Miguel Angel Lopez réussit la répétition avant juillet
Le suspense a été tué bien vite sur les pentes du Mont Ventoux. À 12,5 kilomètres de l'arrivée, un coureur de la formation Movistar, très présente aux avant-postes, porte l’estocade dans le peloton. Il s’agit de sa recrue colombienne, Miguel Angel Lopez. « Superman » prend très vite son envol. Et personne ne le reverra jusqu’au sommet du Géant de Provence. "C’est d’abord beaucoup de joie, ça met en confiance, apprécie-t-il au micro de DirectVelo. C’est aussi une nouvelle victoire après celle au Tour d’Andalousie". Jamais inquiété, l’écart n’a fait que croître au fil des kilomètres. Jusqu'à 2’26’’ sur la ligne (voir classement), avec son dauphin Oscar Rodriguez (Astana-Premier Tech).
Si déjà l’année dernière l’organisation avait prévu une double ascension du Mont Ventoux, elle avait dû se contenter d’une première montée jusqu’au Chalet Reynard, puis d’une arrivée au Col des Tempêtes, en contrebas du sommet, en raison de travaux. Cette année, le tir a été corrigé puisque les coureurs ont franchi à deux reprises le sommet du Mont Ventoux, même si la première ascension n’a pas bouleversé la course. "C’était prévu au programme de venir ici. Ça faisait un peu long après le Dauphiné. Au final, on a voulu venir en nombre et en force parce qu’on sait qu’une étape du Tour est similaire à la course d’aujourd’hui (mardi)".
« UNE SORTE DE TRANQUILLITÉ ET DE CONFIANCE »
En effet, le Colombien n’a qu’une seule course à la bouche : le Tour de France. Cette double ascension du Ventoux sera également au programme de la Grande Boucle, même si l’arrivée sera jugée en descente, à Malaucène. "Il fallait venir et voir si les sensations étaient bonnes. Nous aurons besoin de ça pour l’étape du Tour. Si on a de la chance, notre corps se souviendra des sensations et la journée au Tour sera tout aussi bonne". Avec un avantage psychologique par rapport à d’autres adversaires, peut-être. "Je suis content parce que l’équipe a fait un travail merveilleux. Elle est récompensée par une victoire. C’est forcément bien pour notre groupe. On pourra aller au Tour de France avec une sorte de tranquillité et de confiance".
Le coureur de 27 ans décroche ainsi son troisième succès de la saison, après une étape et le classement général de la Ruta del Sol (2.Pro), en Andalousie. De quoi définitivement oublier sa blessure près de l’artère iliaque à la suite de sa chute sur le Giro 2020, et son début de saison tardif, fin avril, au Tour de Romandie. Il a même marqué l’histoire de son pays en devenant le premier Colombien à s’imposer au Mont Chauve. "Je ne me souviens pas vraiment des anciens champions dans l’histoire du cyclisme. Je n’ai pas vraiment les références. Je n’ai pas de cols favoris mais cette montée du Tour est mythique. C’est important de bien se comporter ici". Nouvelle bataille au Ventoux le 7 juillet, sur les routes du Tour de France.