La nouvelle dynamique de Mathilde Gros
Mathilde Gros arrive à Glasgow avec deux victoires en deux courses cette année. Au Grand Prix de Gand, pendant le week-end pascal, la sociétaire de Salon Cyclo Sport a gagné le tournoi de vitesse et celui de keirin. Mais l'essentiel avant de débuter la première manche de la Coupe des Nations n'est pas là pour la sprinteuse. "Je suis déjà contente d'avoir couru pour reprendre les habitudes, mes repères et c'est toujours bien d'aller le plus loin possible dans le tournoi. En plus, nous avons une équipe de France jeune, ça apprend à être ensemble", rappelle-t-elle à DirectVelo.
UN TRIO DE VITESSE PAR ÉQUIPES
En effet, depuis les Jeux olympiques sans finale en vitesse ni en keirin, plusieurs choses ont changé en équipe de France, avec l'arrivée de Grégory Baugé au poste d'entraîneur national et la constitution d'un groupe de trois filles, avec Taky Marie-Divine Kouamé et Julie Michaux. "Avec Grégory Baugé, nous appliquons de nouvelles méthodes. En compétition, comme à Gand, je teste, je modifie des trucs". Avec ses deux coéquipières, la médaillée de bronze en vitesse au Championnat d'Europe peut enfin former un groupe de vitesse par équipes à l'entraînement, une première depuis 2019 et l'éviction de Sandie Clair. "Ça crée une nouvelle dynamique. C'est toujours bien d'avoir des filles à l'entraînement mais on garde l'idée de s'entraîner avec les garçons. On mélange les garçons et les filles, et les générations". Et de ce côté-là, celle qui va fêter ses 23 ans sent qu'elle est passée de l'autre côté. "Je suis dans les plus vieilles maintenant, avec Sébastien Vigier qui a 25 ans. Nous somme là pour les guider".
Premier changement avec la vitesse par équipes, les choses sérieuses vont débuter dès le premier jour, jeudi soir, pour Mathilde Gros. "Ça peut être bien pour rentrer dans la compétition, c'est toujours mieux de commencer par une course par équipes. Avant, je commençais par l'individuelle le lendemain, alors que les autres étaient déjà sur la lancée de la vitesse par équipes", remarque-t-elle. Sur la ligne de départ, la double Championne d'Europe de keirin sera entre Taky Marie-Divine Kouamé, la démarreuse, et Julie Michaux, la finisseuse. "À Glasgow, on va voir quel est l'écart qu'il nous reste à combler en vue de Paris".
« GREG M'A DIT : C'EST À TOI DE DÉCIDER SI C'EST ELLE OU TOI »
Après Tokyo, le Championnat d'Europe et le Championnat du Monde, Mathilde Gros a terminé sa saison 2021 avec les cinq manches de la Ligue des Champions. "Ça m'a fait du bien. On y allait par nos propres moyens, il n'y avait pas l'enjeu de représenter son pays. Il y avait cinq manches, donc cinq opportunités, avec un niveau incroyable même si on était un peu en bout de course après une saison très longue", raconte-t-elle.
Dans la Ligue des Champions, Mathilde Gros a apprécié le format ramassé en deux heures. De ce côté-là, elle n'a pas été déçue des horaires du tournoi de vitesse à Gand. "Il n'y avait pas beaucoup de temps entre les manches". Pour sa belle en finale face à l'Ukrainienne Olena Starikova, le speaker leur a accordé cinq petites minutes de pause... Dans ce duel, la Française s'est inclinée dans la première manche. "Greg (Baugé) m'a dit, « il reste une manche, c'est la mort subite, c'est à toi de décider si c'est elle ou toi ». Mais avec le peu de repos entre deux manches, on n'a pas eu le temps pour parler, c'était plus de la récupération. Dans la belle, j'ai juste débranché le cerveau et ça s'est joué au mental". Et dans cette nouvelle dynamique, Mathilde Gros a pris le dessus en vitesse et dans le keirin.