La réforme des Nationales présentée

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Marc Tilly, président de la commission route, a présenté le projet de réforme des N1, N2 et N3 aux clubs présents à la première manche de la Coupe de France N1 à Aix-en-Provence. Le but avoué de la FFC est de rééquilibrer la pyramide des trois divisions en introduisant le critère sportif pour que les clubs évoluent à leur niveau. "Nous n'avons rien à cacher de la réforme, nous sommes totalement transparents". Marc Tilly détaille pour DirectVelo les différents points de ce remodelage des trois niveaux. 

DirectVelo : Pourquoi une nouvelle réforme à partir de 2023 ?
Marc Tilly : La gestion du haut-niveau avec les trois Nationales a été mise en place pour trois ans en 2020. Nous nous devions de faire une proposition à la fin de 2022. Un groupe de travail piloté par Jo Burdin s'est réuni cinq fois en trois mois. Ce qui nous a dirigés dans ce travail, c'est de prendre en compte le niveau sportif des structures car aujourd'hui, c'est surtout le cahier des charges avec ses critères financiers et administratifs qui prime.

Quelle est la philosophie de cette réforme ?
Dans une équipe cycliste, l'équipe travaille pour la victoire d'un coureur. Le souci était de trouver des niveaux sportifs homogènes au sein de chaque niveau pour que l'équipe soit à son niveau. Nous restons donc avec trois niveaux qui permettent d'accompagner nos plus jeunes dans leur progression. Nous conservons aussi le critère financier pour être sûrs que la structure a les moyens d'encadrer les jeunes.

DES POURCENTAGES COMME POUR DES DÉLAIS D'ÉLIMINATION

Alors comment allez-vous délimiter les divisions ?
Pour départager les structures pour la saison 2023, nous allons nous baser sur le classement FFC dont les barèmes ont été modifiés pour revaloriser la victoire par rapport à la deuxième place. Pour chaque coureur, nous retenons ses quinze meilleurs résultats. Dans chaque équipe, nous calculons la moyenne de points des huit meilleurs coureurs. Dans chaque division, N1 et N2, nous établissons la moyenne des cinq premières équipes. Pour rechercher l'homogénéité, les équipes qui seront en N1 en 2023 seront celles dont la moyenne 2022 de leur huit meilleurs coureurs sera supérieure ou égale à 30% de la moyenne des cinq premières. Selon la simulation sur 2021, il fallait avoir une moyenne d'équipe de 3000 points pour rester en N1. Cinq clubs auraient été relégués en N2 sur les 27 titulaires du label N1. En N2, les 30% du Top 5 étaient à 600 pts (l'équipe la plus faible avait une moyenne de 60 pts, NDLR).

Et le classement de la Coupe de France ?
Les cinq premiers de la Coupe de France N1 et l'équipe première de la Coupe de France N2 obtiendront un billet qualificatif pour la N1 mais il faudra toujours valider ce billet avec le cahier des charges et le passage devant la CACG.

DES POINTS BONUS

En plus du classement FFC, il y aura aussi des point bonus...
Il y aura une attribution de points pour des sélections en équipe de France A, dont le handisport, sur route et sur piste pour l'endurance. 20 points par sélection et 40 pour les Championnats du Monde et d'Europe.

Et pas les sélections en cyclo-cross ?
Non pas pour l'instant. Nous voulons déjà avoir une expérience d'une année avec ce système pour voir.

Vous avez aussi prévu des "indemnités de formation"...
Il y aura aussi des points bonus pour chaque passage d'un coureur chez les pros. 300 points pour un néo-pro en WorldTour ou dans une ProTeam et 150 points pour un néo-pro dans un Conti française, avec un contrat pro. Mais le dernier club amateur du coureur n'est pas le seul à bénéficier de ces points. On va remonter jusqu'aux quatre saisons précédentes et l'année N+1. Pendant cet intervalle, chaque année le club du futur pro obtient le bonus. 

Y a-t-il un autre bonus ?
Les coureurs Espoirs sélectionnés et classés à l'arrivée des manches de Coupe de France pro obtiendront 15 points.

« LA MONTÉE-DESCENTE N'A JAMAIS FONCTIONNÉ »

Pourquoi ne pas fixer un nombre de clubs par niveau ?
C'est plus logique de se baser sur le niveau du Top 5 dans un but d'homogénéité que de décider un nombre d'équipes défini. Ce sera évolutif, on pourra peut-être changer le pourcentage de 30%.

Pourquoi n'avez-vous pas repris l'ancien système de montée-descente ?
La montée-descente n'a jamais fonctionné. Les équipes qui auraient pu monter en N1 n'avaient pas toujours le budget et on repêchait ceux qui auraient dû descendre. 

Mots-clés