Rémy Rochas, si précieux pour Benjamin Thomas
Alain Deloeuil l’avait annoncé après la troisième étape : “Rémy Rochas fait un travail d’équipier remarquable, il chatouille les pédales” (lire ici). Le grimpeur de poche n’a pas déçu son directeur sportif, ce samedi, à l’occasion de l’ascension du Mont Bouquet, dans le final de l’avant-dernière étape de l’Etoile de Bessèges (2.1). Il a en effet réalisé un travail capital pour son leader Benjamin Thomas, qui est parvenu à conserver sa tunique de leader pour une poignée de secondes (voir classements). “Si je garde le maillot, c’est vraiment grâce à lui”, lâchera d’ailleurs Benjamin Thomas auprès de DirectVelo alors que Rémy Rochas - à ses côtés au moment de se désaltérer juste après en avoir terminé - était en train de raconter la façon dont il s’est démené pour lui.
Bien sûr, il ne faut pas oublier le travail de l’ensemble du collectif nordiste, solide tout au long de la journée. Mais il est vrai que la performance de Rémy Rochas a marqué les esprits. “Ça fait vraiment plaisir. Je sens qu’en matière de sensations, j’aurais pu jouer la gagne de l’étape. J’ai pris en confiance depuis un moment, je me sentais très bien”. Après avoir été écarté de la course à la victoire finale dès le premier jour, il imaginait jouer sa carte sur cette avant-dernière étape. Mais la prise de pouvoir de Benjamin Thomas à Bessèges a modifié ses plans et c’est ainsi qu’il s’est transformé en équipier du luxe, en mettant de côté toute ambition personnelle. “On s’est retrouvé dès le pied avec Benjamin. On est resté ensemble et il préférait que je monte au tempo d’entrée”. Le natif de La Motte-Servolex s’est exécuté à la perfection. “J’ai fait au mieux. Le plus long, c’était d’abord d’attendre les attaques pour ensuite essayer de contrôler. On s’est bel et bien fait attaquer et là, j’ai essayé de le ramener. Benji était à sa limite alors on a géré au mieux. Il n’a pas complètement craqué… Je l’ai attendu dans les dernières minutes de course pour qu’on limite la casse. On garde sans doute le maillot grâce à ça”, lâche-t-il fièrement. “On a tout fait pour l’aider et je suis content que ça ait marché”.
LIVRÉ À LUI-MÊME POUR LA DERNIÈRE BATAILLE DE LA SEMAINE
Benjamin Thomas était reconnaissant envers le grimpeur en zone mixte. “Mes coéquipiers ont fait un travail exceptionnel, notamment Rémy Rochas”, a-t-il tenu à préciser. “Quand (Tobias) Johannessen a attaqué, je suis resté à mon train. Je me suis basé sur (Alberto) Bettiol pour ne pas exploser”, précise celui qui a coupé la ligne d’arrivée juste derrière l’Italien et devant son lieutenant - notre photo - pour finalement conserver son maillot corail.
Ce dimanche, sur le chrono entre Alès et le sommet de l’Ermitage, Benjamin Thomas ne pourra plus compter que sur lui-même. “Ce sera à moi de conserver le maillot. J’ai moins travaillé le contre-la-montre cet hiver mais c’est un chrono que je connais bien. Le maillot sur les épaules me donnera un petit plus, je l’espère. Le meilleur gagnera”. 2e de ce même contre-la-montre l’an passé, seulement devancé par Filippo Ganna (INEOS-Grenadiers), il aura une vraie chance de décrocher l'Étoile. Si tel est le cas, il pourra penser aux précieuses secondes que Rémy Rochas lui a permis d’arracher sur les pentes du Mont Bouquet. Ce qui en ferait un beau succès collectif de plus pour l’équipe Cofidis.