François Trarieux était présent à Troyes, ce samedi, pour le cyclo-cross UCI du même nom. Mieux, le sélectionneur national a passé sa semaine dans l'Aube, à l'occasion du stage regroupant les meilleurs Juniors du pays. Pour DirectVelo, il fait le point, à la veille d'annoncer sa sélection Juniors pour les Mondiaux d'Ostende (30-31 janvier). 

DirectVelo : Comment s'est déroulé ce stage ? 
François Trarieux : Nous avons réuni les coureurs à partir de dimanche soir, ce qui me permettait de revenir de la Coupe du Monde à Termonde (Belgique). Au total, il y avait 14 garçons, et 4 filles. À Ostende, il y aura plusieurs parties physiques, à pied dans le sable, donc c'était important pour moi de voir ceux qui savent courir vite avec un vélo. C'est pour cela que la première journée a été consacrée à des évaluations de course à pied, avec un test VMA le matin, puis une séquence foncière. Les séances de mardi et jeudi étaient celles des simulations de course, avec trois runs de 15 minutes, et le vendredi était réservé au déblocage physique en vue de la course de Troyes. Et histoire de fêter la nouvelle année, nous avons aussi fait un petit footing à minuit le soir du Nouvel An !

Tu as ainsi pu constater les qualités et les défauts de chacun...
C'est vrai que ce stage a aussi permis de faire un travail d'évaluation. Bon, j'avais déjà vu certains coureurs sur les compétitions nationales l'hiver dernier ou sur les épreuves internationales cette année, donc j'avais déjà une première vision sur le groupe. L'idée était quand même de mettre les coureurs en concurrence, pour voir ceux qui se dégageaient mentalement et physiquement. Pour les filles, l'objectif était aussi de travailler l'aspect technique, et de refaire des efforts de type compétition. Je suis satisfait de voir que Line (Burquier, 2e chez les femmes, NDLR) termine devant Zoé Backstedt ou Marie Schreiber, alors qu'elle était à deux minutes à Tabor. Mentalement, c'est toujours bien de montrer qu'on est là, sachant que l'objectif est d'être performant dans moins d'un mois aux Mondiaux. Il y a encore du boulot, et c'est pour cela qu'à partir de dimanche prochain (le 10 janvier), nous serons de nouveau en stage pour une semaine à Saint-Jean-de-Monts (Vendée), pour nous préparer spécifiquement sur un parcours similaire à celui du Mondial. Avec, cette fois-ci, la sélection définitive. 

« CE SERA LA GÉNÉRATION QUI REPRÉSENTERA LE PAYS LORS DU MONDIAL 2025 »

Justement, quel bilan tires-tu des performances des Juniors sur la course de ce week-end ?
Chez les filles, Line Burquier prouve qu'elle sera dans le jeu pour le titre sur le Mondial. Les trois autres Juniors 1 étaient là pour prendre de l'expérience pour l'hiver prochain, même s'il va falloir beaucoup bosser pour revenir au niveau d'une Zoé Backstedt, qui est aussi J1 et qui a déjà un coup d'avance. Concernant les garçons, j'espère que ce sera la dernière fois que je serai obligé de passer par un stage pour faire ma sélection, mais je pense qu'ils en tireront un bénéfice pour la suite de leur carrière. Mais je ne vais pas m'appuyer que sur les résultats de la course pour faire ma sélection, mais aussi sur l'ensemble de la semaine. Ce sera à moi et à mes adjoints de faire le tri, et de sortir la sélection la plus claire et équilibrée possible, en prenant en compte que certains coureurs se sont donnés toute la semaine, et n'ont pas tous récupéré de la même manière. Certains sont dans la balance, il y aura forcément des heureux et des déçus. Ça fait partie d'une carrière de coureur. Il faut savoir l'accepter, et progresser pour la suite.

Selon toi, qu'est ce que ce stage a pu apporter à ces jeunes coureurs ?
Je crois que ça a été une véritable chance pour eux. Ils ont eu l'occasion de pouvoir faire du cyclo-cross pendant une semaine complète, de voir leur niveau, et de vivre une expérience particulière en célébrant le Nouvel An sous les couleurs de l'Équipe de France. Ils ont également pu compter sur les conseils d'Arnaud Jouffroy, qui a été champion du Monde chez les Jeunes, et sur ceux d'Adrie van der Poel, qui est venu nous voir vendredi après-midi. Outre Eric Salvetat qui m'accompagne pendant la saison, Julien Thollet (sélectionneur des Juniors sur la route) était avec nous pendant trois jours. Il était là pour faire les évaluations avec nous et des entretiens. Il a également parlé de l'importance d’avoir un calendrier sur route structuré. Je suis content pour cette génération. Ce sera celle qui représentera la France en 2025 lors du Championnat du Monde à domicile (à Liévin, NDLR) pour la première fois depuis 21 ans. D'une certaine manière, ce sera un peu nos JO à nous. Ça a également été l'occasion de faire la transition avec toute cette période du Covid.

Avant le Mondial, il y a aussi la manche de Coupe du Monde à Overijse (24 janvier). Les Juniors pourront-ils participer ?
Pour l'instant, c'est maintenu. Mais, évidemment, nous ne sommes pas à l'abri d'une annulation, et ça vaut aussi pour le Mondial. J'ai bien averti les jeunes. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Ils auront fait ce stage, et je suis content qu'ils aient pu trouver du plaisir. Là-dessus, l'objectif est atteint.