Le périple roumain de Tino Ourliac
Tino Ourliac a traversé l’Europe. Parti de chez lui à Vernet d’Ariège avec ses parents à 5h du matin le vendredi, il est arrivé en fin de journée à l’aéroport de Milan. Son avion a atterri à 22h40 à Timisoara en Roumanie. “Il a fallu qu’on récupère le véhicule de location et qu’on aille au logement. Je me suis couché à 1h40 et je me suis levé à 9h pour courir à 14h. Le cross n’était qu’à 25 minutes“, décrit à DirectVelo le sociétaire du Team Fima-Cyrpeo Alian.
« L’INCONNU EST EXCITANT »
L’Ariégeois de 18 ans a trouvé le circuit de Lunca Timisului plus long que les parcours en France. “Il faisait 3,1 km. Il y avait un brouillard monstre, on ne voyait pas à 200 mètres. Finalement, ça s’est levé à mi-course“. Il a pas mal échangé avec les coureurs et des gens de l’organisation. “Je me débrouille en anglais. J’ai notamment rencontré un Hongrois. Ils étaient étonnés de me voir là. Ils me demandaient d’où je venais“. Quatorze concurrents étaient au départ et il s’est imposé. “Ça s’est très bien passé. Ce n’était pas facile, il y avait quand même de la concurrence. L’inconnu est excitant, rien ne m’assurait la victoire. C’était un joli cyclo-cross“.
Son objectif principal était de récupérer des points UCI. “Forcément, ça m’a motivé. C’était aussi une opportunité de courir à l’étranger. J’étais déjà allé en Italie et en Espagne, j’ai découvert autre chose en Roumanie“. Sa décision d’aller là-bas a justement été prise le week-end précédent, quand il était en Espagne. “Mes parents et moi, on a vu qu’il y avait un cross en Roumanie. J’en ai parlé avec mon Team. Ils étaient d’accord. Je me suis alors inscrit sur le site de la Fédération roumaine“.
« ÉNERVANT D’ÊTRE TOUT LE TEMPS AUSSI LOIN »
La mission a été parfaitement accomplie puisqu’il a glané 80 points UCI. Au classement UCI, l'Espoir 1 est désormais 83e, soit le 3e Espoir français juste devant Ugo Ananie et Joris Delbove (et 9e en comptant les Elites). “Ça me garantit un placement nettement meilleur en grille sur la dernière Coupe de France à Troyes. À Quelneuc, je suis parti en 8e ligne avec les Espoirs et en 12e avec les Elites. À Pierric, je n’ai couru qu’avec les Espoirs et j’étais en 7e en ligne. C’est quand même énervant d’être tout le temps aussi loin. Ça me permettra de me jauger et de me mesurer aux autres“, avoue celui qui était donc absent lors de la dernière étape à Bagnoles-de-l’Orne.
Le lendemain de sa course, le dimanche, Tino Ourliac en a profité pour faire du tourisme dans les rues de Timisoara. “Ce jour-là, il y avait le championnat de Roumanie donc je ne pouvais pas y participer. Le centre-ville est très joli et j’ai pu goûter quelques spécialités locales au restaurant“. Le lundi, il reprenait l’avion pour retourner à Milan. Un long trajet l’attendait jusque vers Foix, où il est arrivé vers 3h30 du matin. “Le week-end prochain, je me rendrai moins loin, j’irai courir en régional à Béziers (Hérault) à côté de mon Team. Il faut récupérer du voyage“. Passé au CA Castelsarrasin lors de sa première année Junior sur route où il a côtoyé les futurs responsables du Team Fima-Cyrpeo Alain, Mathieu Gaye et Morgan Chedhomme, il a tout naturellement rejoint la structure héraultaise de cyclo-cross. “On s’est très bien entendus. Ça a été une grande joie qu’ils me recrutent. Je sais qu’ils sont de très bons conseils et qu’ils peuvent m’apporter beaucoup“. Présent cette saison sur le bitume chez Culture Vélo Look Racing Team U19, il découvrira l’an prochain les courses Elites à Pau Vélo 64. “En tant qu’Espoir 1, une N3 me suffit largement“, reconnaît le 6e d'une étape du Tour du Carmausin-Ségala.