamin Thomas n'a fait aucun des stages avec vous...
Il était à la Vuelta puis au Championnat du Monde. Benjamin a fait son rappel piste cet été en Italie et il a un vélo chez lui pour s'entraîner. On a suivi le même programme que l'an dernier avec un retour aux 3 Jours d'Aigle. Je pense qu'il sera peut-être plus opérationnel dans les deux premières manches de la Coupe du Monde (Minsk 1-3 novembre, et Glasgow 8-10 novembre). L'an dernier, à la même époque, il marchait très fort à Milton.

Est-ce que l'équipe de France se déplacera sur les six manches de Coupe du Monde ?
Nous en disputerons au moins quatre.

Donavan a signé un contrat pro chez Arkéa-Samsic. Qu'est-ce que ça va changer pour son activité sur la piste ?
Pour son profil de coureur en peloton, c'est un avantage. Dans son contrat, il est écrit noir sur blanc qu'il sera libéré pour les activités piste. La grande avancée, c'est qu'il est libéré pour l'équipe de France piste, mais toujours en partenariat avec son équipe.

(1) Victoire Berteau, Clara Copponi, Coralie Demay, Marie Le Net, Donavan Grondin et Valentin Tabellion complètent la sélection.

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