Axel Mariault : « Je n’y croyais pas du tout »
Difficile de réaliser pour Axel Mariault. Le Bretillien a remporté, au terme d’un sprint à quatre, le Championnat de France Amateurs à Épinal, dans les Vosges (voir classement). Après avoir connu des moments de doute au cours de cette première partie de saison (lire ici), il offre un titre historique à l’UC Nantes Atlantique. Entretien pour DirectVelo.
DirectVelo : Tu es le nouveau Champion de France Amateurs !
Axel Mariault : Je crois que je ne réalise pas encore beaucoup. Être Champion de France, ça n’arrive pas tous les jours. Jusqu’à la fin, c’était compliqué d’y croire car je savais que Paul (Lapeira) va très vite au sprint. Je ne savais pas trop si je pouvais le battre. Je ne suis pas quelqu’un qui va très vite au sprint normalement mais sur des courses d’usure comme ça... J’ai tout donné et je ne me suis pas retourné jusqu’à la ligne.
« ON L’A TOUS DANS UN COIN DE NOTRE TÊTE »
Quelle était la stratégie de l’équipe ?
Nous n’étions plus beaucoup de l’équipe à l’avant dans les derniers tours. Normalement, c’est Louis Barré qui était le coureur le plus protégé de l’équipe aujourd’hui (samedi). Mais il m’a dit qu’il n’était pas très bien et qu’il avait mal au ventre alors j’ai essayé de rester au chaud. C’était une course d’usure. J’ai vu que Paul (Lapeira) et Louis (Richard) étaient très costauds. Il ne fallait pas les laisser sortir, je devais y aller. On a vite pris du champ mais c’est revenu très fort dans la bosse. Je ne pensais pas qu’on irait au bout, mais j’ai quand même essayé d’appuyer encore plus mes relais. Florent (Castellarnau) a fait beaucoup d’efforts aussi, c’était normal qu’il ne passe plus trop. On s’est un peu regardé mais globalement, on s’est quand même bien entendu, en sachant qu’il y avait un titre de Champion de France au bout. On a fini par comprendre que l’écart était suffisant pour se faire le sprint à quatre et ensuite, c’était à celui qui serait le plus frais.
Comment as-tu trouvé le parcours ?
Je pense que nous étions beaucoup à être assez surpris du circuit, avec une partie urbaine assez dangereuse. Il y avait beaucoup de relances, c’était assez casse-pattes, avec aussi une belle bosse. C’était assez dur, même si un circuit encore plus dur m’aurait avantagé davantage, mais je ne peux pas dire que ce n’était pas un circuit pour moi puisque j’ai gagné.
T’imaginais-tu pouvoir gagner ?
On l’a tous dans un coin de notre tête, on prend toujours le départ pour gagner. Inconsciemment, j’y pensais. Mais encore une fois, quand on s’est retrouvé à quatre devant, avec un mec très rapide comme Paul devant, je n’y croyais pas du tout.
« JE NE SUIS PAS FORCÉMENT QUELQU’UN DE TRÈS CONNU DANS LE MILIEU »
Que pensais-tu de ta saison jusque-là ?
J’avais bien débuté ma saison, à l’Essor basque puis sur plusieurs autres courses. J’ai eu un creux en mars-avril, ça n’allait pas trop mentalement. Puis j’ai gagné en 1ère catégorie au mois de mai (sur le Prix de Neufchâtel-en-Saosnois, NDLR), avant de faire 2e de la Durtorccha derrière Louis, justement, ça m’avait redonné confiance. Puis j’avais fait un bon week-end à la SportBreizh mais malgré ça, je pense qu’on ne peut pas s’imaginer devenir Champion de France…
Tu as fêté tes 23 ans il y a quelques semaines, c’est peut-être déjà le moment ou jamais pour passer pro à la suite de ce titre national !
Là, tout de suite, je n’y pense pas trop. Je n’ai pas d’agent, je ne suis pas quelqu’un de forcément très connu dans le milieu. Forcément, j’espère que ça va m’ouvrir quelques portes, je ne vais pas le cacher. Mais dans un premier temps, je vais déjà profiter de ce maillot avec l’équipe. Puis si au fil de la saison, des contacts s’amorcent, je ne vais pas les refuser.
Dans quelques jours, tu seras en bleu-blanc-rouge au départ des prochaines compétitions…
Je crois que je ne réalise pas, en fait. On ne s’imagine pas pouvoir faire ça un jour. Je vais sûrement réaliser un peu plus tard. Je pense à ma copine, à mes parents, à mon tonton… Ils étaient présents sur le circuit, ils ont fait le déplacement. C’est grâce à eux, tout ça. Je pense aussi à l’équipe… J’aurais trop de monde à remercier, Anthony (Ravard) aussi. Je ne suis pas grand alors parfois, j’avais peut-être du mal à me faire une place dans le peloton jusque-là. Peut-être qu’avec ce maillot, j’aurai un peu plus de respect de la part des autres. C’est la course de l’année que tout le monde souhaite gagner, mais il n’y en a qu’un qui peut le faire.