Evita Muzic, l’année d’après
L'année 2021 doit être celle de la confirmation pour Evita Muzic. Après s’être brillamment imposée sur l’ultime étape du Tour d’Italie l’an passé, récompense d’une saison complète et pleine de promesses pour l’avenir, la Franc-Comtoise compte bien passer un palier supplémentaire au cours de cette nouvelle saison, tant en ce qui concerne sa quête de résultats personnels que dans un rôle d’équipière de luxe, notamment autour de la grande leader de l’équipe, la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig. Et c’est sur les routes des Strade Bianche, ce samedi, que la sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope va retrouver la compétition. “C’est vraiment particulier de reprendre sur ce qui est, selon moi, la course la plus dure de l’année. Il faudra être super bien pour espérer faire quelque chose. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je me sentais plutôt bien à l’entraînement mais je n’aurai de réponse qu’une fois en course”.
Pour éviter les trop nombreuses sorties sous un temps particulièrement froid voire glacial, avec parfois même de la neige, la Jurassienne a multiplié les stages dans le quart sud-est du pays ces dernières semaines : à la Londe-les-Maures puis à Saint-Paul-en-Forêt, dans le Var, avec entre temps des sorties dans les Alpes-Maritimes également, en compagnie de sa coéquipière provençale Jade Wiel, autour de Vallauris. Pour un total de trois stages, donc. “J’ai essayé de changer ma préparation pour arriver un peu plus en forme dès les premières courses, moi qui suis généralement plutôt diesel, même si je suis jeune”, sourit celle qui aurait souhaité, dans l’idéal, reprendre sa saison en Belgique. “La plupart des favorites de ces Strade Bianche ont déjà pu se tester sur le Nieuwsblad, mais ça ne fera peut-être pas une énorme différence non plus”. Le staff de la WorldTeam française a jugé plus sage de lui éviter de se frotter aux pavés belges et de se coltiner un déplacement entre la Belgique et l’Italie. “Pour compenser, j’ai fait une grosse séance de derrière scooter avec le père de mon copain”. Au programme de la journée : 160 kilomètres en cinq heures, avec trois premières heures sur du travail d’intensité, et un enchaînement de bosses, puis deux dernières heures derrière scooter, donc. “J’essaie de le faire de plus en plus souvent, quand c’est possible. C’est l’occasion de prendre de la caisse, comme j’ai encore ce déficit sur le plat, quand il faut mettre du braquet. Je dois passer par là pour devenir plus complète”.
DES AIRS DE CYCLO-CROSS
Pour sa rentrée des classes, en Italie, Evita Muzic va immédiatement retrouver ce fameux rôle d’équipière dite de luxe pour Cecilie Uttrup Ludwig, 7e sur cette même épreuve l’an passé et candidate à la victoire. “Ce ne sera pas un objectif personnel. J’ai envie d’accompagner Cecilie le plus loin possible, pourquoi pas en prenant un coup d’avance. Cecilie a de grandes ambitions. C’est une course qui lui convient parfaitement, c’est taillé pour elle. J’adore moi-même cette course et je sais que je vais m’y surpasser. Quand tu aimes une course en particulier, que tu ressens une certaine excitation en arrivant sur place, tu vas forcément donner le meilleur de toi-même”, se réjouit d'avance l’athlète de 21 ans, laquelle retrouve sur cette course d’un jour si spéciale des similitudes avec sa première discipline de coeur : “j’adore ces chemins, ça me rappelle le cyclo-cross, même si ce ne sont pas vraiment les mêmes conditions. Surtout cette année ! J’ai l’impression que le parcours est plus propre. Les chemins ont été balayés, c’est limite trop propre”, rigole-t-elle auprès de DirectVelo au moment d’évoquer la reconnaissance effectuée en milieu de semaine. “Disons que c’est moins technique, notamment sur les deux derniers secteurs qui se prennent pleine balle alors qu’avant, j’ai le sentiment qu’il fallait faire preuve de technique. J’aurais aussi aimé qu’il pleuve pour que ça durcisse la course et que ça se rapproche un peu plus, là-aussi, des conditions du cyclo-cross. Mais ce n’est pas vraiment prévu… Tant pis”.
Même sans pluie, et avec des secteurs peut-être un poil moins sélectifs que par le passé, il y aura à n’en pas douter de quoi se faire mal tout au long des 136 kilomètres autour de Sienne. “Il n’y aura pas un mètre de plat, mis à part un peu au tout début. C’est super dur. Je m’attends une nouvelle fois à un écrémage par l’arrière jusqu’au principal chemin de terre, où ça devrait casser. Généralement, dans ce plus gros secteur, un groupe de costauds se détache, avant la longue partie asphaltée. Il ne faudra pas louper ce coup-là. Puis sur les derniers secteurs, ce sera tout simplement à la jambe. C’est dans cette partie-là que j’ai craqué les deux dernières années et je compte tenir plus longtemps cette fois”.