Au Pays basque, Evita Muzic retrouve des airs de Jura et oublie le Japon

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Rentrée très prometteuse pour Évita Muzic. Près d’un mois après ses péripéties survenues lors de Liège-Bastogne-Liège (lire ici), la Franc-comtoise a retrouvé la compétition ce week-end au Grand Prix d’Eibar, au Pays basque. Et elle s’est immédiatement illustrée en prenant place dans le Top 10 (voir classement). L’occasion de confirmer, en l’absence de la leader habituelle de l’équipe Cecilie Uttrup Ludwig, que l’ancienne Championne de France Espoirs est capable d’assumer ses responsabilités lorsqu’elle est projetée sur le devant de la scène. “Je n’étais pas leader unique mais nous étions deux filles protégées, avec Marta (Cavalli). Malheureusement, elle est tombée en cours de route et je me suis retrouvée seule dans le final. J’aurais préféré que l’on se retrouve à deux car on aurait pu manœuvrer différemment et peut-être essayer d’attaquer à tour de rôle. En étant seule, je me suis sentie un peu piégée et coincée”.

Doublement coincée, même, lorsqu’elle réalise que les derniers hectomètres sont en descente, avec plusieurs virages. “Le DS nous avait prévenues que ça se finissait en descente, mais je ne pensais pas que ce serait aussi tortueux”. Arrivée dans le groupe qui s’est joué la quatrième place, la jeune femme de 21 ans n’a pas pu remonter ses adversaires. Et lorsqu’elle a tenté de le faire, elle a failli se retrouver au sol. “Une fille dont je préfère taire le nom m’a serrée et j’ai dû piler. Derrière, c’était fini pour espérer remonter”, regrette-t-elle auprès de DirectVelo. D’autant qu’il pleuvait dans le final. “Franchement, ça n’a pas arrangé les choses !”, sourit-elle.

Qu’importe : ce Top 10, le premier de sa saison, conforte
Évita Muzic dans l’idée qu’elle peut réaliser une très belle fin de printemps. “C’est une période qu’on avait ciblée depuis le début de saison avec le staff. C’est la première fois que j’arrive à suivre les meilleures comme ça, même s’il y en avait trois encore au-dessus devant. C’est un résultat qui va me rassurer sur mes sensations et sur mes capacités. J’ai besoin de prendre confiance et je dois me dire que ma place peut être au milieu de ces filles-là”.

« JE M’Y ATTENDAIS MAIS C’EST QUAND MÊME UNE DÉCEPTION »

Cela tombe bien, la native de Lons-le-Saunier va prochainement avoir d’autres occasions de se le prouver, toujours sur les terres basques. Dès ce mardi, tout d’abord, à Durango, lors d’une nouvelle course d’un jour au profil escarpé. Puis ce week-end, lors du Tour de Burgos, course par étapes sur quatre jours qui intègre cette saison le calendrier WorldTour. Cette fois-ci, elle sera alignée au côté de Cecilie Uttrup Ludwig, ce qui ne doit pas l’empêcher d’être ambitieuse. Bien au contraire. “J’espère bien que l’on sera toutes les deux devant et que l’on en profitera”, assure celle qui retrouve, au Pays basque, des airs de Classiques ardennaises. “En plus, ça ressemble aussi un peu aux routes par chez moi, quand je suis à l’entraînement. Ce sont les mêmes types de bosses et les mêmes efforts. Le Pays basque m’a toujours plu pour ça”.  

Cet enchaînement d’épreuves est synonyme de bol d’air frais pour Évita Muzic, d’autant qu’en plus d’être en mesure de jouer sa propre carte et les premiers rôles, elle peut également évacuer la déception d’avoir récemment vu son rêve olympique s’envoler. Le sélectionneur national, Paul Brousse, a en effet préféré sélectionner une autre Franc-Comtoise en la personne de Juliette Labous (lire ici). “Je m’y attendais mais c’est quand même une déception. J’avais l’objectif d’aller aux Jeux et au fond de moi, il y avait cet espoir. En plus, le circuit correspondait vraiment à mes caractéristiques. Mais Juliette a marqué les esprits sur les Ardennaises et ça a sans doute fait pencher la balance”.

Le fait qu’il y n’ait qu’une seule place et que la fille sélectionnée soit retenue à la fois pour la course en ligne et pour le contre-la-montre n’a sans doute pas aidé la sociétaire de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope
. Lorsqu’Évita Muzic a reçu le coup de fil de Paul Brousse, elle était en stage en montagne, à Orcières Merlette (Hautes-Alpes). “Sur le coup, ça m’a mis un petit coup au moral mais bon… Il faut penser à la suite, surtout qu’à long terme, il y aura aussi les Jeux Olympiques à Paris en 2024. Mais le parcours ne me conviendra peut-être pas aussi bien que celui de Tokyo”. Mais pas question de ressasser plus longtemps pour la grimpeuse, prête à faire de belles choses dès ce mardi à Durango.

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